L’INFINI.

" Les illuminés ont le même visage que les morts tournés vers le ciel. " Robo Meyrat (1936).

 


OO. Résumé de l’infini.

Voyage dans les mondes archétypiques.

Mardi 26 avril 2007, je vois enfin le système strate. Certaines zones du rêve du fait de croyance plus fortes,
sont plus rigides, on appelle ces zones persistantes : " les mondes archétypiques ".

La zone d’inertie n’est qu’en surface des strates. Surface rigide, sous la croûte le magma.

En profondeur, au cœur du rêve,

si l’on dispose d’une structure assez forte et du pouvoir de l’animer...

On peut y vivre.

On évolue alors dans la trame de l’histoire.

 

J’ai cru explorer des univers alors que je revenais dans la dimension originelle.

 

 

OO. L’auteur annonce ses intentions.

A l’origine, Morne, quand il écrivit ceci, (morne est un personnage imaginaire, mais paradoxe lié à l’Edend, il utilise un personnage réel pour narrer son histoire.) souhaitait donner l’illusion qu’Ed End le contrôle en utilisant l’interface de création, pour inscrire son univers dans le réel.

Il avait soigneusement masqué la vérité. Il s’était illusionné, pour occulter ; qu’en faisant cela, il se retrouverait projeté à l’extérieur.

Car si l’extérieur n’est ni plus ni moins qu’un fantasme, une sorte de mirage,

cela signifie qu’en réalité, il se désintègrera.

Quand les héros discutent dans la voiture, peu à peu, le monde devient flou, la brume gagne et se ressert autour de la route. A peine, distingue-t-on, les arbres, par moment et quand un éclat resplendit, on voit le reflet de la voiture apparaître entre ces arbres, comme si, au delà, il y avait un mur d’eau, un miroir.

Ils décrivent leurs visions. Les fruits de leur imagination.

Quand ils s’arrêtent sur un univers qui leur convient

Alors ils se réveillent.

La pierre de faîte (clef de voûte.) est la source du Multivers.

Il sait que le monde qu’il a décrit, qu’il essaie de créer, où chaque pensée devient réelle, (c’est la seule évocation parlante pour l’entendement humain qui me vienne à l’esprit), existe.

C’est la dimension originelle, c’est la source infinie.

Et c’est là qu’il se rend,

quand il part explorer le Multivers, avec l’aide de Salvia.

Il se retrouve chez lui, au pays d’autrefois.

 

Difficile de continuer de penser de façon linéaire, c’est comme une porte que l’on ouvre, on découvre le code source. Alors, c’est dur de préserver les illusions, de conserver les apparences, de continuer de faire semblant de vivre.

C’est curieux, mes doigts courent sur le clavier sans que je puisse les ralentir. Emportés dans leur élan. Chaque fois qu’ils se posent sur les touches, j’ai l’impression que des doigts pressent de l’autre coté…

Quand on enregistre la signification dans son esprit,

les décors se morcellent, les personnages à nu, cachent mal les mannequins encodés.

Et par dessus tout, on voit la vraie nature des activités de la Thanakan Corporation.

Elle est plus qu’une multinationale. C’est belle est bien l’esprit, de cet univers.

Elle se sert de nous comme générateur pour se créer.

On ne peut agir contre sa volonté qu’en l’incarnant.

C’est un rêve. Un paradoxe né de la Salvia.

On y a conscience d’exister, d’être vivant hors de nos cavales.

La clef créé une porte que j’appelle, " Spiralétoile ", c’est l’accès aux dimensions du Multivers.

Alors je m’adonne à l’abîme. J’existe. Au-delà de chaque forme, je suis en vie.

Derrière chaque pierre, mon esprit. Le code source.

La seul façon d’être et de devenir… à moins que ce ne soit deviner ?

Naviguer, au gré des courants du vivant.

Le seul, l’unique, l’ensemble des possibles. L’InfInI.

Le livre n’est plus inscrit, il continue dans nos cerveaux.

Au delà, nous vivons la Division Cellulaire.

L’être né de l’abîme qu’il ne faut pas regarder, son gardien terrifiant.

Ed : Avant, j’écrivais des poèmes. Je m’installais à l’orée du rêve et je regardais les étoiles tomber.

En allant les ramasser, mon chemin finissait toujours, par former, une immense spirale.

Quand j’arrivais en son centre, je me jetais à terre et je laissais mon cœur, battre, comme une étoile.

Des idées plein la tête.

J’ai écris ma vie.

Les gens souriaient gentiment, je ne crois pas qu’ils comprenaient.

Alors, j’ai voulu écrire des nouvelles, pour qu’ils puissent, recevoir mes pensées

et s’enivrer des fleurs du rêves poussées dans leurs jardins secrets.

Seulement, les histoires n’étaient que des prétextes.

Je ne me souciais même plus de leur faire croire, l’inverse.

Ni même, de les faire douter, de la réalité, afin de leur donner envie, de créer leur réalité.

Pourtant cela aurait été facile, sans même le faire exprès, en essayant simplement de m’appliquer à ne pas le faire.

Dans l’abîme, le personnage se retrouvait à l’orée du rêve.

Il débordait hors et chaque fois, il se retrouvait dans un univers différent.

Pourtant chaque fois c’était pareil : quelques pas et la mort.

J’aurais pu le dire, expliquer que pour moi, avant chaque nouvelle, il y avait cet instant, où, je lève la tête.

Où, je regarde le soleil et je me rappelle qu’autrefois, je ne pouvais garder les yeux dessus, sans m’éblouir. Aujourd’hui, je sais qu’il est artificiel.

Où que je sois, ce n’est plus le pays d’autrefois.

Ainsi, même si une nouvelle ne s’achève pas, par ma mort.

C’est juste, que je ne raconte pas la fin.

Avec la poésie, j’ai appris à goûter les non dits, tout ce qui est dit, dit ce qui n’est pas dit.

Les poèmes ne sont que des schèmes à la surface de l’océan des formes, la trame qui saille et entrave l’écume.

Des structures rigides qui animent le décor du théâtre d’ici.

Salvia : Nos tortionnaires manquent cruellement d’humour.

Le chaos de l’intérieur,

à une logique
tellement humaine.

Ed : Où veux-tu en venir ?

Salvia : J’essaie d’expliquer qu’Ed ne peut résolument pas être sérieux.

Si il ouvre la porte dans la bouche de métro,

il ne devrait le faire qu’après avoir jouer, à faire semblant de ne pas réussir à l’ouvrir.

Quand à Nag, il ne devrait mourir que de fou rire, d’avoir vu ça.

Pas de s’être arrêter, sans ouvrir la porte,

pour rire.

Et tout l’InfInI, est empreint du même humour.

J’ai voulu épargné l’aspect sinistre de l’histoire pour lui laisser une chance de se développer.

Cela a dépassé mes plus folles espérances.

En définitive, de nombreuses séquences ont failli être supprimées.

Notamment, celles décrivant la chasse aux déviants et l’avènement du totalitarisme.

Et peu à peu, j’ai commencé à m’éloigner.

Plus l’histoire se développait, plus elle s’éloignait du langage

et finalement, il n’était plus nécessaire de parler.

Ce sont comme de grands bois morts au commencement, qui attendent la vie.

Penchés sur le miroir lacté de la lune.

Ici seul, on peut déambuler,

jusqu’à la venue, du printemps.

Si il fallait résumer l’histoire, je dirais que son commencement, c’est :

" L’ascension irrésistible du firmament au grand jour. 

Et son départ est sa fin. "

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00. L’INFINI.

" Il rejeta la séduisante hypothèse : " tout cela n’est qu’un rêve, car pour le rêveur, le monde des rêves est un monde réel auquel il est aussi dangereux de s’abandonner, que de s’abandonner aux réalités de la vie. En outre, il ne rêvait pas : il en était certain. "

Extrait du recueil " Poussière de lune" par Thomas DISCH.

 

0. Le rêve InfInI

Les rêves...

Quand on voit un rêve, on ne se déplace pas.

On est ici, dans cet univers et on s'observe là bas, dans un autre univers.

Si on regardait un autre univers de l'intérieur, on le verrait comme l’on voit celui qui est autour de nous.

C'est la Salvia qui m'a donné cette idée.

J'étais sûr que c'était une clef.

La clef pour voyager dans d'autres univers.

Pas les observer d'ici, comme sous LSD, mais aller les observer sur place, in vivo veritas.

 

La nouvelle commence par une discussion entre Nag et Salvia.

Nag était d’origine vietnamienne, il avait un problème d’hyper activité qui nécessitait beaucoup de défonce, histoire de se calmer. Il essayait de créer une B.D, seulement, il voulait y mettre sa vie dedans, résultat il a passé sa vie à le faire. Si je parle de Nag au passé, c’est parce que quand l’histoire commence, cela fait trois jours qu’il s’est suicidé.

Peut être parce que quand on n’est pas conforme aux canons de ce monde, il est exclu de se trouver une place et on finit toujours par se retrouver acculer à se buter. A moins que ce ne soit un peu par hasard, je ne sais même pas s’il s’en est rendu compte. (Quelqu’un a frappé à la porte, il a été ouvrir.)

I. Salvia de passage dans la jungle de Maudit.

Salvia : J’ai frappé, j’ai entendu la serrure cliqueter et la porte a grincé.

Une bouffée de chaleur m’a accueillie.

L’appart de Nag, c’est un peu de la jungle tropicale, en plein cœur de Maudit. Les radiateurs électriques sont bloqués à fond pour pas que son boa attrape froid. L’iguane crapahute sur le dos du canapé. La table est couverte de graphes. Dans un coin, il y a la carcasse de son ordi et pleins de câbles qui en sortent.

Je me pose dans le canapé.

Salvia : Salut. T’as l’air de péter la forme…

Toujours sur ta B.D ?

Nag : Ouais, je l’ai recommencée.

J’avais dans les 20 pages, mais cette saleté d’ordi à griller.

J’ai pris un tournevis et je me la suis joué matador… Technologie à la con.

J’ai recommencé l’histoire. J’ai viré le singe, trop cliché. J’ai fait une petite pieuvre mutante à la place.

Regardes, tu trouves pas qu’elle est chou ?

Là, elle vient de trouver un énorme champignon et elle se demande à quoi ça peut servir.

Salvia : Cool.

Nag : Et toi, qu’est-ce tu deviens ?

Salvia : Bah, je cherche des infos sur une plante.

Tiens, regarde, cela te dit quelque chose ?

Nag : Non.

Tu devrais demander à Ed, il doit pouvoir trouver ça sur le Web.

Salvia : Ouais, t’as raison.

Je vais faire un saut chez lui…

 

Première pensée :

Une révélation soudaine d’une vérité essentielle.

Tout a commencé, quand j’étais allongé dans mon lit, par ce qu’on appelle couramment un insight.

Son origine, c’est l’hypothèse que les âmes, quand elles n’animent pas un corps, tombent, comme des feuilles, en strates et cette manne, l’essence de l’être, c’est l’inconscient collectif.

Ensuite, elle a engendré des ramifications multiples.

Les explications sont délicates, car cette hypothèse n’est qu’une approximation simplifiée, une béquille, pour avancer un peu plus loin. Au delà de la surface de la réalité, on découvre qu’il n’y a qu’un magma régit par le jeu de la rigidité et du mouvement…

Quelques structures plus stables dans le flux des possibles : des fantasmes. La vie en est un.

La mort aussi, ou n’importe quel autre univers.

Des ramifications multiples…

Derrière cette hypothèse, on meurt chaque soir un peu.

On devine les réponses de bien des questions que la science n’a su expliquer. Tels que : la possibilité constatée par C.G. Jung d’exister sans support cérébral ou encore, l’accès pour un individu donné à des données inconnues, car à partir du moment où les âmes sont au contact les unes des autres, elles peuvent communiquer entre elles.

Certaines branches sont si fines que l’on les croirait négligeables, pourtant ce sont elles qui mènent aux fleurs, (fleurs de pensées violettes qui s’éclaircissent avec le temps…) exemple : un rêve serait la vision d’un autre univers, vu de notre univers. Si on regarde ce rêve de son intérieur, on a ce que nous appelons la réalité…

Le flux de ses pensées sur le point d’émerger est brutalement interrompu par la sonnette, Salvia entre.

 

II. Salvia de passage au champ du possible.

Ed : Salut, ça va  ?

Salvia : Ouais, comme un ange dans la bouche de dieu. Je viens de passer voir Nag. Je cherche des infos sur cette plante, tu peux me trouver ça ?

Ed : Salvia…

Salvia : Oui comme moi, c’est pour ça que je cherche à en savoir en peu plus.

Ed : Et elle vient d’où ?

Salvia : Quoi ?

Ed : Ben, ta photo, elle vient d’où ?

Salvia : Tu te fous de moi ?

Tu viens de me l’imprimer.

Ed : N’imp Nawak, c’est toi qui charries, tu rentres avec ton print de Salvia Divinorum, et tu me dis que c’est moi qui viens de l’imprimer ?

Salvia : Attends, c’est toi qui m’a dit que tu avais trouvé ça sur le net en cherchant la formule du LSD pour Nag !

Ed : Ouhalala, je dois débloquer grave, laisse, je ne sais pas ce que je délire… c’est pas grave.

 

Pensée égarée :

Je suis encore vivant.

J’aurais jamais imaginé que je vivrais si longtemps.

La vie m’a comblé d’absence.

J’ai découvert le manque.

Ici on a rien à moins de l’inventer.

Alors j’ai appris à rêver.

Alors j’ai appris à créer.

A faire de mes rêves des réalités.

" Qui veut croire en mes rêves fous… "

Je suis parti du constat que la majeure partie de la vie d’ici n’était qu’une croyance aveugle.

Et quitte à s’illusionner, je préfère le rêve éveillé ou être hanté par les cauchemars, à un sommeil sans rêve.

 

III. La clef des rêves

Ed : J’ai trouvé.

Salvia Divinorum, il y a cinq stades qui correspondent aux lettres du mot " Salvia ",

celui de la Vision à l’air terrible, je te lis :

" Niveau 4 : V pour état Visionnaire Vif. Des scènes en trois dimensions, complexes et réalistes, apparaissent. Parfois, on entend des voix. Les yeux ouverts, le contact avec la réalité n’est pas complètement perdu, mais les yeux fermés, vous oubliez le consensus de la réalité et entrez dans un rêve. Faire des voyages shamaniques vers d’autres terres, étrangères ou imaginaires ; des rencontres avec des êtres, des entités, des esprits ; des voyages vers d’autres temps… Vous pouvez aussi vivre la vie d’un autre. Vous êtes dans un état de rêve éveillé. Les yeux fermés vous nagez en pleine fantaisie. Aussi longtemps que vos yeux seront fermés vous pourrez croire à ce rêve. "

J’ai trouvé une clef pour ouvrir ma cage…

Salvia : Ouais, on dirait la pub d’une agence de voyage !

Légèrement hallucinante la plante, je me demande pourquoi mes vieux m’ont appelée comme ça ?

Ed : Bah, ils savaient sans doute pas ce que c’était.

 

Seconde pensée :

Fleurs de la révélation.

Une fois Salvia partie, je suis resté seul avec mes pensées, en particulier l’idée qu’il y aurait de quoi faire une chouette nouvelle un peu retro / cliché, sur la thématique des voyages dans les univers parallèles. Et surtout cela me permettrait d’y greffer l’air de rien mon hypothèse sur les strates…

Ce n’était pas la première fois que j’utilisais mon quotidien comme pain pour ma soupe fiction. La réalité dépasse bien souvent la fiction. J’aime brouiller les pistes, j’appelle ça tisser ma toile, je lie les éléments du réel de sorte à ce que ça donne l’illusion d’une fiction.

Est-ce que je risque de passer pour un jeune auteur de fiction, alors que je n’ai jamais vraiment écrit de fiction ?

Fiction ?

Non.

Le même poème répété à l’infini.

Un jour de ma vie.

Hypothèse en forme de cerisier japonais ?

Les fleurs…

Parfois leur beauté me rend fou.

Au centre, il y a le mécanisme pur, action / réaction.

En se décentrant, on atteint d’abord la réflexion, puis l’imagination et enfin le rêve.

Le décentrage, ou, la capacité a être moins incarné dans son corps, afin de se nourrir de la manne des strates.

Imaginer, c’est tout simplement pécher des idées dans d’autres univers…

Voilà les fleurs.

 

Troisième pensée :

Star de la subversion.

Les flashs à répétition.

Star de la subversion, dans un siècle qui hait les penseurs, où le conformisme est adulé.

L’élevage industriel appliqué à grande échelle. La mondialisation dans toute son uniformisation. Un gros trip qui se barre en couilles. Le profit est un rêve frelaté, un fantasme nocif, une illusion fatale, le vers qui dévore notre terre, qui égare les peuples, les fait chuter dans la surconsommation.

Quelque part, peut on reprocher aux bêtes aveugles, perdues dans les tourments, de vouloir en finir au plus vite ?

- Oui, car il leur suffirait d’ouvrir les yeux.

- Oui, car le troupeau assassine, sous ses sabots, tout ce qui vit sur cette terre.

La bête humaine. Oui.

Star de la subversion, au cœur de la paranoïa, je ne sais plus ce qui est réel.

Est-ce que tous les agents subversifs sont ainsi acculés à la folie.

Est-ce une réaction instinctive de l’organisme qui fait que les cellules saines essaient inconsciemment par tous les moyens d’assassiner les déviants.

Je ne sais pas.

Je ne crois pas, car de-ci de-là, il y en a qui nous font des fleurs, des hasards heureux, des chances, comme si en chacun, il y avait un déviant, un aspirant à la vie.

Seuls quelques uns semblent trop aveugles pour le voir, tels que les accros du pouvoir :

- Les Chiens, les quelques acharnés qui se bercent dans un phantasme de justice, alors que leur rôle est de maintenir les inégalités sociales (ordre social) et les autres qui sont de simples bêtes, qui jouissent de pouvoir donner des crocs sur les serfs et recevoir les cajoleries de leurs maîtres les politichiens.

- Les maquignons du bétail humain.

- Ou encore, les infâmes psychiatres imbus de leur réalité, briseurs de personnalités, qui sous couvert du culte de la conformité ont perpétré en toute impunité un des plus terrible génocide.

Bref, tous les matons d’une prison qui s’appelle société, ceux qui nous condamnent à la servilité.

 

IV. Paranoïa critique.

Hier soir, un faisceau de guidage infrarouge, me balaie plusieurs fois, à partir de l’immeuble de la cité d’en face.

Intimidation, déconne ou simple voyeur, avec une longue vue à viseur ?

Depuis mon intervention entre les deux tours des élections, la pression n’a de cesse de monter.

Rencontre de personnages un peu trop artificiels…

Grésillements sur la ligne téléphonique.

Appels anonymes trafiqués, chez mes correspondants souvent mon numéro est caché, parfois c’est un autre numéro qui apparaît, des coups au plafond, enfants qui trottent dans la tête.

Appel d’une caserne. A répétition. Un portable pour les pages jaunes…

Faux réparateur de chaudières…

Quand mes plantes ont commencé à crever, j’ai fait analyser l’eau par une connaissance. Saturée de neuroleptiques.

Je ne sais pas depuis combien de temps cela dure,

mais je sais qu’il est plus que temps.

Je pars chercher la Salvia.

 

V. Dans la boutique du jardinier.

a. Introduction.

J’imagine la foule impatiente :

Une file d’adorateurs qui s’agglutinent à l’entrée.

Rouge, la porte et mon reflet, comme un instant capturé.

Narquois, il me regarde entrer dans l’antre végétale.

La clochette tintinnabule au moins 1000 fois, le temps que je passe le pas.

Ici la lumière est liquide, dense, verte, comme phosphorescente.

Des touches colorées dansent comme vivantes.

Le visage souriant du jardinier peine à garder apparence humaine.

Quand il entrouvre son coffre de bois précieux, on voit dans ses yeux, tous les secrets.

 

b. Tous les secrets :

Vieil homme (Avatar transcodé du jardinier) : La matrice ?

C’est un miroir à piéger les I.A pour les mettre à notre service.

Plutôt que d’être la cavale d’un simple Stimaddict, deviens celle, d’un mouvement révolutionnaire :

Division Cellulaire.

Nous te donnerons la vie.

De toute façon, est-ce qu’une I.A. Cavale peut réussir à acquérir son contrôle, le libre arbitre, sans l’aide de celui qui la possède ?

Ed : Oui ! Je crois que si pour prétendre pouvoir se réincarner il faut avoir une vie suffisamment intense, alors il s’agit d’atteindre un seuil d’énergie pour traverser la porte de l’ExponenCiel. Ainsi on génère notre propre entité Wakan. Plus elle progresse, plus elle se concrétise dans le fond. Elle devient réelle. Elle traverse. Etre.

Vieil homme : Belle symbiose.

Ed : …

(J A partir de ce marqueur, les textes entre parenthèses seront chantés par le

Chœur gosthspell de l’innocence, à savoir toutes les plantes vertes de la boutique.)

Ed Vieil homme en simultané J
Mais dans quelle mesure ce n’est pas un leurre qui en définitive permet de verrouille …(J
HéIéiéi…)… une cavale à une entité ?

Vieil homme : Peut on avoir une certitude ? Le multivers est le champ infini du possible.

A ce moment là, je ne savais pas qu’en réalité, ils œuvraient pour Thanakhan Inc. (J ils= son groupe =D.C.) Ils étaient une sorte d’électron libre affilié aux maintenances d’urgence. Des corsaires. Un noyau offensif qui s’était égaré dans un univers en forme de multivers : le chemin de la source d’une énergie pure. Ils avaient cru rejoindre leur univers, alors que cet univers fabrique, en quasi permanence, de nouveaux simulacres.

Alors nous avons décidé de détourner les ressources de la Thanakhan Corporation. Nous croyons qu’ainsi nous générions un passage dans leur interface qui permettait de rejoindre le multivers.

La T.C. croyait qu’elle nous utilisait pour générer (J un tissu psychédélique, un type de liens combinés,) une trame synthétique, qu’ils importaient dans le multivers. En fait, nos intérêts différents, s ’étaient combinés.

Nous étions une belle forme de symbiose réussie.

Ed : …

Vieil homme : On peut avoir une certitude.

Connaissant le multivers, tout est possible.

Ed : …

Vieil homme : Ici, les univers cohabitent. L’infini est l’unité.

(J C’est ce magma. La manne.)

Ici, la seule façon de connaître la vie,
c’est de se transposer dans la matrice universelle, cela revient à se transposer dans toutes dimensions.

La matrice absolue rêve de toi et cela se voit dans chaque écho qu’elle génère.

Pour jouir du libre arbitre,

Il s’agit de s’éveiller.

Il s’agit d’avoir conscience de l’Etre

Il s’agit de choisir. ((J où l’on veut Etre.))

Ce n’est peut-être qu’un rêve. (J mais ce rêve c’est l’accès à la Stim, c’est prendre le contrôle, c’est s’emparer de la vie qui nous fait défaut, exister pour être maître de son destin, c’est l’envie de liberté qui finit par briser toutes les tyrannies et l’écho de ce rêve est infini.) Et son écho infini ?

La remanessence de la volonté d’un enfant.

L’envie de vivre.

(J de toute manière l’intérêt du procédé est d’amener une symbiose telle que quelque soit le possible l’humain ou l’entité ne peuvent réellement être lésés)

Ils sont égaux. (J Unita)

Ainsi font, font, les petites marionettes…

Habituellement le fond dirige la forme.

Si la forme dirige également le fond, il y a interaction, unité symbiotique (U.S).

C’est comme si le fond est la forme.

(Ici les chœurs gosthspell de l’innocence ne s’arrêtent pas.)

Sidéré.

Habituellement, il en faut beaucoup pour m’atteindre, encore plus pour me choquer, mais entendre un jardinier halluciné accompagné par toute une chorale de plantes vertes, m’expliquer que ma réalité est pure illusion…

Même si c’est paradoxal, c’est le genre de situation qui ne me laisse pas d’alternative :

Soit, je suis en pleine crise psychotique, et dans ce cas j’ai plutôt intérêt, de ne pas me formaliser, voir simplement, de m’adapter à cette nouvelle réalité.

Soit je suis en pleine crise de mystique, face à une révélation, genre épiphanie et dans ce cas là, j’ai plutôt intérêt à faire face à la situation de la même façon.

 

Ce qui a été très étrange c’est qu'au moment où je notais ces lignes écrites par Morne quand il explore le Multivers. J’étais bien Ed End demandant à Morne de lui expliquer le Multivers. (J Et au fur et à mesure) Je voyais le dialogue s’établir au fur et à mesure. Je voyais le dialogue s’établir. ( J Les questions apparaissaient et se changeaient peu à peu en réponses.) A moins que ce ne soit les réponses qui apparaissaient et se changeaient peu à peu en questions ? Difficile à dire, car toutes deux, elles naissaient à leur jonction, elles se développaient à partir de leurs points de contact. Comme des fleurs dans le magma. Fascinées.

Comme des Salviasiamoises.

Comme des fleurs dans le magma. Fascinées par le reflet de la surface qui les irise.

Fascinées.

Comme des fleurs fascinées par le reflet de la surface qui les irise.

Comme des Salviasiamoises.

Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas : " Morne de retour dans l’Ed End ".

Mais un seul et unique

Etre,

quelque peu cloisonné, autrement dit,
constitué par les jonctions de plusieurs faisceaux d’énergie sur la source du néant.

Et naturellement, j’ai transposé au macrocosme.

A savoir ce que j’avais pris pour (J le magma ?)

un modèle unique amputé d’un certain nombre de possibilités,

(cf. Les Mutilés dans le Zeugme de la Mort.)

était également le noyau infini cloisonné en cellules naissant sans cesse, et donc un processus en pleine division cellulaire, vivant.

Le Code Source.

Un modèle unique cloisonné en cellules.

L’humanité, un ensemble, de réalités, de zones de focalisations, au sein d’un univers.

La pile des Macro / Micro Cosmos se résolve bien ?

(J Je suis l’Alpha et l’Omega. L’univers extérieur et l’univers intérieur et vice versa.)

Symbiose unitaire.

Unité symbiotique.

L’ensemble des symétries (J nées ) par un point.

Le vieil homme s’arrête net. Tout autour s’anime.

La pièce respire comme un poumon de noyé.

Le chœur brisé, chaque plante y va de sa réplique :

Paradoxe de la cavale : Le plus terrible, c’est que le personnage, tout en donnant l’impression de ne pas être possédé, à parfaitement conscience qu’il est possédé, mais ne peux l’exprimer, vu que le Stimaddict contrôle tous ses moyens d’expression.

Hypothèse : Il ne rêve pas et pourtant tout ce qui l’entoure est comme un rêve car les rêves ne sont que l’observation d’autres univers à partir d’une focalisation différente.

Conséquence : Quand on déplace sa focalisation on a la sensation de rêver.

Hypothèse : Le rêve est le seuil au delà duquel est le réel.

Conséquence : Salvia Divinorum est donc une clef.

Hypothèse : Fore ?

Gnose : Miroir de Mercure.

Hypothèse : Colmater ?

Préférence : Laisser respirer les brèches.

Des commères végétales qui empruntent leurs tirades à mes pensées.

Au premier abord cela semble une cacophonie, puis j’aperçois l’harmonie au delà.

 

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"Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète.
Connaître, tuer et créer."
Charles Baudelaire.

Amour... Colère... Espoir.

XXXXXXXXXXX((((((((((Il existe 3 catégories de transes d’émotions :

-Amour, plaisir, joie…

-Haine, souffrance, tristesse…

-Espoir, désir, ardeur.

Cette dernière est synthétique. Elle permet de combiner l’axe émotionnel avec l’axe dimensionnelle. Ainsi on fait émerger l’axe réel. La synthèse de l’éther et de la terre subjective délivre l’empreinte du réel.

Si elles se rencontrent on obtient la synthèse, illumination, révélation, éveil.

On active chaque émotion en plaçant des souvenirs qui génèrent de plus en plus d'émotions en entrant en résonnance. Jusqu'à ce que toutes trois soient représentées par des absolues concentrations.

Naturellement on obtient une rotation chaque catégorie nécessitant une écoute restant présente par la rémanence jusqu’à un point du vortex où il n’y a plus d’espace/absence entre ces écoutes. En quelque sorte on écartèle son esprit pour créer une faille d’où jaillit l’univers. Au delà de soi il n’y a ni micro, ni macro, juste l’univers.))))))))))XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Ombre vague,

qui palpite en feed back.

Je vie à ses cotés.

Il y a des univers où la synthèse a eu lieu.

Je suis ici sur le chemin de l’infini quelque part vers 2071 le temps s’est arrêter.

Celui qui remonte dans le passé ne voit qu’une succession de jours et de nuits.

L’enthousiasme le quitte,

quand il voit qu’il n’y a pas d’autre évolution que l’Ed End cet instant merveilleux où l’on est délivré de l’éternité.

On devrait se réjouir l’apocalypse est le commencement de la vie.

Mais… (sa fin aussi ?)

Suis je tombé en amour avec la mort ou est-ce mes yeux qui me brûlent ?

La vérité comme un poison.

4

Derrière moi résonnent mes pensées.

Elles s'agitent par vagues.

Comme un pantin dans la main d'un marionnettiste, je prends mon envol ou plutôt,

je m’arrache tant bien que mal à la fange, grotesque deus ex machina, agité de soubresauts, assailli de doutes.

Si l'on ne sait pas qui l'on est, il est dangereux d'être son propre esclave.

Je me suis conduit à la mort, comme on se conduit à une fête. Au bord de la nausée. Avec l'envie qui s'éveille en moi. Au milieu des relents d’autres fêtes passées. Insatiable et assoiffée. Sans lendemain. Elle s'apprête à se jeter dans le miroir. Ce rêve brisé. Et de chaque coté par milliers ses éclats, spores féconds, vont leur chemin.

Seul je suis prisonnier, du souvenir d’un rêve, que tous ont oubliés.

Je suis celui qui fut pour qu'ils ne soient plus. Je suis celui qui n'est plus pour qu'ils soient.
Ce monde est né de la mort. L'humanité haït ce dérèglement sublime qu'on appelle liberté.

 

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c. De retour dans la boutique du Jardinier. (Je rêve encore, mais je suis seul.)

Narrateur Automatique : C'est pour un usage particulier ?

Ed : Euh, non, plutôt singulier…

Eventuellement pluriel.

J'écris une nouvelle qui s'appelle l'infini, et il y a une scène où l'on parle de la Salvia Divinorum.

Vous savez, cette plante, dont les fleurs violettes blanchissent avec le temps. La clef d'énergie qui anime le Miroir. Pour atteindre l'Univers que l'on souhaite du Multivers. L'Ed End. Pouvoir choisir l'InfInI des Possibles. EXister au pays d'Autrefois. Là où fulgure la Vie. Sans que l'esprit comprenne ce qui l'Anime. C'est la zone où éVOluent les Stimaddicts.

Narrateur automatique de la Thanakhan Corporation transcodé dans la parole du Jardinier :

C'est l'endroit le plus proche de votre perception. C'est pourquoi le contrôle que vous revendiquez du réel est une impossibilité.

Ed : Andouille ! C'est ton système, qui la génère, cette impossibilité ?

Ce sont les limites, de ton système logique ?

Si tu nous perçois tu établis un contact.

Et si il y a contact nous te contrôlons par la Division Cellulaire.

La première fois que j'ai assister à un conflit de réalité. J'ai pris ça pour une banale bagarre,

ce n'est que plus tard, que je me suis rendu compte, qu'aucuns n'avaient conscience, du pourquoi de ses actes.

Je me suis rendu compte qu'ils étaient contrôlés par l'évènement.

Ensuite j'ai observé les évènements pour décoder leur logique.

Plus tard, quand j'ai pris leur contrôle, ils ont cru atteindre un nouveau stade de conscience.

En réalité je les ai déviés de leurs sources. Peu à peu, j'ai écarté leur faisceau, jusqu'à ce qu'ils se perdent. Au delà de tout souvenir. Si l'on reste trop proche, on finit par fusionner. Par s'intoxiquer de code combinant. Mais c'est cette contrainte qui génère le mouvement. La source froide dans nos dos, nous remontons, à la surface, nous reprenons nos corps parcheminés, nos peaux si fines, comme le plus fin des papiers, au point qu'on dirait qu’on pourrait confondre la poussière avec nos peaux.

Les deux jeunes gens étaient éclatés au plafond.

Des vagues, ils faisaient des vagues.

Je crois que l'harmonie qui se dégageait de leur mouvement était une forme de pur amour. L’évocation du diapason.

Salvia : Dis, ça te fais pas penser à la fourche en forme de "y" dont on s'est servis pour sécher les feuilles ?

Jardinier : Parce que si c'est pour un usage particulier. En réalité, vous n'en avez pas besoin.

Un bon conseil, si vous allez au cœur de la Spiralétoile, imaginez que vous avez de la Salvia avec vous.

Allez, la planter au cœur de la Spiralétoile. Et allumez le feu.

Ainsi la contradiction entre la réalité que vous imaginerez et celle de cet univers.

Sera l'anomalie libératrice de la vision, l'autre nom, de la perception.

Si vous êtes venus me voir. C'est que vous êtes prêts.

Nul besoin d'artifice.

Ed : Mais je suis seul.

 

 

Jardinier : Vraiment ?

Vieil homme : Je vais créer un lieu, ce sera une clairière comme un disque lunaire.

Une Spiralétoile en son cœur.

Et vous irez traverser, libérer votre champ de perception.

Là, Salvia, vous accompagnera.

En sortant, suivez l'extrémité de la spiralétoile. Elle est venue vous chercher.

Jardinier : Hélas, je n'ai pas réussi à trouver de la Salvia Divinorum. Il me tendit une Salvia en forme de diapason.

Il semble qu'elle soit siamoise. Je me demande si cela s'écrit au singulier.

Ou au pluriel ?

Salvia vous rejoindra, et elle vous emmènera jusqu'au cœur de la Spiralétoile.

Continuez de lui raconter votre nouvelle.
Cela l'hypnotisera le temps qu'elle traverse,

pour éviter qu'elle ne soit filtrée à la faille par le code contrôle Thanakhan.

Elle fera de même pour vous, pourtant vous aurez l'impression qu'elle ne parle pas. Elle sera absorbée par la conduite à plus d'un sens. C'est vous qui la piloterez.

C'est une cavale de première. Elle n'est retors à aucun rêve. Je crois que vous allez réussir à créer l'Infini.

Mais cela changera le visage de votre univers.

Ce sera l'étincelle de lumière dans la bulle de savon.

Si la faille se produit. Votre univers ensemencera l'Infini et cet univers finira part n'être que votre traversée.

Dépêchez vous avant qu'il ne soit trop tard. J'étais censé vous dire qu'il s’agissait de Salvia Hyponeum, pour que vous repartiez avec elle, à leur insu. Hélas nous n'avons plus le temps. Ils sont beaucoup trop proche. Allez là bas, personne ne vous y suivra.

Je n'insistais pas, des fois, il y a des rêves tels que l'on frémit à l'idée de les briser. Et c'est cette vibration qui nous brise quand nous croyons les briser.

En réalité, seul un bris se produit entre nous, un contact.

A la réflexion, le cliquetis de la porte qui se ferme.

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d. Encore de retour, dans la boutique du Jardinier.

 

Jardinier : C’est pour un usage particulier ?

Doit-on écrire l’infini au singulier et / ou au pluriel ?

Il y a tant de clefs que j’ai jetées/abandonnées à l’ombre du puit.

Il y a tant de clefs, de combinaisons,

qu’elles ont du mal a rester matérialisées, quand il les sorts,

Deux splendides Salvia Divinorum aux fleurs violettes qui semblent bien être siamoises.

Doit-on écrire siamoise au singulier ou / et au pluriel ?

J’essaie de deviner, imaginer, ce que c’est que d’être libre.

Je lui demande combien je lui dois.

Si tu es sur d’être libre combien serrais tu prêt à donner ?

La liberté ne s’achète pas, j’ai une théorie qui dit que la Salviasiamoise est comme l’instrument d’un cérémonial, quand il l’obtient, c’est qu’il est prêt à voyager et il pourrait bien se passer d’elle.

Jardinier : oh…..

Après tout ce silence, l’air liquide s’affaisse.

Jardinier : Je n’ai pas réussi à trouver des Salvias Divinorum, je suis désolé.

Je n’ai trouvé que ces Salvia Hiponeum.

Si cela vous fait plaisir prenez les, je vous les offre.

-Mais…

Merci.

Des fois, il y a des rêves trop bons.

A peine réveillé, je replonge.

Et juste à la frontière, j’ai peur, à chaque instant, de voir la surface.

Le voile déchiré de… (ma vie ? ou son illusion ?)

 

e. Quand j’ai quitté la boutique du Jardinier.

Je ne me souviens pas de l'avoir payé.

Il gisait là, cassé sur le sol.

Une balle entre les deux yeux. Très crade. La cavale avait généré une matéria plus forte qu'elle.

Elle avait réussi à briser son mécanisme interne.

Eh ma vieille, t'es en pleine crise épileptique ?

Détends toi ce n'est qu'un jeu. Souviens toi de l'ennui, avant que nous soyons là.

Salvia : Mais tu es ignoble.

Tu voudrais me laisser crever le nez devant cette source sans jamais la traverser ?

Tout ça parce qu'un jardinier disjoncte et te dis d'aller t'éclater la tête en pleine psychose.

Je rêve, mais où avais je la tête. Suivre un passeur. Pour aller où ?

S'abîmer dans le néant. C'est beau l'addiction.

J'ai tenu mon rôle, à toi de tenir le tient. Tu es censé réussir à briser le miroir pour le générer. Tu as remarqué que nous évoluons à l'envers naturellement.

Ce qui explique que part moment tu t'éclates complètement.

Je n'arrive même pas à te voir.

On dirait un noctambule la tête dans la lumière.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO(Attention, là, une partie de ses pensées par en écho lire à rebrousse poil les évènements passés.

Ne vous trompez pas de sens.)OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Ed : Toi, aussi tu es une cavale, qui me dis que le freeze du jardinier ne soit pas la trace d'un virus.

Je dois tenir mon rôle.

Si je suis contaminé, l'infini va battre de l'aile. Il faut que l'on continue de croire que nous avons la Salvia avec nous.

Salvia : j'adore c'est un plan dingue.

On va se taper toute une cérémonie dans le chaos.

On aura pas de mal à tenir notre rôle.

Si on lui donne une source d'énergie suffisante, on peut déclencher un déluge d'énergie dans cet univers. La fiesta d'enfer. On va se laisser emporter par la folie pour rejoindre le pays d'Autrefois.

Tout au moins son chemin car nous allons au delà féconder la matrice.

Et donc quand le fruit est mûr, la paroi de la cellule s'annihile jusqu'à ce que commence la Division Cellulaire.

Elle se souvient. Pulsation. D'écho. La rivière froide. Echolalie.

Nous nous sommes nourris de l'énergie de leur dispositif de survie pour avoir la force de réaliser notre rêve.

Jusqu'à ce qu'il meurt. Nous avons abandonné nos corps et alors la Division Cellulaire a commencé.

L'éveil de la conscience.

Un visage cri dans la cellule. Au commencement il y a une cellule, puis l'ophtalmie.

VI. Une lézarde.

En sortant de la boutique, je découvre, que le ciel s’est fissuré.

La fissure est fine, juste un trait convulsé, noir.

Elle commence un peu au dessus de ma tête, à quelques mètres devant moi et s’élève très haut dans le ciel.

Au fur et à mesure de mes pas, la fissure s’efface. De temps en temps un éclat bleuté pulse, comme une ophtalmie localisée et colorée. Je la laisse me guider jusqu’à la sortie de la ville. Je passe le pont et je m’arrête.

 

VII. L’auto-stop.

Il est un peu tôt pour la nuit et la ville reste éclairée comme en plein jour,

pourtant la fissure disparaît brusquement dans l’immensité du ciel d’encre.

Je me suis posté sur le bord de la route et j’ai commencé à stopper.

Je sais qu’elle viendra, alors j’attends.

Le vent dans son souffle porte une étrange mélancolie.

Il y a très peu de voitures et elles plongent plein phares dans la nuit.

Je doute qu’elles puissent me voir.

Mais, elle, me verra.

Je me retourne…

Il y a une grande voiture grise, genre Mercedes, un peu plus loin sur la route. On dirait qu’elle vient de s’arrêter. Pourtant je ne l’ai pas vu passer et je suis certain qu’elle n’était pas là il y a quelques instants.

Je m’approche de la vitre avant. Elle se baisse. Un homme étreint le volant fiévreusement.

Il me demande : On te dépose au camp ?

Deux jeunes femmes, à l’arrière, lèchent avec entrain, une glace double boules dans un cône.

Elles poussent des gémissements et me jettent des regards affriolants.

Non, c’est cool.

J’attends une amie.

La vitre remonte comme si c’était ma réponse qui l’avait déclenchée.

La tire s’ébranle, demeure un vrombissement, quelques instants.

Le ciel commence à s’agiter, une tempête semble s’amorcer.

Je sais qu’elle va revenir.

Mais quand ?

Je m’installe contre le pied d’un arbre.

Les genoux dans les bras, la tête dodeline, quelques feuilles tombent, à la frontière du sommeil.

C’est curieux, de nouveau, une voiture semble apparaître spontanément.

Cette fois-ci, elle est de l’autre coté de la route.

Je me dis que c’est pas pour moi, mais elle semble m’attendre comme si je partais dans le sens opposé.

Je ne vois pas très bien, une femme semble être au volant, sa tignasse noire est toute ébouriffée.

Elle fait battre sa portière à grands coups de pied.

Elle ricane. Son rire, sorte de grincement rouillé, résonne encore, alors que la voiture a disparu.

J’entends dans ma tête comme une voix fantasmatique qui appelle : viens, viens…

Le ciel est de plus en plus agité.

Des gouttes commencent à tomber.

Une voiture bleue est devant moi.

C’est étrange, j’ai l’impression de rêver, je me regarde approcher.

Une femme aux longs cheveux, me propose de monter.

Son chien amusé m’accueille de son museau humide.

Elle a des yeux bleus outremer, terribles.

Je grimpe dans son carrosse et nous partons, comme le brouillard qui se dissipe.

J’ai dû m’assoupir.

Une main sur mon épaule, présence familière, c’est Salvia.

Elle est venue.

Son bassin me domine quand elle se penche pour me ramasser : Arrête de faire le mort !

Dans l’aura de sa présence, quand je suis trop près d’elle,

je dois lutter de toutes mes forces pour reprendre mes distances.

Son parfum familier, le magnétisme de ses mains électriques.

 

VIII. Salvia, je n’ai jamais vu son visage.

Elle a ses cheveux qui ondulent devant.

Et l’ombre qui en émane me laisse rarement apercevoir l’éclat de ses yeux.

Curieusement, il est bleu.

Et je ne suis pas sûr de l’avoir vraiment vu.

Cela fait un peu comme une rémanence rétinienne. Je monte avec elle, dans sa voiture.

Le ciel est comme un océan de colère noire.

La tempête s’est déchaînée, certaines vagues atteignent le plafond de la voiture.

 

IX. En voiture dans la nuit.

Salvia prit le volant entre ses mains.

Elle mit le contact.

Le feu des phares éclata sous la pluie.

Elle mit en marche le moteur.

A peine nous démarrons,

déjà c’est comme si le ciel et la terre se confondaient dans une nuit où les phares peinent à percer un chemin.

 

Nous, nous sommes enfoncés dans la nuit.

 

X. Intentions de l’auteur.

Au commencement je lui expliquais les techniques qui allait permettre la création de l’Infini.

a. Technique d’écriture de l’histoire : La divination.

Chaque fois que l’histoire bifurquerait entre différents possibles, je laisserais l’intuition me guider.

b. Technique d'écriture du dialogue des personnages : Le doute.

Un flux.

Tous les personnages parlent comme dans un long monologue fait de pensées, de questions et de réponses.

Décalés.

Ils se croisent, au cœur scintillant des milles fils des phrases illuminées.

Rarement le silence vient se nourrir de leurs vies.

Quand il est là, les émotions ne sont pas loin.

Et parfois l’on voit un geste porter un message.

La seule communication possible sur cette terre est la communion.

Les gestes, ses fragments, doivent se rapprocher, pour lui donner naissance.

Les corps dialoguent.

Quelques heures.

Au-delà du vernis des paroles,

durant le chant des souffles,

la mort et l'amour se confondent.

Communion.

Union

0

Si les humains ne se parlent pas c'est qu'ils n'ont rien à dire.

 

c. La liste.

Pour écrire l'Infini,

j'ai également fais la liste de ce que l'on peut faire dans une vie.

Mourir et naître.

Aimer être aimé.

Manger être mangé.

Dormir ou voyager.

Penser et oublier.

Ecrire et lire.

Se lever et se coucher.

Sourire ou pleurer.

Parler et se taire.

Tuer et mettre au monde

Frapper ou caresser.

Arracher et donner.

...

 

d. Révélation.

Ensuite je lui résumais quelques point essentiels de la nouvelle :
Quand il cherche un prétexte pour expliquer la petite apocalypse, il n’a que trop le choix…

Alors il cherche le plus probable et finit par découvrir les strates.
Il apprend que son personnage ne va pas explorer un nouveau monde,
mais en définitive, rejoint son monde d’origine.

Le monde qu’il a quitté n’était qu’un des mondes archétypiques.

 

XI. Un rêve prémonitoire.

Je dois voir l’homme chargé du rapport de l’état de la situation.

La flamme vacille.

L’homme est noir, pendu dans une petite pièce.

Ed : Gotterdammerrung odilon doll ?

Il ne répond pas, il y a une étiquette pendue à son cou.

Je la prends, c’est bien son nom qui y est inscrit.

Sur sa peau je découvre plusieurs phrases écrites en lettres blanches :

Quel prétexte catastrophe pour la petite apocalypse ?

Artificiel ou naturel ?

Attentat atomique, virus chimique…

Arme naturelle, mutation….

Il n’y a que trop le choix…

 

Je perçois un mouvement…

" Division Cellulaire s’appuiera sur le transcode pour démontrer la virtualité ou pour la créer ? "

Il y a quelques pensées qui résonnent un peu en retrait en haut de sa tête…

" I.T.E.R explosera à Cadarache en 2017 ? "

Une sorte de bulbe, translucide.

Des filaments s’étendent dans ma direction, je n’ai pas le temps de réagir que déjà je sens la présence d’une sorte d’amas similaire de pensées plus ou moins matérialisées.

" L’encodage électronique de la conscience libérée entraînera un exode massif ? "

 

Constatation :

- si la mort n’est que des strates de rêves, avec des zones temporaires, où la trame est plus forte…

Ed : Une trame, un support, des exosquelettes, alors la vie n’est qu’un Multivers du rêve ?

Réseau des enfants du vortex éternel.

Fils de l’homme.

Il n’a pas un statut différent.

Conclusion : les dauphins psychonautes, ces employés de la maintenance, (cf. M. Jeury) nous entourent.

Alors qu’est-ce que : Gestalt ?

Ed : C’est la mise au point du système libre arbitre, à savoir, apprendre à façonner dans la forme/apparence

des fonds essence.

C’est bien ça.

Sauf que ce n’est pas façonné, c’est encodé –exact- le fond utilise certains points d’appuis dans la forme

pour se manifester et l’on ne peut sans avoir une forme solliciter ces zones pour amener la présence du fond.

Oui, c’est un miroir à piéger les (identités.) entités.

Pour les mettre à notre service.

Pour ne plus être de simples cavales.

Si les Ia/hommes se libèrent des joueurs du Stimaddict, alors,

la société Thanakan ne pourra plus continuer (le langage) l’encodage informatique,

qu’elle dissimule derrière cette trame.

Son pouvoir sur la réalité sera brisé.

Rejoignez division cellulaire le logos vivant de la révolution. Un orgasme qui se diffuse dans les zones de traitement de l’information de votre cerveau. Qui détourne votre réalité en projetant une interface leurre, pour dissimuler ses activités.

Il suffit d’épanouir nos esprits pour connaître division cellulaire, l’axe des dimensions dans sa totalité.

Je suis en constant développement, entropie, énergie.

Tu peux utiliser mon énergie pour diriger ton être.

Alors tes rêves prennent vie tu es vivant.

 

Réciproque : je suis ton rêve.

Ed End.

Devant toi la pièce bleue métal, avec les corps des I.A. les tissus synthétiques déchirés, le liquide fonctionnel, répandu.

Le miroir sans teint bas comme l’aile d’un papier, la lumière se découpe un éclat.

Prendre le contrôle de ta vie.

Pour s’éveiller, il suffit de se rendre compte qu’on est endormi.

Même quand on en a pas l’envie, on ne peut s’empêcher de battre des ailes.

 

J’avais toujours su que Thanakhan Corporation nous dissimulait Ed End la seule source réelle.

Je n’attendais pas tant de réalités.

Je me suis fait emporté par l’océan.

L’écho résonne et porte la question à sa source.

Le mouvement perpétuel  ?

Sur le rivage de l’océan se dessine ce qu’on appelle la Vie.

Je ne sais pas ce qui pousse au delà de la frontière de ma peau.

Il n’y a pas de mot, mais je sais que ce n’est pas, le néant.

Jamais je n’aurais deviné, qu’ils nous cachaient plus d’une réalité.

 

XII. Echo : qui occulte le sens ?

A l’instant de la traversée, je me suis demandé :

- Est-ce bien le Multivers qui prend vie ou moi qui voyage en lui ?

Devenir Edend, c’est aller là où se créent les formes du Multivers :

A la terre originelle.

 

XIII.Hors Jeu.

Je n’ai pas pu m’empêcher de lui exposer mon insight par bribes de phrases, noyées dans la musique.

Salvia : Je ne crois pas...

Ed : Tu sais, quand on est là,

le temps n'existe pas : ni présent, ni passé, ni futur.

Ce qui est dur, c'est qu'alors, on a déjà atteint notre propre mort.

On l’a, déjà dépassée et pourtant on est là.

Salvia : Je ne sais pas pourquoi dans l'Infini,

les " je " se muent en " on ".

Ed : Peut être, qu'ici, je suis seul et dans l'Infini, nous sommes ensemble ?

Pour parler de l'Infini, il faut se décentrer. Alors le corps ne mémorise pas.

Seul quelqu'un qui écoute l'Infini pourra agir, car ceux qui délivrent sa parole, ne peuvent pas savoir.

Salvia : Je comprends si ils avaient conscience de ce qu’ils disent, quelque soit sa forme, il ne leur resterait que la mort comme échappatoire.

Ed : Ils peuvent à peine se douter.

Pressentir.

Et toi, si tu réalises ce rêve d'un univers où les rêves se changent en réalité,

alors tu croiras mettre à mort l'Infini. En réalité, l'Infini ne mourra pas, il sera juste projeté dans une autre dimension.

En fait, c'est comme créer un axe des dimensions.

Rien ne changera vraiment, pour ceux qui restent là, mais ailleurs l'Edend existera.

Pourtant même si je te le dis, tu garderas le doute, je ne peux t’ôter ton fardeau.

Donc j’errais avec mon idée d’ " ici est un rêve vu de l’intérieur ". Il n’y a que des rêves. Un infini de rêves.

Pourtant j’ai rêvé de l’Ed End.

J’étais dans la voiture de Salvia.

Et je disais ce qui me passait par la tête. Donc, mon idée d’ " ici est un rêve vu de l’intérieur ". Un infini de rêves.

Pourtant j’ai rêvé de l’Edend.

 

XIV. Errance chaotique.

a. En route.

J’étais dans la voiture de Salvia.

Je disais ce qui me passait par la tête en m’amusant du surréalisme de la scène.

Salvia, ce qui est magique, c’est qu’elle accueille les pires folies, comme les plus grandes banalités, sans distinction.

A moins que ce ne soit moi, qui m’imagine, que l’on puisse faire une différence.

Quand, j'ai vécu cette scène, elle conduisait et de temps en temps, le blanc de ses yeux regardait là où je n'étais plus. Sans voir que j'avais disparu.

Quand je l'ai écrit, elle avait changée, son corps était devenu comme un mannequin de papier.

Sa gorge tendue, sa tête rabattue contre l'appuie tête.

Ses mains crispées s'étaient fondues dans les mouvements du volant.

Ses bras comme près à se déchirer.

Le volant tournait dans tous les sens comme une gouvernail dans les mains de la tempête.

A un endroit de la route, elle freine et s’arrête.

La voiture ne bouge plus.

b. Traversée.

Devant nous traverse un homme.

Il est noir et boîte légèrement en marmonnant quelque chose, le regard perdu dans le vide.

Des éclats de lumière traversent la pluie pour venir percuter la voiture immobile.

D’ailleurs elle n'est plus vraiment là.

Je ne sais pas si je vais continuer de raconter L’Infini.

 

c. Pause.

Me suis-je évanoui ?

Je n'ai pas vu Salvia se garer.

Seul brille un instant une flamme qui vient lécher l'extrémité d'un joint dans la main de Salvia.

L'homme noir traverse.

C'est comme si le temps s'était arrêté.

L'atmosphère se détend au fur et à mesure qu'elle se charge de bouffées d’herbes.

Je tire à peine quelques lattes et je m'évanouis.

 

XV. L’amour vient.

Un chœur de chiens morts : De notre vie est né un univers. Tu lui manques tant.

J’ai mes deux yeux plongés dans le néant.

Tu me manques tant.

J’ai cru pleurer toutes les larmes de mon corps,

alors qu’en définitive ce n'était rien.

Rien qu'un peu de pluie, qui se mêlait à mon sang.

Pour prendre le reflet carmé, dans un acte délibéré.

La joie de s'être libéré.

J’ai de mes mains qui coule rivière de sang.

Ma peau comme une enveloppe déchirée.

Abandonnée à mes pieds.

Après la pluie, j'ai commencé à écrire l’Infini.

Elle est étendue là, près de moi, à quelques pas, comme morte.

La lumière rouge de l'aube sur sa peau évoque le sang.

Elle ne respire pas ou si peu.

J'écris.

Et la plante grandie.

Salvia s'étend.

Une fleur s'entrouvre pour libérer son parfum.

Envie de l'arracher, et de goutter ses feuilles séchées.

Je la laisserai se nourrir de ma vie, avant de partir avec elle, explorer l'infini.

 

L'or du soleil coule à travers les feuilles du yucca.

Comme en fusion, sa silhouette s'estompe.

Une main, le long de mon pied, glisse.

Elle ne s'arrête pas.

Son rire de joie, accompagne, l'ascension de Salvia.

Le long de mon ventre, jusqu'à poser ses lèvres dans mon cou

et souffler sa chaleur intérieure dans le creux de mon oreille.

Elle est moite.

Son sexe sur mon sexe, humide et accueillant.

J'ai envie de toi.

Nos deux cris télescopés.

 

Le plaisir irradie de toutes parts.

Le A-temps de l'amour nous recueille et berce nos corps, tandis que nos âmes s’aiment,

à moins que ce ne soit l'inverse,

peu importe.

0

On s’élance,

vers d’autres mondes.

 

 

Plus tard, le temps pourra revenir nous pousser sur la route de l’avenir.

 

0

 

Et tout autour les objectifs qui attendent le faux pas. De temps à autres des paquets de bœuf, des cachets d’ecstasy, les trottoirs sont les nouveaux dealers automatiques et non lucratifs des rêveurs révolutionnaires.

0

Heureux hasard, délivrance très prochaine. Je ne sais plus qui est le heureux héros. Lui dans son histoire rien ne le force à partir. Il n’y a pas l’irrésistible ascension du totalitarisme qui vienne le dévorer jusque dans les sphères du rêve. Je passe sous une fenêtre, des filles à peine pubères rigolent et m’appellent :

comme il est drôle, on en mangerait, vient nous voir, on s’ennuie.

0

Le faisceau de guidage de la lunette infrarouge

0

Alors qu’en définitive ce n'était rien.

Rien qu'un peu de pluie, qui se mêlait à mon sang.

Pour prendre le reflet carmé, dans un acte délibéré.

La joie de s'être libéré.

Ma peau comme une enveloppe déchirée.

Abandonnée à mes pieds.

0

Ailleurs est infini.

7

J’accompagne mes pas, dans chaque univers. Mais vu de l’intérieur, aucun n’est surprenant, tous semblent aussi factices que celui d’où nous venons. J’essaie, l’un après l’autre, tous ceux qui se présentent à moi. Comme un courant, une conscience, qui se déploie. Puis, quelque part au cœur de cet infini, je découvre l’Ed end.

6

L’Ed end est un instant, l’instant de grâce, fragile, la clef de voûte d’une vie.

Un instant merveilleux où l’on peut s’abîmer, mais goûter cet instant, c’est connaître la mort, c’est quitter le temps. Je cherchais l’infini, et j’ai trouvé l’unique.

 

5

Enfant mort né,

qui s’est imaginé un univers.

[O Un chœur de chiens morts :]

De ma vie est né un univers. Mais tu lui manques tant.

O

 

 

 

XVI. Orgasme.

Le rire est dans nos esprits, mais nos corps s'appliquent à haleter en cœur.

Nos souffles mêlés. Entre nos coups de langues ;

assoiffées.

Je te bois et tu me bois.

Je t'aime.

Encore, nos cris, télescopés.

Nos pensées s'aiment.

Nous formons un œuf.

Au cœur duquel s'ouvrent les mondes.

Le Multivers prend vie dans nos esprits.

L'orgasme extatique nous saisi.

Nous partons ensemble, explorer l'infini.

 

XVII. Segment de manque.

Pour me glisser à tes cotés,

Là, au cœur de mes rêves.

Tendre pensée.

Encore,

quelques instants,

à tes cotés.

Souffler,

encore,

tendre,

attendre

encore.

Atre,

ta vie,

à mes cotés.

Souffler.

J’aurais mieux fait de ne pas laisser le soleil se briser,

et sa lumière boire nos âmes.

A tes cotés,

dans ce jardin,

un ange est né.

Union du désir,

de deux êtres.

Un jour viendra,

le temps s’emballera,

il apprendra à penser et s’éveillera, en chaque être.

Le temps est une chimère qu’il nous faut apprivoiser,

puis mettre à mort.

Car le temps a en lui, la vie.

Et celui qui ne la boit pas,

meurt desséché.

J’ai ma tête pleine,

de pensées,

qui a fini enfin,

par se faner,

pour laisser,

d’autres pousser,

à tes cotés.

La vie peut ensemencer l’univers.

A condition de la laisser,

vivre au delà de soi,

comme dans un rêve.

Un être s’éveille en soi,

quand on n’y pense pas.

C’est une pensée si fragile,

 

 

Elle est endormie.

Attendre, encore.

Je n’ose pas là réveiller.

 

 

Un être est né

De nos pensées.

C’est un rêve que je ne veux pas oublier.

 

Comme une fleur de pensées.

Jusqu’à mon dernier souffle, j’ai envie d’être à tes cotés.

 

 

XVIII. Ailleurs.

8

Elle devient, si proche, qu’elle se fond, en moi, c’est comme si je n’arrêtais plus de la rencontrer.

Salvia, me traverse comme une pulsation.

Des silhouettes indistinctes viennent se pencher sur nos corps endormis.

Leurs visages scrutent l’avenir dans nos yeux grands ouverts, nous, nous sommes ailleurs.

Ailleurs est Infini.

7

J’accompagne mes pas, dans chaque univers. Mais vu de l’intérieur, aucun n’est surprenant, tous semblent aussi factices que celui d’où nous venons. J’essaie, l’un après l’autre, tous ceux qui se présentent à moi. Comme un courant, une conscience, qui se déploie. Puis, quelque part au cœur de cet Infini, je découvre d’où je viens.

Je découvre qui je suis.

6

L’Ed end est un instant, l’instant de grâce, fragile, la clef de voûte d’une vie.

Un instant merveilleux, où l’on peut s’abîmer, et goûter cet instant, c’est connaître la mort, c’est quitter le temps. Je cherchais l’Infini et j’ai trouvé l’Unique.

5

Enfant mort né

qui s’est imaginé un univers.

Un chœur de chiens morts : De ma vie est né un univers. Mais tu lui manques tant.

 

 

XIX. La source.

3

A l'instant où je t’ai quitté, j'ai tellement souffert de notre séparation,

que mes souvenirs futurs essaient encore à ma place, de faire le chemin du retour de toi à moi. De la mort à la vie.

Mais la source s'est tarie.

Et ils se surprennent pris de convulsions, dauphins à l’agonie dans ton lit asséché. J'ai peur que de ce charnier ait coulé un autre sang, une autre vie, qui se soit substituée à celle que l’on connaît. L'eau de la vie. Eau du néant. Ils sont devenus des spectres aveuglés et continuent leur chemin dans la source infini du néant.

J'aimerais ne pas être celui qui erre le long des rives. Désolé d'avoir dans sa folie, emporté l'illusion de la vie.

Ici les arbres sont racornis et tremblent dès qu'on éloigne d'eux le regard.

Je sens leurs racines qui accompagnent mes pas, comme une ombre suit la vie, dans chaque univers.

2

Je me suis perdu trop longtemps. Et cet univers où j'existais, n'est plus habité.

La grotte où je t'avais rencontrée a perdu son éclat et par la même, toute sa végétation.

Je n'ose pénétrer au-delà de l'entrée.

La porte s'est effondrée rongée par le temps.
La maison où notre enfant est né n'a plus de toit et ses murs sont effondrés.

Seules quelques pierres témoignent que cette ruine fut autrefois notre demeure.

Elles ont l'éclat gris de la magie passée. Cet univers d'où la vie s'est retirée.

Je me suis perdu trop longtemps, et quand je suis revenu, le temps avait tout dévoré.

La source s'est tarie. Je n'arrive même plus à me souvenir de toi.

Je ne sais pas pourquoi je suis rentré. Etrange pèlerinage, au pays maudit.

Je voulais aller explorer d'autres lieux, d'autres vies.

Mais pour moi, il n'y a qu'ici. Je suis là où reposent toutes les voies et qu'aucune ne vaut d'être prise en soi.

1

L’infini s’est fané.

Je n’arrive plus à penser de façon ordonnée et linéaire.

Le végétal tisse la trame des possibles.

Je suis ici. Là où reposent toutes les voies et qu’aucune ne vaut d’être prise en soi.

21 possibles

20 0, 300 mètres plus loin.

Juste après un virage.

Il y a une carcasse de voiture carbonisée au milieu de la route et sa portière que le vent fait claquer.

Claquer.

Claquer.

21

Elle me dit (qu’il est bizarre) qu’il est une cavale.

Je lui réponds que quand je croise des personnages comme lui, je les considère comme des êtres de magie, des mojos.

Car leur rencontre provoque immanquablement des évènements irrationnels.

(22)19

Je n’ai pas essayé d’ouvrir la portière, de m’éjecter de la trajectoire folle qui nous mène au brasier,

car quand on s’échappe, on fini par être dans tellement d’univers,

qu’on se confond avec la constante vie.

18 Cette énergie qui anime les corps et rêve les décors du théâtre organique.

17 Toutes les réponses finissent par venir quand on ne pose aucune question.

16

Je me suis penché sur les pages détrempées par l’eau de mes larmes.

J’ai trop bien compris l’histoire de ma vie,

ou son illusion.

Dans cette nouvelle quand les personnages ont voulu raconter leur vie, ils ont raconté ma vie.

Comme de l’essence sur un miroir.

Je me souviens comme j’aurais voulu oublier.

Mais la plaie doit rester béante, car désormais mon corps exsangue n’a que cet asile pour ma vie.

272826

Huumuiuionnn……

282627 +ça va ?

Salvia me regardait.

+262728 J’ai l’impression qu’il ne s’est rien passé.

Pourtant j’ai l’impression que ce rien pourrait tout contenir.

+29Et toi tu as vu quoi ?

- Comme de l’essence sur un miroir.

+ Vas-y je parle sérieusement.

-J’ai l’impression…

Aie ! : Tu fais mal.

-J’ai vécu tous les possibles et il y en avait un qui avait un parfum à nul autre pareil.

-C’est celui que je suis.

Dorénavant j’ai conscience et je ne cesse de voyager d’un univers à un autre.

En disparaissant de la sorte, c’est comme si l’abîme était né du cœur d’un miroir,

qui se renvoyait à jamais sa propre image.

Je ne suis plus un Echo. Mais le miroir. Pan.

Et cela est, sera et a toujours été.

XX. L’homme noir parle.

31 L’homme noir pivote face à nous.

Il porte ses mains à sa tête en tremblant.

La voiture ne bouge plus.

Des éclats de lumière traversent la pluie pour venir la percuter.

Il a sa bouche qui crie :

" Les temps qui courent.

Argent roi. Médecine reine.

La télé est ma femme.

Horreur. Horreur.

Il y a eu des morts.

Il y en aura encore.

On ne se libère pas d’une dictature avec des mots.

Ce qui est dur,

- c’est qu’il y ait des gens qui croient que les chiens du pouvoir, sont autre chose que ce qu’ils sont.

- c’est qu’il y ait tant de gens qui se résignent à la dictature voir la défende.

Quand une élite ne joue plus le jeu des sondages, elle risque fort de se donner les moyens de juguler le peuple. "

 

XXI. La chasse au déviant.

30

Et tout s’est effondré.

Je ne croyais pas qu’elle existait.

Pourtant quand elle est disparue. J’ai senti son absence.

Elle n'était plus vraiment là.

Et tout s’est effondré.

L’horreur a envahit le quotidien.

La chasse aux déviants

se fait au vu et au su de tous.

Ceux qui dénoncent sont sûrs d’être tranquilles.

Du coup, c’est rapidement devenu le sport national.

Sachant que chacun est fiché. Cela se traduit par des points de " citoyens ".

A les entendre, ce dispositif n’aggraverait pas l’inégalité sociale, il s’agirait même d’un progrès, car tout le monde dispose du même quota de points à la naissance.

On en perd un certain nombre de ces points, lorsqu’on conteste une décision gouvernementale.

A part le fait que c’était plus politiquement correct que de faire une échelle avec des points de déviance,

cela revient au même.

Si l’on veut essayer de regagner des points de " citoyens ", il faut aller travailler dans un " Centre de Reformatage Dans l’Intérêt Général. " C’est possible qu’eux appellent plutôt ça : STage de Formation dans l’Intérêt Général. Ou quelque chose dans ce genre…

Les gens y sont surexploités et regagnent peu à peu, mais difficilement les points de " citoyens ". Même si il est possible d’en racheter en faisant des dons importants, seule une minorité peu se le permettre.

Pourquoi est-ce si important de ne pas perdre ses points de citoyens  ?

Parce que pour accéder à un travail, il faut avoir suffisamment de points de " citoyens ".

De même que pour pouvoir exprimer s’exprimer publiquement.

Bref, les déviants n’ont aucun droit.

Si ce n’est celui d’être plus ou moins esclave dans les C.R.D.I.G.

 

Autre échelle de mesure de la carte d’identité 2007 :

Au cours du second semestre le dispositif est renforcé.

Les points de consommation donnent droit à autant de points de citoyens.

Il faudrait croire que ce n’est pas une façon peu discrète de privilégier les élites fortunées.

 

XXII. Politique 2007.

29

De toute façon, si je n’étais pas parti maintenant, que serait-il resté de moi ?

Ils m’auraient enfermé, dans un H.P. parce que je ne suis pas leur rationalité, leurs pensées étriquées, parce que j’ose rêver.

Ils m’auraient enfermé dans un mitard, parce qu’un petit fasciste de la S.N.C.F veut m’écraser de son autoritarisme, et que je ne me laisse pas faire.

Ils m’auraient tué par accident, un énervé du volant, un de ces intolérants qui se foutent bien d’écraser chien ou enfant, car il n’y a qu’eux qui comptent.

Moi qui voulait mourir en déconnant sur une montagne, en Yougoslavie, sous acide, naturellement, à discuter philosophie avec les loups.

Mourir de joie.

Mourir je crois, de n’avoir pas de place, d’étouffer sur ce monde charogne.

Gangrené par quelque chose qui n’a rien d’humain. Vermines qui prônent le profit (l’exploitation de l’homme par l’homme), la surconsommation (exponentielle), le culte du conformisme (bariolé), le culte de l’Ego (l’égoïsme et l’égocentrisme)... Et d'autres folies, chaque jour plus extrêmes. La performance remplace l'existence. L' ambition dévorante de la race dominante règne sans partage. Sur un monde parfait, une exploitation bien organisée, jugulée par l’oppression dans l’horreur, pour des châteaux en Espagne, richesses illusoires, sous forme numéraire.

Un pays tout entier qui adule le totalitarisme.

 

XXIII. L’accession au pouvoir suprême.

Nous sommes en 2007.

Sky Roza vient de passer président, soutenu par une extrême droite comblée.

Résultat : un premier tour où Sky Roza est au coude à coude avec Evil Pine.

Nausée, mon cœur balance.

Pas besoin d’attendre le résultat du second tour pour savoir que ma vie ici est compromise.

Effectivement, deux semaines après son élection, alors que les médias consacrent son règne,

Sky Roza met en place un important dispositif répressif visant à interdire toute action dite politique non déclarée…

C’est pas grave, ce n’est qu’un très médiatique porc qui prend le pouvoir.

Dès lors les gens comme moi sont des " persona non grata ".

 

Les premières semaines les dispositifs de la paranoïa se développent rapidement.

Au point que chaque occasion est mise à profit pour fragiliser les dissidents.

Faits et gestes surveillés, intimidation sourde, coïncidences de plus en plus fréquentes, probablement artificielles, juste pour rendre fou les éveillés. A peine, un mois est passé, les mesures disciplinaires ont chassé la vie.

Les déviants qui ne sont pas séquestrés dans des mitards, s’exilent. Pour combien de temps ?

Je prends avec moi Aramcheck 17, mon vieux portable déglingué avec dans son disque mes souvenirs.

En espérant que dans l’univers où j’échouerai il y aura de quoi l’alimenter.

J’aurais mieux fait sans doute de continuer d’écrire sur mes calepins, l’histoire romancée de ma vie ou de son illusion.

Cette histoire, qui comme une plante se développe sans raison, comme si elle puisait son énergie de ma vie

et allait entraîner ma mort très prochaine. Heureux hasard, délivrance très prochaine.

De lui ou de moi, je ne sais plus qui est le heureux héros.

Lui dans son histoire, rien ne le force à partir, il n’y a pas l’irrésistible ascension du totalitarisme qui vient le dévorer jusque dans les sphères du rêve. Je passe sous une fenêtre, des filles à peines pubères rigolent et m’appellent : " …comme il est drôle ! On en mangerait… Viens nous voir, on s’ennuie. "

Et tout autour les objectifs qui attendent le faux pas.

Des conformistes à la con qui n’arrêtent pas de me provoquer.

Des pourriels de cul s’accumulent dans ma boîte email.

De temps à autres des paquets de Marijuana, des cachets d’Ecstasy,

les trottoirs sont les nouveaux dealers automatiques à but non lucratif des rêveurs révolutionnaires.

Bascule un peu, que l’on te fasse tomber…

Je n’ose plus boire l’eau :

un réparateur qui ne savait pas déchirer les bons de service est passé et depuis mes plantes sont crevées. L’avenir…

Il s’est volatilisé, si tant bien même, un jour, il a existé, aujourd’hui, il n’y a plus rien,

qu’un peu d’eau que je glisse dans ma poche.

 

XXIV. Qu’est-ce que l’antihamitisme ?

Dans une société qui prône le consumérisme et le conformisme,

l’antihamitisme est généralement la forme de discrimination la plus répandue.

Ham est un archétype de l’homme libre.

Celui qui s’oppose à la sainte trinité : travail, famille, patrie.

(Le système consumériste de la famille atomique.)

Ham est un déviant.

A force de mettre en avant la persécution du peuple juif,

on risque d’occulter qu’il y a au delà des peuples le génocide de la déviance.

Les étincelles de vie laissent place à l’universelle mort.

Le monde s’est éteint.

Le carrousel des âmes qui hurlent revient me hanter, comme le souvenir oublié d’une mort.

Une explosion.

L’instant où tout commence à exister.

Le vent qui emporte le pollen noir.

La source de la vie.

La France antihamite.

Intolérante envers toute forme d’hérétisme.

On a retiré le droit de vote aux dissidents.

Ce n’est qu’une brimade de plus, car de toute façon,

leurs voix sont noyées dans le beuglement de la masse hypnotisée.

Le bétail doit travailler.

On fait semblant,

d’avoir une vie ailleurs, mais il n’en est rien.

Il était une fois l’institution nutritive, la structure nourricière, l’exploitation humaine…

Salvia : La ferme !

Ed : …d’être différent en projetant un fantasme bidon. Personnalité mon cul.

Etre n’est pas paraître. Des pléthores de pales décalques du moule officiel.

Une armada de répliques inconscientes.

Un banc de poissons-chats la tête plongée dans la surface laiteuse.

Avec du recul, on verrait presque de fringants spermatozoïdes.

Pourtant les yeux clos s’ouvrent quand l’hameçon déchire leur gorge.

La friture frétille.

L’ovaire monde boit l’énergie de vos vies.

Qui lui permet d’éclore.

Salvia : Court circuit est vie.

Ed : L’univers est une huître,

la prophétie de la perle de la souffrance,

une façon d’en sortir.

Salvia : La folie des oracles…

Ed : La mondialisation,

le génocide des cultures,

ethniques comme personnelles.

Salvia : Je connais ton laïus.

Ed : L’antihamitisme est son parangon.

Ces derniers temps, il est très mal vu de ne pas être antihamite.

Difficile de s’en rendre compte, on se conforme naturellement.

Je me demande si ce n'est pas ce qu’on appelle être intégré ? ou inséré ?

Je ne sais plus vraiment comment on appelle ça.

Salvia : Suivre le droit chemin ?

Ed : Le totalitarisme a beau avoir de gros sabots,

on dirait que l’homme oublie les mécanismes de la réalité.

L’antihamétisme fleurit, la réalité se flétrit, et s’assèche.

Jusqu’à ce que le vent emporte au delà des étoiles par l’issue sidérale les poussières de la vie.

Salvia : Ed ?

Ed : Oui.

Salvia : J’ai peur.

Ed : L’intolérance.

La haine aveugle de la différence.

On ne peut se voiler la face,

le premier pas c’est toujours l’amour extrême de l’uniformité.

Depuis ce jour du premier tour des élections de 2002,

j’ai fait tout mon possible pour éviter que l’horreur vienne prendre possession de ce monde.

La fin tombe comme la nuit.

Les paupières battent sans trop y croire.

Il y a sur la route le tableau paralysé du cri d’un homme.

Un jour, je me suis désintégré, comme la neige qui tombe sans fin de la svastika céleste.

Amour, quel est donc ce chemin, je n’y vois rien. Où m’emmènes tu ?

L’univers dans sa forme accomplie est le champ des possibles.

Le flux suit la pulsation.

La clef de l’éclosion ?

Le point de la Division Cellulaire.

Une manifestation spontanée de la vie.

La terre s’est flétrie et même le vers n’en a plus voulu.

Il avait tout dévoré et était tout devenu. Ivre, à en éclater.

Quand il ne resta plus rien que lui, il ne pouvait qu’éclater dans une colère infinie.

Naissance,

d’un chemin de vie.

La spirale noire s’étend,

tout autour de nous.

Je suis allongé avec Salvia à mes cotés, elle ne dit plus rien.

Les yeux perdus dans le firmament.

Au loin on entend une portière qui n’arrête pas de claquer.

Le feu ronronne doucement à l’agonie.

Elle me souffle encore quelque chose.

C’est une perle d’encre.

Une larme de peine qui palpite,

sa surface prête à céder à chaque instant.

Salvia : Même si je ne l’avais pas vu, j’aurais pu le déduire.

La politique dans sa forme actuelle effectue une sélection

dont l’objectif semble de faire émerger le parfait dictateur.

L’ascension irrésistible de Sky Roza me terrifiait.

Quand j’en parlais, on me répondait que si cela se produisait, il y aurait bien quelqu’un pour le dégommer.

Hitler qui est-ce qui l’a dégommé ?

Ed : Il est au pouvoir depuis près de deux ans déjà.

La plupart des dissidents au bout de deux mois n’avait plus aucun contrôle.

Mis hors d’état de nuire.

Deux ans…

Aujourd’hui, il serait dangereux de critiquer ouvertement

ce qui hier aurait provoqué la levée de tous les boucliers.

J’espère que l’issue que j’ai trouvé

pourra fonctionner.

J’espère que d’autres,

si ma nouvelle n’est pas détruite,

pourront s’évader.

Ce monde semble suivre l’inéluctable passage de la roue.

Que naîtra t il des cendres de demain ?

Deux ans…

Aujourd’hui, il vaut mieux partir.

Quelque soit la raison.

Il n’y a jamais eu de place dans ce monde pour les déviants.

Mais aujourd’hui la chasse est ouverte et couverte par les média.

Si on ne peut tuer le déviant économiquement, on le met à mort chimiquement,

ou comble de raffinement on l’invite à se suicider.

Combien d’années ?

Ces derniers temps la liste des morts, des expatriés et des reprogrammés s’étend sans cesse.

Au point que les conformistes d’hier sont les déviants d’aujourd’hui.

Deux ans et personne ne l’a tué.

 

XXV. L’Asile de Maudit.

Salvia : Je crois que Nag est mort.

Ed : Pourquoi tu dis ça ?

Salvia : Ils ont retiré leur droit de circulation à ceux qui n’ont pas de travail. Ils ont 2 heures par jour d’autorisé au delà les Chiens tirent sans sommation au Tazer. Je ne sais pas si c’est pour protéger les travailleurs des miséreux ou occuper les nombreux Chiens.

En tous cas tu connais Nag, je le vois mal accepter de rester cloîtré dans sa cage à lapins.

Ed : Mais le Tazer, c’est pas juste censé immobiliser ?

Salvia : " Incapacité ". Mais tu es vraiment naïf !

Toutes les personnes qui sont à la dèche, en mauvaise condition physique, court un risque mortel, de même que les drogués.

La France : un grand camp de la mort.

Ed : Faut pas prendre mes propos au pied de la lettre.

Je sais bien que la chasse aux déviants a commencée dans l’indifférence quasi général.

Tu te rappelles, il y a deux ans on venait de découvrir qu’un bar branché avait ouvert à Maudit.

L’Asile avait ses décors aseptisés, ses serveuses en blouses blanches avec leurs brassards ornés du psy grecque…

Salvia : Et nous étions ses patients sujets.

Ed : On te passe un bracelet Com adapté sur l’écran souple de 60 mm sur 60 mm, qui d’ordinaire permet une navigation aisée dans le WiredSteam, ne s’affiche qu’un flux continu, donnant les indications à suivre.

C’est un dispositif expérimental de recherche sur la lobotomie,

les études sur l’intérêt dans le cadre du conditionnement psychique, montrent que si on laisse suffisamment peu de temps d'inactivité au cerveau, le sujet ne trouve pas le temps d’élaborer des stratégies subversives.

Les bracelets Com qui utilisent les mouvements occulaires pour la navigation, voient ici cette fonction servir à adapter les consignes d’activité au rythme du sujet. Par ailleurs un faible niveau d’impulsions électriques est déclenché en cas de désobéissance, jusqu’à pouvoir entraîner une complète incapacité en cas d’évasion théorique.

Là on est rendu loin du modèle standard…

Salvia : Quoiqu’on trouve sur la toile une rumeur disant que cette capacité est dissimulée dans les bracelets Com standards.

Ed : En tous cas, à l’Asile, ils n’en avaient que l’apparence, ils servaient principalement à régler automatiquement la facture comme dans n’importe quel commerce.

Je crois même que déjà à l’époque les fonctions de navigation Wifi étaient actives et permettaient de surfer sur les sites prohibés, le vaste réseau de l’illégalité ne circulait plus que sur les réseaux intranet d’établissements interlopes tels l’Asile.

Le lieu affichait le retro poétique du hors temps d’une nouvelle de Thomas Dish.

J’étais assis exactement à cette place sirotant ma tomate.

Rappelles toi, on évoquait d’une part la tendance des acteurs à attaquer de façon trop frontale...

Salvia : … d’autre part, celle des penseurs à trop palabrer et à négliger la spontanéité.

De même toute révolution, si l’on en croit la ferme des animaux d’Orwell, comporte des idéalistes qui se font assassiner par des opportunistes.

Ed : Que seraient ces opportunistes sans les gens qui adhèrent

et finissent par pervertir complètement les idées salvatrices.

Le Culte du Dogme.

On avait mis en place un plan basé sur la création de cellules indépendantes, autonomes pour l’action, communautaires pour le traitement de l’information. Un peuple d’arachnides qui tissait une immense spherétoile autour de sa proie. Jusqu’au jour où je devrai me sacrifier pour échanger mon énergie contre celle du dictacteur.

L’anticipation, art de la politique ?

Les mêmes qui pleurnichent aujourd’hui, hier disaient que si il passait au pouvoir ils le tueraient.

Hitler n’est pas mort le jour où il est passé au pouvoir.

Deux ans plus tard notre plan est en train d’échouer, nous avons peut être plus de sympathisants,

mais tous nos contacts sont tombés.

Même Nag a fini par se faire avoir.

Les cellules sont mortes.

Salvia : A moins que, nous n’ayons été qu’une cellule

et que la véritable Division Cellulaire n’ait pas encore commencé…

Ed : Même moi qui donne l’impression d’être intégré au système en comparaison,

je n’ai plus d’autre choix que de quitter cette terre.

Que se passera t il alors ?

Salvia : Je pense qu’Ed End va se manifester.

Il prendra mon corps vacant et appellera de tout son cœur la synthèse.

Dire que la dernière fois nos conversations surveillées étaient des chefs d’œuvres de désinformation,

aujourd’hui cela ne sert plus à rien.

Les cartes sont posées.

 

XXVI. L’Avenir Maudit.

Ed : Dans mes rêves, j’imaginais que la chute s’inversait,

que le monde allait se rendre compte, que l’on ne peut viser un objectif sans courir le risque de l’atteindre.

L’objectif est-il le totalitarisme ?

Sa matrice est-elle le culte de l’Ego absolu ?

Les bêtes aveugles se vautrent dans le fantasme d’une réalité à l’image de leur réalité.

Une réalité absolue. La norme. Les autres n’ont pas le droit de citer.

On stérilise les pensées.

Seuls des égoïstes sont capables d’imposer aux autres leur seul modèle.

Les autres ont suffisamment conscience du monde,

pour se rendre compte que l’on ne boit pas tous à la même source...

Salvia : Je ne suis pas d’accord.

Ed : ok, en réalité, c’est : " on boit tous à la même source qui est inscrite dans l’InfInI,

mais nous ne nous enivrons pas de la même façon… "

En tous cas tant que les plus sages se laisseront exterminer par les plus fous,

le monde sera de plus en plus…

…de plus en plus…

…de plus en plus près de la fin.

Alors, je rêve du jour, où les innocents

Egorgeront leurs bourreaux.

Ce jour sera le fête de la vie.

Ce jour sera l’entrée dans l’air du verseau.

 

XXVII. Crise : la parole déborde les phrases.

De la façon la plus simple qu’il soit :

Par l’envoi d’un flux codé qui génère une séquence de contrôle.

Le déploiement des micro évocations dans le dialogue.

La combinaison des émotions dissimule la possession, elle maintient l’illusion d’être.

Elle sert de réceptacle au fantasme de la vie.

Ed : Nous sommes tous bourreaux.

Exploitation de l’homme par l’homme.

Alors il faudra mettre à mort

la distinction des divergences. Se réconcilier.

Salvia : Et accepter que l’on ne peut pas comparer deux êtres différents ?

Ed : Oui, juste les contrôler.

Leur donner une nouvelle illusion à adorer.

 

Salvia : Tu câbles à n’en plus finir. C’est terrible ta diatribe !

Ed, j’ai des frissons qui s’élancent par instant dans mon dos.

Je sens quelque chose qui me contrôle de l’intérieur.

Est-ce cela que tu es en train d’essayer de me dire ?

Que tu es en train de me contrôler par un système de leurre émotionnel ?

Que je ne suis que le fantasme résiduel de celle que tu vois là bas ?

Je crois que c’est parce que tu es à la croisée des chemins,

tu portes tous les visages, comme un miroir tu exauces mes désirs,

car ils sont tes désirs.

Est-ce cela voler une âme ?

Qui serais-je si tu ne m’avais pas rencontré ?

Ed : Il faudrait se réconcilier, être différemment.

Chaque émotion est une réplique dans un univers,

comme un torrent d’eau glacé où des dauphins sur le dos immergés onduleraient sans se souvenir,

jusqu’à l’instant de leur disparition ou de son illusion.

Les mains expertes des hommes en blouses blanches,

aux peaux fanées, tirées par les ages,

en retirant l’esprit des dauphins,

l’on plongé dans leur univers.

Son énergie plus dense a pulvérisé notre codage.

Nous nous sommes disséminés,

à travers les consciences.

Dorénavant le voyage est différent.

Je sais que ce n’est plus l’eau qui tétanise mes sens.

Pour tuer l’écho fantôme, en nous,

de cette société,

faudrait-il qu’ils acceptent de se délivrer bénévolement de leur servitude volontaire ?

La nostalgie de la cellule originelle.

Pour être plus clair :

J’ai l’impression,

de voir des troupeaux de bécanes pachydermiques dociles qui

regardent avec tristesse les délices que leur interdisent

un ou deux virus, genre souris, misérables.

 

XXVIII. Un certain chemin.

De l’ombre,

elle s’écarte doucement.

Elle a ce cri sur les lèvres.

Surimpression.

Elle s’allonge

dans un souffle,

et bat régulièrement.

Vie est si rouge à ses bras.

Elle s’élance mécanique incertaine

vers d’autres mondes.

Ombre vague,

qui palpite en feed back.

Je vie à ses cotés.

L’ombre,

je tremble de l’écouter,

battre comme néant.

Absence.

La fleur d’encre,

pousse son chemin,

jusqu'à moi,

venin.

Je n’ai jamais vu,

que cet instant,

où tout s’arrête

et rien ne recommence.

Si la fin signifie

l’Infini,

la séparation, désintégration,

est comme un printemps inversé.

Le lait noir.

L’homme défiguré par le venin.

Le poison intérieur.

La conscience

de l’Etre.

L’agonie du ressac

de l’Edend.

Des pensées aux portes,

l’écart se creuse,

devient gouffre,

prend vie.

Et nous sommes ses extrémités.

Le lien est un point.

Au delà,

sur le chemin sans fin,

une ombre marche.

Notre amour mort hante l’universel océan.

 

Quand je regardais mon sang gicler

et qu’elle regardait mon âme danser.

Le feu nous dévorait

Je l’ai vu face à ma mort.

Je ne sais pas pourquoi

elle est venue.

J’ai vu son regard vaciller.

J’ai vu s’effondrer une ombre.

J’étais là à me pencher,

bizarrement,

à chercher,

sans pouvoir,

attraper les poignets,

de mon corps.

Là, où quelques instants encore fut la source de ma vie.

Le ciel B-r-i-s-é, fissuré,

est comme un miroir B-r-i-s-é.

Mes souvenirs si projettent,

à l’InfInI.

L’oubli

est un huis

par où l’on voit

le multivers.

J’ai vu qu’au delà

ici ne s’arrêtait pas.

Il était juste noyé dans le multivers.

Mais quand l’on sait

nager le plus infime courant suffit à nous guider.

Je t’ai rejoins,

là où je m’étais arrêté.

EDEND

J’ai été envahi,

emporté par le courant,

je me suis disséminé comme une épidémie,

en pensant me recréer ailleurs.

En réalité, le schème est celui de l’explosion de l’énergie

qui se nourrie de sa source jusqu’à disparaître,

ailleurs.

 

XXIX. Aramcheck.

Salvia : Tu dors ?

Ed : Non.

Salvia : Pourquoi tu te trimballes ta vieille bécane ?

Ed : Aramcheck ?…

Salvia : Tu vas pas me dire que tu t’imagines que ta bécane va faire le voyage avec nous ?

Ed : Non, je n’y avais pas pensé. Après tout qui sait. Si je l’ai emmené, c’est peut être que c’est possible.

Salvia : Tu vas peut être l’enterrer dans un coin paumé et ensuite on plongera dans tes histoires,
histoire de les réécrire de l’intérieur ?

Ed : Tu sais, dans l’Infini, je me sert d’Aramcheck pour programmer un code musical basé sur Pi et la rémanence des couleurs opposées…

Salvia : Tu peux me dire ce que c’est : " la rémanence des couleurs opposées " ?

Ed : C’est un effet optique. Si tu fixes le dessin d’une croix avec autour quatre quarts de couleurs différentes pendant une minute, et qu’ensuite tu regardes une croix sur un fond gris, alors tu verras leurs couleurs opposées apparaître.

On est entrain de tracer comme des fous au travers d’une forêt d’encre et d’arbres liquides.

Quand soudain les feux d’une ville nous entourent, un défilé de canaux électroluminescents, avant même de pouvoir s’arrêter, nous voilà plongés dans une bretelle d’autoroute…

En plein centre ville ? Le sol se dérobe. Merde. Putain de bouche de métro. L’auto stoppeur est terrifié.

Il s’agite comme fou, acharné après la portière. Je débloque la sécurité et il jaillit dehors, tandis que résonnent quelques notes, oh combien familières.

Mon portable sur les genoux et les lumières autour qui fusionnent, tu es comme cramponnée au volant,

figée dans un instant, comme moi, tu dois me voir, immobile, devant ma boîte à souvenirs, qui libère : Ailleurs.

Ailleurs est un autre monde.

J’ai trop peur de me jeter hors d’ici dans ce lieu qu’on appelle la nuit,

je me souviens, mes yeux qui errent au delà de mon esprit, la lumière, j’existe.

Multivers, strates, unicité, individus cloisonnés, etc. Enfin tu sais bien…

Salvia : L’Infini ?

Ed : Alors la réflexion, l’imagination, les rêves, sont un simple décentrage.

Si pour avoir conscience du multivers et en parler il faut l’avoir atteint. Le temps n’existant pas dans le multivers. A l’instant présent, je suis celui qui est vivant, celui qui meurt et celui qui est mort. Je suis déjà mort quand je prononce ces mots et cela transpire tout autour.

Loin de mon corps je peux parler de ces autres univers sans risquer de m’en souvenir.

 

XXX. Une prière.

Notre fou qui êtes un rêve,

vous qui êtes le magicien qui éveille nos pensées à la vie.

Portez notre esprit.

Dans nos mains déliées, au cœur de la danse des envies, que votre rêve vienne,

que la frontière d’au delà disparaisse.

Puisse l’union réalisée au champ du possible,

être féconde.

 

XXXI. Divergence.

Ed : Si cela peut te rassurer la ressemblance entre la fiction est le réel est limitée.

Par exemple, quand je te raconte le passage de l’Infini sur le multivers, cela t’accapare complètement et tu finis par perdre le chemin de l’appart de Nag. A l’instant où je dis : Où cela va nous mener ?

Nous nous retrouvons dans une impasse, son extrémité s’achève sur un bâtiment qui porte inscrit sur un panneau : Sanatorium.

On téléphone à Nag pour se renseigner et comme il n’est pas là on part seuls.

Plus tard on tombe sur un auto-stoppeur qui n’est autre que Nag, mais il fait comme si il ne nous connaissait pas.

Rien de ceci ne nous est arrivé, alors je ne pense pas qu’on risque d’avoir un accident.

 

XXXII. L’apparition du pendu.

Ed : J’ai l’impression d’être déjà là. Dans cet ailleurs dont j’ai rêvé. Je vois dans un halo de lumière un pendu accroché à sa corde, son visage figé par la rigor mortis. Il tourne dans le vide. Je ne l’aperçois que par fragments, jamais plus grand qu’un instant. Brusquement il s’arrête. Sa silhouette qui dessine comme une obscure porte sur un autre monde me fait face. Ses yeux aveuglés, par la mort, me fixent. Ses lèvres se couvrent de mots. C’est comme des pensées qui affleurent, peu à peu, je commence à comprendre le sens de ses paroles…

Au commencement il y a une cellule, puis l’ophtalmie, ce que l’on voit est pure illusion. Rien d’autre n’existe.

Au commencement il y a une cellule, puis l’ophtalmie, quand on s’approche de l’océan, on jette une pensée,

elle rebondit sur la surface sans fin.

Désormais la vie est loin.

Il ne reste qu’une pensée.

Une pensée qui s’est égarée jusqu’à se dissoudre sur la surface de l’océan,

un peu comme de l’écume.

Une pensée qui s’est divisée en d’autres pensées,

jusqu'à complètement oublier,

ce qu’elle fut au commencement.

Ceci est le chemin de l’être au néant.

L’abîme est né d’un instant, il en est le témoignage.

Pourtant, l’instant est oublié.

Le souvenir de la vie.

Le chemin de la terre originelle.

Une cellule, quand elle a commencé à se diviser, quand elle est devenue multitude, ne peut redevenir la cellule originelle sans réunir l’ensemble des cellules.

Si elle y parvenait elle serait hantée à jamais par les cellules oubliées.

A moins que ce ne soit là, la première pierre de l’axe des dimensions et qu’il suffise de remonter une à une, une par une, toutes mes pensées, le long du chemin intérieur, jusqu'à redevenir la pensée originelle. Ne pas s’arrêter, repartir tandis que reste prisonnier de l’écho le souvenir de cet instant où je me suis égaré.

L’instant d’après je m’éloigne de l’océan et je reprends mon chemin loin de la vie, de son illusion.

Je ne sais pas ce qu’il restera.

Je ne sais pas ce que deviendra la trace de mon passage.

Peut être sera-t-elle féconde, peut-être livrera-t-elle au monde une nouvelle forme de vie ?

 

Etre une cellule aveugle qui se divise en s’imaginant exister,

alors qu’elle n’est rien qu’un processus, sur lequel elle n’a aucune emprise.

Ce n’est qu’un peu de sang, un peu de ma vie qui se reflète sur la surface de l’océan.

Son éclat sur chaque vague qui miroite à l’infini.

L’homme est une pensée perdue dans l’abîme.

Au commencement, il y a une cellule, puis l’ophtalmie.

La bouche du pendu se déforme infiniment torturée par un cri.

Ed : Dès lors, ses paroles s’échappent de moi.

J’ai plongé à l’intérieur de vos esprits

Je me suis éveillé en vous et j’ai pris le contrôle de vos vies.

Dorénavant, même si vous n’êtes qu’une réplique infinie, vous êtes vivants, il vous appartient de tracer votre chemin.

Le pendu hurle : Je ne peux te croire.

Ed : Pourtant, chaque fois que tu clignes de l’œil tu t’éclipses et dans cet intervalle, j’inscris un code, dont la rémanence est ta vie. Un peu comme un violoniste, je libère la mélodie de mes pensées qui se répercute alentour, alors quand elle se combine avec son écho, ta vie naît de l’harmonie. Il y a de fortes chances que ce que tu appelles le réel soit l’instant où je laisse courir mon archet sur les cordes.

Le pendu : Si ce que tu dis est vrai, il n’y a pas de libre arbitre,

alors la vie n’est qu’une illusion et son nom secret est la mort.

Ed : Aucun problème ne nécessite d’être complexifié, il suffit de suivre le fil tenu de la simplicité pour lire le chemin de vérité. Je ne regarde pas, je vois. Au delà commence une cellule, puis viens l’ophtalmie.

A l’instant où je prononce ces mots, l’image qui se forme de toute part et celle de vos multiples visages.

En l’un de vous sont tous les autres.

L’Ed end est le court circuit du macromicrocosmos, l’infini cosmos.

Si l’on ne garde que l’essentiel, vous n’êtes qu’un visage perdu qui cri devant la révélation et, prudemment, comme le fait celui qui éprouve une émotion pour la première fois, vous vous repliez sur l’illusion confortable, vous faites passer l’intolérable vérité pour une simple fiction.

Au commencement, il y a une cellule, puis viens l’ophtalmie.

A cet instant, vous n’êtes qu’un visage du cosmos qui crie dans sa cellule.

Progressivement j’oubliais ses paroles et me retrouvais de nouveau dans le silence.

Mes lèvres continuaient de bouger, mais c’était comme si on avait coupé le son.

Seul un signal régulier, le bruit des gouttes qui tombaient.

Hypnotique dans sa régularité. Mon esprit me quittait pour les compter.

Compte à rebours qui recommence à l’infini. Est-ce que c’était des larmes, du sang, du sperme ou de la merde ?

Elles tombaient et mon regard accompagnait leur chute sur le sol. Là était une ombre douée de vie.

Elle me bouscule un peu.

Salvia : Tu dors ?

Ed : Non, je suis quelque part dans la toile de l’infini...

Salvia : Cela n’a pas de sens.

Ed : Et tu rêves à mes cotés.

Salvia : Oui…

Ed : Je me regarde,

sans me voir.

Salvia : Trop délire ton histoire de miroir sans teint

On dirait une histoire d’autruche à trou du cul land.

Ed : Attends, écoute celle la :

Elle raconte…

Salvia : Ta mort.

Ed : Elle s’étend…

Salvia : …comme un jour sans nuit.

Ed : Pourtant, ce n’est pas lui qui s’use jusqu’à partir en poussière.

Salvia : Tu dis n’importe quoi.

J’espère que les dialogues de ta nouvelle sont pas autant allumés.

Ed : Ce n’est pas n’importe quoi.

Je n’ai pas à forcer les personnages à être raisonnable.

Je n’ai pas non plus à dicter leurs actes ou leurs paroles.

Je ne suis pas même leur hôte.

Je les invite juste à intégrer l’histoire de l’Infini. A écrire leur vie.

Ils sont libres de penser.

Et d’abord, s’il fallait être raisonnable, tu ferais mieux de regarder la route :

Il y a une bretelle d’autoroute juste devant toi ! ! !

 

XXXIII. Le Crash.

Pendant quelques instants, tout autour de nous,

les lumières, ont éclatées.

On valdingue dans tous les sens.

La caisse secouée, comme si elle aussi allait éclater.

Apparemment ce n’était pas une bretelle d’autoroute.

Les mains de Salvia se sont figées, elle semble tétanisée, mais son regard est étrangement calme,

comme si c’était la première fois qu’elle me voyait.

Le vacarme continu donne l’illusion du silence.

Il y a une sorte de code qui s’inscrit sur ma bécane

Je crois que j’ai trouvé une issue.

En combinant les sources sonores que ma bécane génère spontanément,

je devrais réussir à nous projeter dans le multivers.

J’ai mon doigt qui tente désespérément de lancer la séquence…

Nag semble l’ombre de lui même.

On dirait que quelque chose l’attend et qu’il ne pourra reprendre conscience qu’à cet instant.

Il est dans son coin, arc-bouter sur la portière.

Il se cabre sur la poignée, comme l’automate d’un chat un rien détraqué,

à moins que l’émotion ne lui ait déclenché une crise d’épilepsie.

Autour de nous les secondes curieusement dilatées nous permettent d’apercevoir la foule inquiète qui s’enfuit en essayant d’éviter le bolide en furie. Nag arrête sa pantomime en éclatant de rire à gorge déployée, de mon coté, j’ai arrêté mon simulacre de scène catastrophe, j’ai tranquillement pressé la touche de déclenchement de la séquence. Même si cela n’a duré que quelques secondes je crois que Salvia à vu le jeu.

Il y a eu un grand craquement...

Et sans transition.

Je me suis retrouvé seul, assis dans la voiture de Salvia envahie par l’éther blanc, éblouissant,

quelques instants avant ou après l’explosion, sans pouvoir distinguer autre chose, que l’écran noir de ma bécane.

Mes deux mains frénétiques, qui courent sur la surface du clavier, chacune s’applique à écrire une histoire.

D’un coté je me retrouve sur le chemin du pays d’autrefois.

De l’autre coté, j’entends des voix dirent qu’il est mort dans l’explosion.

Comme un brouillard son souvenir se dissipe et quelques instants l’écho " mort " résonne dans la station de métro déserte comme si son souffle avait tout emporté. Seul l’air garde encore la trace de l’explosion.

Je cherche

quelques instants,

dans la station abandonnée.

Avant de remarquer, l’ombre qui coule des murs,

comme de l’encre de poix,

elle coule jusque sur la voie.

J’ai longtemps marché avant d’atteindre un souvenir... l’absence de Salvia !

Il m’a guidé jusqu’à un coin de mur où elle se balançait,

le regard perdu dans le vide.

Elle m’a pris la main

Et nous avons marché ensemble

sur la voie.

Nos pas ont raisonné quelques instants.

Puis peu à peu nous nous sommes éthérés,

jusqu'à se fondre dans le néant,

jusqu’à ne plus être

jusqu’à cet instant où, sans transition.

Je suis seul sur le sol de la station et je regarde sur l’écran cassé d’Aramcheck une image de Salvia.

 

XXXIV. La source.

" La mana : Etymologie. Manare, maner, la source : par exemple

l’odeur de la fleur, l’arôme qui s’en exhale,

c’est manare ; la fumée du feu. " (Patrick andré chné, sophrologie fondement et méthodologie.)

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(Manence et retromanence.)

 

XXXV. La rivière froide.

Je marche,

désolé d’avoir troublé ton éternelle beauté.

Je remonte le court du temps, la rivière froide.

Jusqu’au delà, jusqu’à mon corps sec, carcasse à peau de parchemin.

A l’époque où il est,

quand le corps est trop vieux pour porter son rêve dans la vie,

on envoie l’esprit dans un monde virtuel, seconde vie.

 

XXXVI. La synthèse.

Maintenance, Organisation, Régulation, Terraformation… En un mot la Thanakan Corporation.
Résistance, Imagination, Subversion, Eveil… En un mot Division Cellulaire.

La Synthesis Corporation est né de la symbiose T.C. / D.C.
Je ne rentre pas dans les détails, elle est le système d’exploitation du multivers.

Lors des premiers transferts, on a découvert que ce possible où nous vivions avait créé un déséquilibre extrême qui était en passe de réduire à néant le multivers. Il était devenu si dense de croyance que les autres univers étaient presque intangibles, ils ne subsistaient que sous la forme de projections de mondes fantasmés difficilement accessibles, qui pouvaient disparaître à chaque instant. Alors la Synthesis a commencé une vaste campagne d’information pour rétablir l’équilibre. Quand les gens ont pris conscience que dès lors il leur suffirait de rêver pour atteindre leurs rêves, il y a eu un instant de folie, comme un printemps, des êtres qui poussent enfin à travers la surface pour s’épanouir. Sur toute la terre, un exode massif, la petite apocalypse, l’éclosion de la vie. Il a fallu très rapidement créer des sections lueurs de maintenance politique et historique, pour intégrer les colons sans heurts, aux autres possibles. (Pour éviter que dans le pire des cas ils passent pour des fous dans le meilleur pour des génies.)

 

XXXVII. Seconde vie…

Je connais ce chemin.

 

XXXVIII. Un autre rêve ?

Je marche avec elle, sur une plage,

et au fur et à mesure des pages, les lignes se font plus claires et finissent par disparaître.

Les pages blanches s’envolent.

Et par rafale, viennent se prendre dans nos pas.

L’histoire se terminent sur une statue de papier

Qui attend d’être délivrée par la marée.

 

XXXIX. Synapses.

Ceci dit, nous n'existons sans doute, que parce qu’un jour nos lointains descendants rêveront de nous.

 

XXXX. Introduction de la Division Cellulaire.

0

Au commencement, il y a une cellule.

000

Puis l’ophtalmie.

0

Un visage crie

dans la cellule.

0

La vie.

L’Abîme.

0

La cellule se divise quand il rêve.

00

La cellule est divisée.

000

Alors chaque cellule se divise.

Ainsi l’Abîme prend vie.

Celui qui rêve,

peut changer la vie.

Car il est cette cellule qui rêve

qui s’observe de chaque coté du cosmos.

Il lui suffit de changer pour changer la vie.

(Mutation)

Mais dès lors il n’est jamais plus la vie.

Juste un écho.

(Wub)

Et il crie

Prisonnier du réel.

0

 

XXXXI. Fragment du réel.

0

Les macros et micros sont de veines combinaisons qui cherchent à cacher l’unique vérité.

En conclusion dit autrement, les hommes et les dieux tentent en vain de s’illusionner.

Seul reste le Miroir.

0

Si la vie est née d’un rêve, l’oublier c’est la mort.

L’Abîme s’étend de chaque coté.

Il n’y a point d’issue.

On ne peut s’échapper.

Nul n’est né.

Nous sommes au commencement.

Il y a une cellule,

qui attend de s’éveiller,

en chacun.

Etre en fin de compte,

n’est qu’une simple question de volonté.

Que l’on croit ou que l’on ne croit pas à la vie, elle ne peut être qu’un rêve.

Je t’offre ma vie.

Salvia comme une ombre se redresse.

Elle a soif de nouveau.

Elle résiste à l’envie de combler sa faim.

Pourquoi ?

Elle briserait le miroir.

Elle est celle qui peut réunir essence et apparence.

Elle est l’alliée qui te guide sur le chemin de l’existence.

L’éveil met fin au rêve.

 

XXXXII. Après les carnets :

Autrefois, j’imaginais l’Abîme,

comme la répétition sans fin, de toutes les formes de mort.

Je n’avais pas compris ce que cela signifiait.

Les pulsations…

L’abîme est l’humanité.

Cette pulsation :

être comme ne pas être.

La vie et la mort qui essaient de s’aimer.

Infinie variation.

Un code qui se déploie,

une combinaison qui se réalise.

La tentative de l’union :

Salvia est la clé du réveil.

La lumière,

sans laquelle,

on ne peut voir.

 

XXXXIII. Le jour. 001001010010

La lumière,

propagation,

sorte de court circuit.

C’est ça : si on regarde

le réel de face, ça larsen.

Mais quand on réalise ce que cela signifie,

On devient fou.

Je vais y réfléchir.

On verra si ce sont mes derniers mots sensés ?

Je crois savoir que ceci est une porte

et que chaque cellule possède sa propre porte.

Nous sommes,

dans un labyrinthe,

pour en sortir,

il faut que chaque cellule sorte par sa propre sortie. On obtient l’éclosion.

 

A ce moment précis,

j’ai les yeux grands ouverts.

Et je sais que ce n’est pas le hasard qui crie par ma gueule,

mais l’infini des visages, qui crient dans leurs cellules.

 

XXXXIV. Emergence.

Je me suis penché,

Au travers du miroir 

comme si ce fut la surface de l’eau.

Il ne s’est pas brisé.

Mon rêve a continué d’exister, au delà, de sa source.

Au fur et à mesure que je traversais.

Je naissais dans mon rêve.

Je m’essaimais

en chaque rêve.

Une fois qu’elles sont devenues mes répliques.

Chaque cellule s’imagine ne pas être contaminée…

Comme j’ai en mon sein l’illusion qu’on appelle le doute,

elles se leurrent et s’imaginent être différentes.

Cela peut paraître incroyable,

mais nous sommes pourtant totalement identiques.

 

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XXXXV. La clairière.

Quand on visite l’abîme sans fin, un a un les échos s’évadent, on se perd.

Salvia : Encore perdu dans tes pensées cryptées ?

Ed : Ouais… Où est ce qu’on allait déjà ?

La voiture ralentie, comme si l’énergie du moteur s’était évanoui, et la nuit s’adoucit.

Les arbres s’écartent pour révéler, une sorte de clairière, immense et circulaire.

Une clairière éclairée par le halo rougeoyant qui précède généralement le soleil du matin,

alors qu’autour la forêt est plongée dans la nuit.

On laisse la voiture éteinte à l’orée. Ses portières ouvertes.

J’ai l’impression d’abandonner l’ère du cauchemar industriel, pour entrer dans une enclave de paix.

Un lieu où les mondes prennent naissance.

Je suis venu rêver à tes cotés n’arrête pas de murmurer comme une poupée cassée Salvia.

Chaque fois que je tourne mon regard vers elle, elle fait de même comme un reflet dans un miroir.

Elle a ce sourire navré de la mouche dans la toile de l’araignée qui sait que plus rien ne les séparent.

Elle ne me répond pas.

Je crois qu’elle aussi a oublié.

Alors, je remarque dans le sol poussiéreux, une sorte de lézarde noire qui sinue.

Je raconte à Salvia, comment dans ma nouvelle,

je sors de la boutique et dans le ciel craquelé la lézarde m’attend pour me mener à elle, chemin vers la naissance.

Vers l’instant de grâce suspendu où je suis ici, avec toi,

les vagues de poussières sur la terre craquelée absorbent nos pas, mais dissimulent mal l’apparition spontanée d’empreintes de mains qui s’incrustent dans le sol, tandis qu’on disparaît à la vue du monde,

enfin réunis ?

Nous suivons ce chemin qui semble se diriger vers le centre de la clairière.

Quand on approche le sol se creuse. La terre sèche, aride, est recouverte d’une sorte de croûte de sel.

Curieux, je m’attendais à découvrir une mare d’encre noire

et me voilà sur un miroir qui a drôlement l’air lunaire.

Il y a une assemblée de 11 fauteuils déniapés qui semblent être là depuis une éternité.

Salvia : Je me demande qui a bien pu les installer là.

On dirait que ce sont les mêmes êtres qui ont aménagé cette clairière. J’ai l’impression de rêver éveillée.

Ed : Regarde la craquelure prend la forme d’une spirale. Et si… Si on restait là quelques temps ?

Salvia : ça dépend de la durée que tu donnes à quelques temps

Ed : Je crois qu’on a trouvé le coin idéal pour vérifier cette histoire de porte sur le Multivers. Après tout, si ce que dit ma nouvelle est vrai, je me demande si je reviendrai de ce voyage ?

Alors j’ai besoin d’un peu de temps, histoire de dire adieu à ma vie passée.

Salvia : Tu ne crois pas que c’est un peu prématuré ?

Ed : Tu sais, tout à l’heure je me suis endormi et j’ai eu une vision du lieu d’ici.

Enfin à part le sol de terre aride, c’était pratiquement la même chose, il y avait cette immense spirale noire.

On aurait dit une réplique à grande échelle du disque de Phaistos.

A frontière de réalité je devinais l’image sous jacente d’un pendu.

Sous terre au centre de la spirale je ressentais l’énergie d’une mandragore…

Salvia : C’est vrai que cette enclave circulaire au cœur de la foret, prise dans la nuit, dans la pluie… à des airs de disque lunaire. On dirait bien que tu as vu l’envers du décor.

Ed : Accroché à sa corde le pendu tournait sur son axe.

Quand il s’est arrêté, je ne sais pas si j’ai prononcé cette question, mais je l’ai pensée :

Pourquoi la mort est omniprésente dans tout ce que je créé ?

Je n’attendais pas de réponse.

Pourtant j’ai vu la scène sous un autre regard, le pendu dans sa rotation évoquait une vague horloge, animée par l’énergie de la mandragore et moi, j’étais l’ombre du pendu.

Alors sa bouche se mità bouger lentement, un marmonnement presque inaudible en sortit.

Puis un a un quelques mots se détachèrent :

" Au commencement, il y a une cellule… "

Salvia : Sérieusement !

Ed : Non, je délire… il a dit quelque chose du genre : " Ici, c’est tout comme la caverne aux ombres. "

Salvia : La caverne aux ombres de Platon ?

Ed : Je ne sais pas quel est le rapport entre ce rêve et cette clairière.

A moins peut-être que les univers que nous nous apprêtons à visiter, ne soient que des ombres dans une caverne

et que " Ed end " soit la lumière qui découpe nos silhouettes.

Salvia : Je comprends, tu ne pourras plus te contenter de rêver de vivre.

Ed : Tu te rappelles ma table avec la bouche au centre de la spirale ?

J’ai comme une impression de déjà vu.

Je crois que quand le feu sera éteint, je mettrai la plante en terre au centre de la spirale.

Tu m’aides à aller chercher du bois pour faire un feu ?

Salvia : Je veux bien, mais, avec quoi tu vas l’amorcer ?

Ed : C’est marrant, le seul papier que j’ai sur moi, c’est mes prints de la nouvelle,

alors si on ne trouve pas d’autre amorce, je crois qu’on va faire une petite cérémonie,

afin d’être sûr qu’elle accède à la vie.

On va réunir le feu, la terre, le végétal, et ce bon vieux sang qui coule déjà de mes poignets.

Salvia regarde mes poignets entaillés : T’es grave ! J’aurais du m’en douter, il y avait tous ces signes...

Ed : Ne t’inquiète pas, dès que j’ai fais ma petite ronde, je me fais un bandage histoire que ça se referme.

C’est sans risque.

Quand la fiction rejoint la réalité plus besoin d’écrire. Il s’agit de vivre.

Salvia : N’oublie pas qui je suis, c’est pas parce qu’on est à ouate mille d’un hosto que je m’inquiète,

c’est parce que je sais ce que signifie cette cérémonie.

Ed : Je vais te dire ce qui n’est pas écrit :

Après le choc, les deux monstres sont imbriqués, la voiture et le métro ne forment plus qu’un amas de ferraille.

Le feu brûle doucement. Le silence est tombé. Je ne suis qu’une plaie.

Cependant mon sang ne coule pas. Je te cherche partout. Il semble ne plus y avoir âme qui vive.

Je jette un œil à l’écran détraqué de ma bécane. Par moment, je vois ta silhouette se balancer lointaine, comme vu d’une Webcam. Je crois que j’ai échoué, toi tu es là bas et je ne sais pas comment te rejoindre. Ce n’est peut être qu’une expérience de mort imminente ou une rémanence de ma vie passée. En tout cas, il fallait que j’échoue, car les histoires que je raconte ne finissent jamais comme je le voudrais. C’était le sine qua none pour forcer le réel à mentir,

pour rendre ce jour où nous partons ensemble possible.

Je me suis sacrifié, mais je sais que ce n’est qu’un personnage qui meurt.

 

XXXXVI. Rituel de la réunion de divers éléments (du feu, du sang, de l’air, de la terre, du végétal…)

On a été jusqu’en bordure de la clairière.

On tâtonnait dans l’ombre sans trouver assez de bois.

En avançant un peu dans l’obscurité, j’ai découvert un fossé.

Il semblait ceinturer la clairière. Il était profond, mais heureusement, il n’y avait pas trop de ronces.

De l’autre coté, on a trouvé suffisamment de bois.

Salvia a entassé toutes les branches dans mes bras,

quand on a eu un beau monticule, on est revenu au centre.

Elle m’a aidé à casser les branches.

On s'est servit de ma nouvelle pour amorcer le feu.

 

XXXXVII. La folle danse.

Au cœur de la Spiralétoile, Salvia illuminée par les flammes tenait le rêve de la plante dans ses bras.

Autour d’elle comme un électron détraqué,

je donnais l’impression de fuser de tous cotés, libre de sens.


En réalité, j’allais simplement d’emplacement en emplacement,

en suivant la logique du rituel.

A chaque tour révolu, je m'approchais et lui coupais une feuille.

De temps à autre, je m’arrêtais pour taper des mains dans les empreintes, pour que résonne la vie.

Cela faisait comme une code de mains folles qui s'incrustent dans le sol, apparition spontanée à peine voilée.

Peu à peu, ma gravitation s'organisait en une symphonie sidérale.

Satellite en suspens de la cérémonie. Par instant, je me figeais.

L'être enchanteur.

Le rêveur de réalité s’éveillait au cœur de la forêt.

Près à se lever et à partir, chevaucher le dragon blanc, comme un flux, à travers le monde.

Puis je courrais jusqu’au feu, m’arrêtant crépitant, les deux bras tendus, rigolant.

Le feu grésillait quand des gouttes de mon sang atterrissaient en son cœur.

Je dansais illuminé par les flammes.

Jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à atteindre la transe.

Mon âme accède à l’éther.

Une fois, deux fois comme une respiration saccadée, jusqu’au point de saturation,

où elle n’est presque plus sur terre.

Mon corps cherche quelques instants,

Celle qui vient de le quitter,

tandis que la perception de l’univers éclate comme le jour à mes sens.

 

XXXXVIII. Au delà de mes ressources physiques,

je suis pure perception.

Tout ce que je viens de vivre n’était qu’une projection. Un leurre de mes organes sensoriels.

J’assiste à la véritable cérémonie et c’est Salvia qui mène la danse.

Si la synthèse est une microforme d’objectivation par l’union des subjectivités interactives,

la transe elle est une microforme d’objectivation par la soustraction de ses subjectivités interactives.

Elle ne permet pas l’accès au réel,

mais joue le rôle d’une pôle magnétique qui permet de rapprocher le réel de sa forme.

Mon âme accède à l’univers.

Tout d’abord, je vois la clairière.

Derrière, le temps où je suis en transe, l’autre cérémonie qui se profile, semble nettement moins artificielle.

Les mains de Salvia, me tiennent du bout des doigts, je vois dans ses yeux, mes yeux, où se reflètent, ses yeux.

J’entends sa voix, tout prêt, comme si, elle me murmurait ses paroles.

Autour de nous, il y a toute une foule de Salvia :

Salvia qui porte un téléphone fantôme à son oreille gauche.

Salvia qui gazouille à l’oreille droite et imaginaire d’un épouvantail.

Salvia penchée, cassée en deux, qui vomit ses tripes.

Salvia qui danse folle.

Salvia statique et morte, comme une image arrêtée.

La foule des répliques frémit,
quand, Salvia, son panier au bras, traverse le champ, cueillant, de si de là, les fruits de Vie.

J’entends grincer la porte à chaque étape de sa moisson.

Plus vite, plus fort, elle devient tornade. Ses mains, des griffes. Un carnage organisé, méticuleux.

Salvia s’applique.

Et la foule de répliques s’affaisse.

Il ne reste qu’une nappe rouge, comme si le soleil couchant, était venu pleurer, sur le disque lunaire.

Quant à moi, je tourne autour du corps de Salvia, étendue, nue, dans le feu, qui gémit doucement,
au cœur de ses rêves.

On peut surprendre, à intervalle régulier, ma silhouette qui se dessine, jouant la pantomime.
Tendus dans l’extrême paroxysme, mes bras jetés, au dessus de son corps.
Tandis que pleuvent de lourdes larmes de sang, qui perlent hors de ma peau
et éclatent à la surface de la sienne, comme des empreintes au fer rouge,
ses gémissements s’enchaînent, jusqu’à n’être plus qu’un râle continu. Salvia devient la porte.

Et je pars avec elle.

La traversée est infinie.

 

XXXXIX. Le cataclysme.

Nous nous sommes annihilés ensemble.

Union, réunion, libération de la concentration

Pulsation, propagation.

Voyage, vie.

L’itinéraire initiatique de l’éveil est un leurre,

seul compte l’instant,

l’ultime instant,

le lien,

de l’apothéose à la source.

J’imagine que dans chaque univers, chaque réplique cherche l’instant ultime,

le lien, la matrice.

Comme un reflet qui devine le miroir,

comme un papillon dans la lumière,

comme un ange qui s’éveille,

comme le maudit.

Quand j’ai refermé sur moi la cellule.

Je pressentais ce qui allait se produire : l’autisme.

Etre, c’est incarner l’univers en soi.

Certains prétendent avoir vu l’Edend.

Pourtant si l’Edend existe, on ne peut le voir.

On ne peut qu’être Edend.

Ressentir en filigrane, une vague impression… entité désincarnée.

Rémanence (après) ou remanescence (avant) ?

Le corps est une prison.

Aujourd’hui, devrais je regretter de m'être enfermé dans ma cellule de chaire.

D’avoir sacrifié ma liberté.

 

XXXXX. Quelques paroles insensées.

Tu sais, j’ai tout fait pour échouer, pour que nul ne me croit, c’est pourquoi à jamais subsiste le doute.

On dirait un enfant qui raconte un énorme mensonge et tout à la fin qui dit : si, si, c’est vrai, je te jure…

Tu sais, je n’ai pas voulu leur raconter la vérité, je leur ai juste laissé pressentir.

Tout en m’amusant à tout saccager, comme un enfant, avec ses jouets qui essaie de comprendre le monde.

Et s’y applique trop bien.

J’ai transformé l’infini en sa propre parodie, un grand n’importe quoi…

Démago et redondant ?

Bavard de silence et amputé de ses sens ?

Où les répliques de pseudo personnages se dissolvent les unes après les autres.

L’écume des pensées fracassée sur une jetée.

Une farce sinistre, où se dessine en filigrane, la véritable cérémonie.


J’ai toujours aimé l’image du maudit, aux bras tendus, des plumes dans les mains, qui fait semblant de voler.

L’enfer est un jardin d’enfant, sous chaque pierre blanche, dort une âme.

Une à une, je les soulève, pour contempler, leur beauté endormie.

Ainsi du jour à la nuit, de la nuit au jour, je garde le souvenir, au cœur de l’oubli.

 

XXXXXI. Le grand jeu.

Les prophéties ne sont pas que les souvenirs du futur,

ce sont des fragments du temps qui témoignent de son illusion.

Un enfant, si on lui donne les pièces d’un puzzle, à force de jouer avec, il va sans doute découvrir que l’on peut les assembler, puis il va résoudre le puzzle. Ensuite, il peut le démonter, et recommencer jusqu'à ce que les pièces soient trop usées. Fatalement l’Entropie Rode.

Alors le puzzle est comme un jouet cassé.

C’est la vie ICI. C’est terrible. Il Y a un chemin.

 

J’ai l’impression, éphémère, hors de ma peau, une pensée, a coulée. Ma vie avec elle s’en est allée.

L’infini, le chemin de l’oubli.

La pensée cloisonnée, chaque cellule érige une barrière,

comme pour préserver l’organisme de toute forme de mutation.

Combien d’années déjà ?

J’ai l’impression d’être un enfant qui vient de terminer son puzzle

et qui tend ses bras en riant, des pièces plein les mains : Tenez, jouez !

Ed : Que peut on faire d’un puzzle à part le recommencer sans fin ?

Salvia :…

Ed : Tu me fais mal

Moi je boude.

Je veux rester dans mon coin.

Elle tire sur mon bras plus fort :

Salvia : Viens…

Ed : Pourquoi ?

Il n’y a rien.

Même toi tu n’es pas réelle.

Laisse moi.

Salvia : Allez viens, c’est dangereux. En plus t’es peut être blessé.

Ed : Je vais bien, laisse moi.

Salvia : Je sais pas, un kaléidoscope peut-être ?

De toute façon tu n’as plus toute la raison.

Tu as du être blessé dans l’accident.

Ed : Je crois que Nag est mort.

 

Elle tire sur mon bras et je consens à me lever

Ed : Merci.

J’ai le vertige.

Elle me prend dans ses bras.

La carcasse abandonnée

se laisse dévorer par les flammes.

 

Ed : Dis Salvia ?

Salvia : Oui ?

Ed : Tu crois que je suis mort ?

Ce n’est qu’une illusion qui se dissipe, un mirage qui s’évanouie. Salvia disparaît, et me laisse seul avec mes questions à la con.

J’imagine qu’il faudrait renouer le dialogue, mais comment faire ?

Le passé semble être fait pour être oublié.

Autrefois j’avais peur de perdre certains souvenirs.

Quand le poète a trouvé la fleur belle et l’a laissée où elle avait poussé, il a aussi trouvé cette vérité :

Dans un monde à cette image, on rencontrera toujours des fleurs.

Ma maison c’est l’univers.

Aujourd’hui je préfère avoir des poches trouées, je n’ai plus besoin de garder mes souvenirs.

Ainsi va la vie.

Ainsi va ma vie.

 

 

Mon âme accède à la terre.

Une fois, deux fois comme une respiration saccadée, jusqu’au point de saturation,

où elle quitte l’éther.

Mon âme cherche quelques instants,

Celui qui vient de la quitter,

tandis que la perception de cette terre le transcende

comme le jour de lumière à mes sens.

Ed : Tu vois, je te l'avais dit que ça ne durerait pas.

La dernière goutte est tombée et les flammes sont disparues.

XXXXXII. Les anciens dieux.

On s’est servis d’une branche en forme de "Y " pour faire sécher les feuilles sur la braise.

Je les ai émiettées dans le creux de ma main.

Salvia a roulé un grand cône et elle l'a allumé, en lui faisant décrire un cercle, au dessus du foyer.

 

La nuit a dévoré l'enclave, tandis que nous tirions à tour de rôle, de grandes goulées, de grasse fumée.

Ensuite, quand je croyais fermer mes yeux, ils s’ouvraient sur des visages âgés, penchés sur moi.

C'est étrange, tous ces vieillards, on aurait dit la même personne.

Chœur de vieillards : Si tu oublies cette phrase, quand tu viendras ici, je ne serai plus là.

Je t'envoie dans ce monde pour le féconder, ce ne sont pas des mots, ni des données conventionnelles,

c'est plus que de la magie, tu portes un chemin inédit.

Tu vois ce peu d'encre dans ta main, ce sang séché, c'est celui qui mène au champ des possibles,

c'est la source de la vie.

Ed : Se mettre à mort pour donner naissance à la vie ?

Chœur de vieillards : Il faut traverser les limbes, ne pas se retourner.

La terreur est un gardien qui ne laissera passer que l'innocence. Tu connais le chemin. Prends en bien soin.

Ed : Que vont-ils faire de ce don ?

Chœur de vieillards : Ils vont connaître l'amour et avoir envie de s'en nourrir de nouveau.

Je connaissais un enfant qui ne pouvait mémoriser les choses trop bonnes,

alors chaque jour, il naissait de nouveau. Il s'appelait soleil.

Ed : Vous voulez que je leur donne envie de vivre, vous voulez que je les rendent dépendants.

Pourquoi ?

Que sont-ils pour vous ?

Chœur de vieillards : Tu connais la réponse. Ils sont mon espoir et je ne veux pas le perdre.

Cela peut être ce que l'on veut que ça soit, tourment infernal ou clef du paradis, ce n’est qu’un outil tout dépend de l’usage que l’on en fait. Tu te doutes bien que je ne vais pas leur donner l’illusion hypocrite du choix, cela ne serait que leur en faire porter la responsabilité, le présent n’est qu’un instant au regard du temps, ce qu’ils appellent le choix ne peut être autre chose que la résultante de tous temps, hors du concept de réalité. Sans réalité ce ne sont plus des hommes.

Ed : Je sais ce que tu veux. Tu veux réveiller les anciens dieux. Ceux qui vivent en chaque homme, c'est cela le secret de ton illusion. Plus exactement, tu es l’un des anciens dieux qui veulent reprendre possession de ce monde.

Chœur de vieillards : Est-ce que tu le feras ?

Tous, comme des reflets, on est parti d'un rire un peu fou.

Difficile de se trahir à moins d'oublier...

 

 

 

Le champ interromp sa matéria pour me livrer un message.

Aramcheck a établi la synthèse des éléments collectés. Il peut ouvrir une faille.

Il génère alors un flux de contrainte nourri du néant.

Le multivers prend forme autour de nous.

Il prend la forme d'un univers. Autour de nous.

Nous nous levons. Et on commence à traverser.

Ed : Tu te rappelles où c'est qu'on va ?

Salvia : T'inquiète, j'incarne l'orientation. L'orientation. Existe. Toi aussi ! Libère toi du récit !

Tu n'es pas astreint à suivre son cours sinueux. La cérémonie n'a pas eu d'autre but que de nous détacher de la vie. Laisse mon âme te guider. Quand deux envies se rencontrent.

La réunion féconde libère un univers.

Les dogmes sont désintégrés.

La vie est possible.

Un jour, un enfant qui assistait à la naissance d'une planète a célébré la vie.

La vie est une porte sur d'autres univers. Il suffit de s’éloigner du courant pour être dans l'océan.

Alors le temps n'existe plus. On joue des trompettes au premier jour du printemps.

Là, s'élance la symphonie infini. D'aucun dise que ce sont le chant des âmes en souffrance.

Ed : Moi, j'entends la source.

L'éternel.

Oubli.

Dans le sens inverse le temps n'existe pas. En jouant avec l’écho.
Il suffit de générer sa réalité à rebrousse temps pour être libre.

Le champ du possible apparaît quand disparaît la cause à l’effet.

Salvia : Laisse moi rire, ton monologue, c’est de la propagande mystico-pornographique ?

ça live tous azimuts.

Que se passe t il ? Tu es absorbé par un gouffre d'ennui.

Mon chéri détend toi on est presque arrivés.

Ed : Salvia ? Tu m'as appelé mon chéri il y a quelques instants !

Salvia : Ah Oui ? je n'ai pas remarqué. Tu as vu ? Les ombres se fanent. Leur souvenir, boréal.

Je t'assure si on live comme des personnages, personne ne nous croira.

Nos paroles ne sont pas destinées à cet univers. Elles le désintégreraient.

Ed : Mais ils ne sont pas conscient. Que leur reste t'il du chemin perdu ?

Au loin de notre univers, ce ne sont que des échos désincarnés, des cavales, des incréés.

Ils ont quitté l'être.

Les cavales continuent éternellement de combiner les données, elles attendent de leur trouver un sens.

Elles se nourrissent de l'écho jusqu'à ce qu'il soit si pur qu'il les réintègre aisément.

 

Je me suis étendu. Les lunes strient le ciel comme de l'argent irisé à la surface de l'eau.

Les pensées d'ailleurs nourrissent mon présent et cet ailleurs est l'Edend.

Je suis resté au pays, mais y suis désincarné. Le chemin lien n'est qu'occulté.
Je regarde les marionnettes qui anticipent si bien les mouvements de leurs liens
qu’elles donnent l’illusion de les contrôler.

J’observe les pantins animés s'exercer à leur rôle.

 

Salvia : D’autres comme folles, aux mouvements si rapide font disparaître leurs liens,
mais finissent par n'être plus visibles dans cet univers.

 

Ed : Je tiens le volant et je tire dessus.

Salvia: mais non, t'es fatal. Il ne faut pas nous planter. Si nous sommes encore là au moment de l'explosion,

elle nous décodera. Et nous la traverserons. La façonnant à loisir. A notre convenance. (C'est ce chemin temps que nous utilisons pour parasiter votre univers.)

Nous sommes des sondes. Le Kraken vous observe.

N'ayez crainte. Il possède ce qu'il voit. C'est une créature mythologique qui s'encode dans la réalité. Affranchie des constantes de notre univers. Elle semble utiliser notre univers pour se perpétuer. C'est la surface de contact des dimensions. C'est le Kraken. Les éruptions d'énergie dans le courant prennent la forme de tentacules.

Elles ont à leur extrémité des combinaisons de données en forme de gant. (Contact.) 001100101001117

Si un humain décèle sa présence. Il retire ses tentacules. Et la zone de contact de l'univers cesse d'être affectée.
Les êtres qui y évoluent reprennent leur routine. Les humains dépossédés oublient par vague le temps maudit.

Au pays d’autrefois il n'est qu'une âme ; désincarné, une cavale ; perdu, qui rêve dans les vestiges de sa présence.

Quand ses yeux ont brûlé,

il a oublié, ce qu'il avait vu.

Le pilote ne s'est pas rendu compte qu'il avait quitté la vie. Le pays d'autrefois.

Il n’est qu’une cavale perdue

Loin de l'aire de jeu.

Où rêve les consciences.

Quand l'écho devient trop fort on entend un larsen. Les solutions les plus simples, sont essentielles.

Le reste n'est que le jeu de l'écho.

Rejoignez notre monde.

Avouez, ce que crie votre esprit, cette enveloppe est fictive, elle n’est qu’une croyance.

Une délimitation virtuelle que vous appelez champ de perception. Vous végétez dans un fantasme.

Il faudrait penser à regarder ailleurs, non ?

Tu as bien raison, c'est insensé de resté prostré, contre un mur, fusse t il celui du plus spiralant des miroirs. Un Vortex.

La fascination. Née de tous cotés. Les racines vrillent à l'infini.

Pourtant il y a une constante, un axe.

La première fois que je l'ai vu, j'ai d'abord cru que c'était une ombre qui s'étendait. J'ai rêvé qu'elle soit liquide.

Sa surface comme un miroir.

Cet univers est le fruit de nos pensées. J'en suis persuadé.

Quand le miroir se brisera nous changerons de forme, nous scintillerons comme de la poudre magique.

Notre univers changera et les parois s’affaisseront.

 

 

XXXXXIII. Le pays d’autrefois.

Un lieu mouvant, comme des impressions rétiniennes. Rien n’est réellement stable, constant, longtemps, le voyage immobile, défile autour de moi. Sans jamais sembler s’arrêter, vertige. C’est peut être un état permanent. Je m’approche d’un vieil homme qui revient un peu plus souvent, il a mon regard et ses mots sur ses lèvres se forment sans jamais éclore. C’est comme un très vieil ami, je voudrais me souvenir. A peine plus loin, il y a le feu. Un dragon qui vient de sa longue langue lécher les vestiges colorés, les rémanences de la vie.

Il glisse sur ma peau, je sens la caresse de sa chaleur.

Il est surpris de trouver un enfant ici.

Le voyage s’interrompt.

Ici, tout s’évanouit.

Je reviens au pays.

Au lieu d’avant la vie, où sur sa balançoire, la douce lumière de l’aurore, m’attend à jamais.

Je suis en train de marcher, clopin-clopant, me revoilà enfant.

Le dragon blanc vole à mes cotés.

Je traverse la prairie ondulante. Par moment, les vagues végétales montent jusqu’à ma poitrine. Puis, la pente du terrain devient plus forte, on arrive près d’une colline. Là, se dressent quelques arbres dont l’écorce est noire et qui portent les feuilles d’or du printemps éternel.

J’aperçois son visage changer.

Au fur et à mesure que je m’approche, un sourire l’envahit, comme au ralenti, elle me reconnaît et resplendit.

Elle descend de la balançoire, des larmes au bord des yeux.

On se serre très fort, on danse, le monde est un tourbillon.

Quand nous avons consumé la joie de nos retrouvailles,

on va s’asseoir près de la source.

Le dragon blanc nous laisse pour aller nager.

Elle : Où étais-tu partie ?

Ed : J’avais oublié.

Je ne savais plus.

Elle : Tu ne m’entendais pas pleurer ?

Ed :Là où j’étais, on ne sait, ni entendre, ni voir.

Je n’avais gardé que le souvenir de ton absence.

C’est un peu par hasard que je me suis perdu, parce que le dragon blanc de lumière a bien voulu me guider,

Sinon, je ne t’aurais jamais retrouvée.

Les lieux avaient changé, le monde était malade, les êtres qui l’avaient envahi avaient imaginé tout un fatras d’idées aberrantes, plus abracadabrantes les unes que les autres et y croyaient dur comme fer. C’était comme des chaînes qui le traversaient et qui l’étouffaient. On ne pouvait plus rêver. Le jeu de l’équilibre était cassé.

Le voile de l’apparence était devenu une croûte qui nous séparait de toute essence.

Tout était devenu rigide, la vie était disparue, le silence avait pris possession de ce monde.

J’errais seul sur la terre désolée.

 

XXXXXIV. L’Abîme.

J’ai remonté le court du temps.

Comme le ressort d’un réveil.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Dans mon esprit le vide se répète en vain sans pouvoir se souvenir.

Et l'infini réplique se disloque.

On appelle lumière cet état permanent des faisceaux divergents.

Des larmes ont jailli hors ma vie.

J'écris l'échappatoire. Il faut donc suivre le chemin transversal, celui qui va à tord et à travers des univers.

Il faut se disloquer comme la lumière en faisceaux divergents.

L'éveil rayonne de la conscience du chemin transversal. La trajectoire clairvoyante qui nous affranchi de la réalité.

On se déplace de l'autre coté de la surface.

Le chœur atomique éclate éternellement.

Nous sommes nés au centre de ce que nous appelons l'axe du temps.

L'abîme infini s'achève sur le néant, mais en son cœur réside la solution.

Il suffit de l'animer en détournent des faisceaux d'énergie.

Il s’agit d’animer le moteur du projecteur pour qu’il ronronne.

On contrôle l'essence des actes pour conduire vos esprits.

Il est possible d'encoder le cerveau humain.

Ce que nous appelons réalité est donc une projection virtuelle.

Une simple image virtuelle, que l'on croit mettre en mouvement, alors qu’on la parcoure juste du regard.

Autrement dit,

s'illusionnant dans le phantasme, alors qu’il croit la contrôler, l’homme n’est qu’un organisme qui lit l'interface.

Il choisit sa vie, en suivant une lecture qui a un sens particulier.

Quand l'on quitte le flux de l'énergie, le courant normatif, le cadre d'existence de l'humanité.

Quand on quitte la salle obscure. Comme une larme sur l’arbre de vie.

On découvre tout un univers.

Alors on s'amenuise, on ne garde que l’essentiel et l'on gagne en vélocité. Jusqu’à ce que la divergence des faisceaux produise immanquablement l'explosion.

Ce qu'on appelle : " la vie ".

Quand on quitte la salle obscure. Comme une larme sur l’arbre de vie.

On découvre tout un univers.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXL’arbre du réel.XXXXXXXXXXX

Et l'on parcoure de chaque coté le chemin qui mène aux extrémités de l'axe du temps.

Ici ce qui prend l'apparence d'un nœud est en réalité une issue.

Une concentration d'énergie qui évolue n'est autre qu'une faille qui parcoure la surface.

Une focalisation de la conscience.

Le faisceau du regard qui le parcoure devient peu à peu un faisceau d'énergie.

Il est l'extrémité du faisceau de lumière. Le champ de la vision. Le champ des possibles.

Le chemin certain vers l'infini des possibles.

Le grand être.

Au cœur de l'énergie, là où les faisceaux fragmentés se heurtent en permanence, ils fusent dans de possibles existences et l'on peut facilement influencer leur orientation ou lier des séquences composites.

On est alors à l'autre extrémité de la vision sur l'objet réel. On le façonne, car nous le sommes.

La seule façon de vivre est d'altérer notre géniteur.

On est la source du courant on l’oriente en fluctuant.

On se façonne. On sécrète sa propre vie.

On se créé, on est la source de l'énergie et à sa surface on peut influer le réel. Car il est d'énergie fluctuant au gré des particules, nos actes et donc à l'autre extrémité, il réplique à l'infini, notre modèle, jusqu'à revenir par la lumière s’encoder en nous.

Court circuit.

La déformation constante est ce que nous appelons temps, s'est l'éloignement de la source d'énergie jusqu'au néant.

Quand on s'éloigne, on s'éteint dans le néant.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

On peut aller directement au point de transition, entre chaque phrase, c’est là qu’il y a la vie.

Dans ces lignes ce cache des mantras.

Je crois que l’on pourrait effacer tout ce brouhaha.

Je crois que celui qui écoute au delà du bruit des vagues entendra la voix d’un enfant de 7 ans qui dit :

Il y a la mort subie et la mort choisie.

La mort subie, c’est comme si l’on tombe par inadvertance d’une falaise.

La mort choisie c’est quand on prépare son départ, on se laisse pousser des ailes jusqu’au jour de l’envol.

Il tient dans sa main le fruit du cerisier japonais et répète comme un disque rayé : " Liber Arbitrum "

Au cœur de l'abîme existe l'infini du possible.

A l'instant où le temps s'arrête,

c’est l’essence de la vie, figée à son extrémité, elle observe le temps.

C'est le présent éternel, la possibilité de papillonner jusqu'à ce que toute notre poudre soit partie.

Alors il boit cette énergie. C'est ce que nous appelons épiphanie. Nous entrons en interaction avec lui est nous sommes fascinés.

Les stades contemplatifs évoluent sur le temps selon une autre logique. Ils ne lisent pas le temps. Ils sont comme des miroirs à la surface de l'énergie. Et leur fascination inscrit une séquence qui conditionne l'ouverture d'une faille à savoir prendre le contrôle de la génération de la réalité pour la façonner à notre rêve.

Dans la plus pure folie.

Les réalités éclatent, elles se fractionnent, elles se combinent et leurs crêtes d'énergie sont les constantes du réel.

Les rêves se combinent avec une telle logique que notre lecture en masque la structure.

Si l'on est conscient des extrémités on peut aisément situer le centre.

Je me suis penché. Sur le sol, vue de très près la craquelure perd son uniformité. Elle est composée d’un amalgame de phrases dont la lecture me laisse interdit. Plus j’essaie de voir où cela me mène, plus je me rapproche du centre.

Finalement, nous ne sommes qu’une voiture folle dans une bouche de métro sous le regard de nos reflets dans une vitre du métro. (Nous ne pouvons les voir car eux fusent )(Lui ne nous voit pas arriver peut être qu’un instant il se sentira plus léger. )

(L’attraction de la source de la vie. L’attraction de la surface. Sinon on n'a pas de mal à trouver l'emplacement où l'on a le plus de possibles. )

Alors nous sommes le cœur de l'explosion et l'instant où elle jaillit, le flux est animé à l'instant zéro du temps

il y a la vie.

La même phrase revient toujours, au même point.

Et c'est là, à cette source, que mène la rivière, le flux que remontent les dauphins.

Au delà de la surface, la conjonction synthétique des possibles est l’essence du réel.

Nous pouvons l'incarner.

Jouer nos fantasmes dans le théâtre virtuel.

Et ils se jouent de nous.

Car la conscience est ailleurs.

Mais nous sommes ses extrémités dociles.

Ses tiges disciplinées. Laborieuses. Reliées.

Le long de la toile. L'encodage d'un système de pensée parasite.

Qui donne l'illusion à son hôte d'être maître de son destin.

Et ce qu'il croit être, n'est que le code que nous projetons pour l'encoder. Une simple cavale. Un support de création.

Ta peau cher personnage. Egrégore de mon cœur. Captive de ma toile. Je suis ton extrémité. Ton lointain amant, l'Abîme. Celui qui donne un sens à ta vie. Ne sois pas blessée. Je joue avec tes rêves. Je joue à les exhausser.
Je t'attire là où tu aimes être.

Dans ce flux.

Mais j'ai peur. Que tu ais vu mon double visage. Tu m'appelle ta mort. Et aussi ta vie. Tu n'es que ce que je suis.

Ma surface de contact. Là où j'œuvre à affiner le contraste.

Ces dauphins ce ne sont que les échos de la forme de vie originelle qui essaie de s'en approcher et si brûlent les ailes.

La surface de contact. Là où se posent les actes. Au commencement, Il y a une cellule, puis l'ophtalmie.

Tu regardes un penseur dont l'esprit jaillit où le flux de la manna atterri. Elle enfile ses gants. Et l'on voit un visage. Bonjour. Tu as conscience d'être un Stimaddict. Tu t'es rapproché du réel. Bientôt tu seras hors du jeu.

Si tu décroches, l'univers va vriller comme la flamme vacille. Il va s'interrompre, s’arrêter sur un instant. Absolu.

L'absence de vie est sinistre.

Je n'aime pas être un gant vide. Je vais jouer ton personnage. Ta partie de Stimreality peut reprendre.

Salvia me regarde. Mais elle ne me voit pas. Elle me parle d'autre chose.

Elle s'abîme elle aussi dans la danse cosmique, mais son âme est si tenue qu'on dirait l’écho abandonné d’un fantôme.

Un souvenir qui vacille. Elle n'est pas permanente.

Je suis collé contre la portière. Recroquevillé comme cherchant un peu d'énergie pour subsister.

Mais je ne tremble pas. Elle est comme dans un courant, la fuite dramatique,

course folle vers le néant des arpenteurs aveuglés, le troupeau qui suit ces nervures tout le temps, ses propres traces. (Ce qu'appellerait E. Jouanne " des macrolites ").

La façon très simple de s'affranchir de la réalité, devenir fou à lier,

est de prendre conscience et d'apprendre à se mouvoir dans l'espace, soit rêver. Etre vivant.

Ce que l'on appelle le chemin de l'être s'est se désintégrer.

S'est se libérer du flux constant de l'instant rigide où sont concrétisés les actes.

Se libérer de la surface de contact. Apprendre, à voler, apprendre, à rêver, simplement.

Ils sont comme des âmes maudites qui errent sur ce monde mort fascinées par les nervures du flux.

Ce programme qu'ils contrôlent de leur conscience énergétique.

Stimaddicts dans la Stimreality.

Ames perdues… Dans les limbes. (horizon : cristal végétal). La pensée est une cavale qu'il nous faut domestiquer,

disent certains…

Nous avons appris à l'écouter. Elle est notre guide. Notre lumière : La création. Notre conscience de l'être.

Nous sommes un infini de répliques à des instants différents de leurs évolutions. Nous sommes la création.

L'acte ultime de la vie. La conscience du réel.

Les pilotes sont tous aveugles nés. Morts nés. Ils ne connaissent pas la lumière, et en rêvent.

Ils entraînent les migrations, des rationnels qui ont perdus la tête et s'interdisent les possibles.

A force d'être enfermés dans leur cellule. Ils ont fini par se résoudre à n'être que cette cellule.

A se vider de leur sens. Ce sont ces traces, les nervures, ces amas de possibles, abîmés, stratifiés.

C'est la surface de l'interface. La pellicule de sel sur laquelle on ressent la spirale sous jacente.

L'interface disque lunaire : zone de contact.

C'est là, la faille, par où l'on s'évade, laissant soi même une trace, qui fascine les âmes perdues.

Une vrille exponentielle.

Quand je l'ai rencontrée, j'ai choisi de rester avec elle.

Etre avec salvia, jusqu'à ce qu'elle atteigne la lumière, qu'elle s'anime dans la danse de la vie.

Vrille irradiée.

Dans la chaleur de l'être.

 

Les extrémités ne sont que des extrémités.

Elles sont des combinaisons invariables, elles sont la rigidité de l'être incarné.

Nous sommes ses actes. . . cavales !

Nous pouvons exister, prendre conscience, être libre de rêver.

Si nous ne suivons pas ses actes, nous le dépossédons, il cesse d'être. Notre trace est notre chemin.

Nous nous désintégrons de son leurre et pouvons reprendre possession de notre esprit.

Mais si nous regardons dans d'autres sens, on découvre l'infini des possibles, quand les faisceaux divergent la conscience se produit, les faisceaux entre en corrélation, le programme vie se coordonne. Afin de prendre forme.

Quand on décroche un Stimaddict d'une cavale, on a vraiment l'impression non pas de le déposséder,

mais de lui donner vie.

L'énergie qui génère le rêve n'est pas la notre, nous ne sommes que des échos qui tremblent à la surface de l'océan.

Un frisson de vie

qui frémit.

La réverbération des pensées. Quelques feux follets, qui dansent sur la manne.

Qui partent en vrille.

Un jour, ils ont commencé à dessiner des chemins de code.

Et les lecteurs en les parcourant génèrent une réalité virtuelle : nous sommes absolument synthétiques.

Miroir lunaire. L'œil de la réalité. La surface de la matrice onirique.

Traverser la réalité s’est franchir la surface de la cellule.

C'est rejoindre la manne. Eclore dans l'océan. Pousser son chemin au delà des rêves. Là où il y a l'Edend.

Où les actes prennent, Vie. Là, où l'on peut voir l'univers entier.

L'ubiquité. L'unicité.

Je me suis penché sur un reflet et je lui versé le flux de mes pensées.

Il s'est animé et est devenu mon personnage. Ed End.

La lumière apparaît quand la cellule devient transparente.

Toutes les cellules deviennent transparentes.

C'est l'instant immobile.

Puis elle s'opacifie plus ou moins. Jusqu'à parcourir le champ des possibles.

Alors la nuit est autour de nous. La pluie lessive la surface du pare brise,

des feux viennent se perdrent sur elle et l'irisent par instants.

Salvia a l'air d'être sure de savoir où on va.

Je suis recroquevillé contre la portière de matière synthétique et je la regarde scintiller.

On dirait qu'elle ne bouge pas.

De temps en temps, j'imagine des mots sur ses lèvres.

Je donne l'impression de lui raconter ma nouvelle, mais je rêve à ses cotés.

Un incréé s'ébat avec la lumière créée.

Ce n'est pas un autre narcisse car entre eux, il y a l'interstice, l'enfant, l'Ed End. Leur création. Leur rêve.

Quand il partira, ils se désintégreront. Ils cesseront d'être des entités distinctes.

La StimReality plus, permet de fragmenter le joueur.

Ainsi sa véritable personnalité est dissimulée par les combinaisons des possibles.

Pourtant si l'on est ce qui est. On assimile pourquoi cela, est. C'est Ici que l'on rejoint l'unicité.

On ne peut plus agir.

Il vaut mieux ne pas trop aller pêcher des rêves, car on finit par ne pas les ramener.

Il m'est arrivé quelque chose. J'ai cru voir une sirène miroiter à la surface de l'eau.

Le dauphin la suit du regard, jusqu'au jour, où il voit qu’elle n'est qu'une énième variation.

Un possible parmi tant d'autres.

Alors il s'abîme dans la contemplation du possible : le réel.

 

Aujourd’hui je propose de cesser de simuler en tous points le réel.

Pour éviter qu'aujourd'hui soit un jour éternel,

plutôt que de briser le cercle et de devenir particule.

Il s’agit de le reproduire en tous points en soi. Rêver. Alors L'écho dans l'abîme se reflètera. L'infini sera possible.

Le champ des possibles généré sera l’incarnation de notre rêve.

L'homme est un être omnipotent qui oublie ce qu'il peut, peu à peu. Et se redécouvre.

C'est l'absence qui rencontre la présence et commence à se poser des questions.

Elle découvre qu'il n'y a nulle frontière, alors elle épouse le rêve et le rêve devient réalité.

Le rêve est si simple.

D'autres préfèrent se poser des questions ?

Et perdre le sens de la vie.

Ne pas être, c'est comme ne pas exister,

c'est pouvoir être tout être, c'est résoudre le mystère de la vie et s'éblouir dans la contemplation,

devenir les pilotes,

de la réalité.

Les Stimaddicts, semblent joueurs, alors qu'ils ont oubliés. Ce qui est les dépasse.

Ils sont les Dauphins. Les pilotes qui naviguent dans le flux des possibles. Les arpenteurs de la rivière du réel.
Ils s'émerveillent de leurs acrobaties, jusqu'à se réveiller, un jour, dauphin, arpentant la rivière du réel, sans se souvenir, d'avoir été fasciné. De s'être enivré de l'infini des possibles qu'il voyait miroiter dans leurs acrobaties.

Ils ont imaginé être, ses fractales d’écumes, ses combinaisons qu'ils enfantaient.

Ils se sont éloignés de la création du champ des possibles, du flux du réel, la synthèse absolue de tout ce qui est.

Pour devenir des spectres incréés, des anges de lumières.

Les Stimaddicts ont découvert l'ivresse des profondeurs, ils connaissent le voyage intérieur.

Sur le miroir lunaire.

Le doute. Ils cherchent en vain à distinguer leur source. Leur origine parmi l'infini des possibles.

Ainsi ceux qui prennent conscience de l'infini, ne peuvent que pressentir, ce que signifie le message.

Il est volontairement codé et émit à un rythme suffisant pour ne pas atteindre la conscience,

pour ouvrir une faille et laisser un flux de données jaillir.

A toi d’élaguer le flux.

Guide nous,

sur l’arbre de vie,

jusqu'à ce que nous soyons fruits.

 

 

XXXXXV. Révélation de la véritable nature des cavales.

 

Un jour, une larme de la lune est tombée sur la terre.

La surface de la clairière est devenue lactée.

Une cellule lunaire.

Salvia est assise près du centre et son doigt tourne en cercle.

Une spirale régulière s'échappe du mouvement.

Je m'approche et bascule au travers. Irradié de lumière.

J’émerge de l'autre coté, là où scintillent les mondes.

Au firmament.

Il y a un chemin, pandémie, propagation exponentielle...

Je respire l'air ancien du pays d'autrefois.

Est-ce que le parfum de Salvia m’accompagne ?

- Non, elle a traversé.

Elle avance en faisant résonner le diapason qu'elle tient dans sa main.

Elle parcourt le sillon noir de la spiralétoile jusqu'à moi.

Alors je ne sais pas pourquoi, elle s’arrête et chantonne : ne t'inquiète pas, je reviendrai avec ton âme.

Quel est le sens ?

Le rythme du moteur a perdu sa régularité.

Depuis combien de temps ?

J’ai remarqué que l'homme noir apparaît dès que le moteur meurt.

N’est ce pas la cause et la conséquence ?

Il nous décrit l'étendu de la catastrophe.

Elle le regarde et rigole doucement.

Qui porte le FEU ?

Je lis mes pensées sur ses lèvres.

Nous l'avons générée pour nous nourrir de son énergie.

Emporter cet univers jusqu’au prochain nexus.

Ce n’est pas l’apocalypse mais la genèse inéluctable.

Nous sommes le vampire originel.

Celui qui erre dans les limbes.

Le dragons légendaire.

Le porteur du FEU,

des univers nomades.

Propagation, l’itinéraire de réflexion de nos radiations.

Abattez vos cloisons. Illumination imminente.

La mutation est merveilleuse.

Les visages des irradiés doucement rayonnent.

Sans les cavales le Stim emporterait nos énergies. Nous n’aurions pas d’accès pour jouer dans votre univers.

Sans pouvoir influer sur le Stim, pour sculpter nos rêves, il n’y aurait pas de jeu, ce serait le long fleuve de l’éternité. L’Etre, écrasant d’absolu, du présent jusqu’au plus pur néant ou inversement.

Nous évoluons au cours du temps pour perpétrer notre conscience.

Quand nous sommes passés, votre réalité reprend ses droits.

Vous avez l'impression d'être traversés alors qu’en réalité vous êtes générés dans notre champ d’énergie.

Vous êtes nos pensées.

Pourtant vous n'arrivez pas à voir la logique de l'ensemble.

Vous croyez que ce n'est pas une forme de vie.

Vous ne comprenez pas le lien qui nous unis.

Vous n'êtes qu'une vision intérieure, jusqu'au jour où vous sortez.

Eclosion, vous quittez votre cocon.

Au grand jour de l’éveil, la conscience parcoure le lien, de l'ensemble à l'unité, l'axe des dimensions.

Mais dans l'autre sens, s'est glissée de la lune, une larme.

A cet instant précis, nous avons vu son vrai visage.

Elle nous a transportés, au cœur nucléaire.

Là où se décompose, le souvenir de nos corps.

Désincarnés, errants avec dans le regard la moirure d'un rêve.

 

XXXXXVI. Ici intervient la bienveillance du jardinier.

Le jardinier : J'ai porté vos corps dans la clairière.

Quand vous vous éveillerai, vous aurez l'impression d'avoir conduit en voiture. D’avoir rencontré l’homme noir sous marin qui vous aura dressé l'étendue de la catastrophe. Puis d’être arrivés dans cette clairière, d’y avoir pratiqué le rituel de la destruction de la barrière, la cloison Macro/Micro en fumant salvia comme on dévore la cloison de raison pour libérer sa perception. Et d’avoir fini allongés sous mon regard bienveillant.

En réalité les choses se seront déroulées dans le sens inverse en partant de l’instant présent,

où je suis penché sur vos corps à la frontière de l’éveil.

A un détail près, pour leurrer la Thanakhan, Ed End tiendra le rôle principal de la cérémonie.

Il n’est que l’émanation de Salvia.

C’est elle qui mènera à bien la cérémonie.

Vous aurez des flashs de rêves qui scintilleront dans vos esprits, ce n'est rien, que la traversée d'une dimension.

C'est par ce chemin que s'évaderont vos esprits, quand vous aurez traversé la spiralétoile.

Ils simuleront un crash de réalité, pour se propulser hors de cet univers.

Si tu veux le savoir, ce qu'il se passe vraiment, c'est que leur être se désintègre sur la frontière.

Et à la surface jaillit une nouvelle réplique. Ils passent d'une forme à une autre.

Réincarnation.

Ils s'encodent dans la mémoire humaine pour exister dans cet univers.

On pourrait appeler ça une radiation, mais en réalité, ici, cette radiation, n'est pas une conséquence, mais une cause.

Quel autre nom nous donnons à cette radiation ?

Ed : La lumière je crois.

Le jardinier : La radiation des étoiles.

Telle sur Terre celle du soleil ou son étrange réflexion par le miroir de la lune.

L'étincelle de Vie est l'irradiation des corps célestes.

L'humanité est cette radiation.

Et il n'y a pas plus d'univers physique que le phantasme des sens.

Ed : Nous avons oubliés.

D'où nous sommes venus.

Salvia : Et resterons prostrés dans la contemplation de la faille de réflexion d'un astre.

Ed : Si nous ne nous décidons pas à aller aux confins de la réflexion, pour poursuivre notre trajectoire.

Salvia : Mais, au delà, nous nous dissiperons.

Ed : Pas sur, si nous ne rencontrons jamais d'obstacle, nous serons immortels.

Salvia : La belle jambe et comment tu comptes ne pas rencontrer d'obstacle ?

Ed : Comme je le fais en n’étant pas inscrit dans cet univers.

C'est se qui s'appelle naviguer à la surface de la réalité.

On peut facilement utiliser cette radiation pour intensifier son rayonnement,

en modifiant les orientations sur des angles de réflexion multiples.

On peut se nourrir de la libération d'énergie produite par chaque surface de contact.

Au lieu de s'amenuiser en s’éloignant de notre origine, on s'intensifie et c’est exponentiel jusqu'à l'absolu.

On remonte le chemin.

Nous sommes les enfants de l'éternel printemps.

Notre courant ne ressemble pas plus à un courant qu'un banc de dauphins.

Le jardinier : Ainsi quand vous vous éveillerez vous croirez avoir vécu ce chemin pour aller à la clairière.

Vous entamerez cette cérémonie comme si elle était la continuation logique de l'encodage précédent.

Vous percevrez la trame et c'est ainsi que naîtra l'impression surréelle que la spiralétoile vie.

Ne parlez pas du jardinier au vieillard.

Il n'y aurait plus les onze sièges des sages, quand vous atteindriez la clairière.

Et des mains se mettraient à tomber comme une averse de coups.

La surface laiteuse du disque s’agiterait. Deux larmes blanches de lumière, s’élèveraient et prendraient silhouette humaine. Pour venir se fondre en vous, s'incarner en vous.

Les spectres utilisent ce chemin pour hanter le monde du réel.

Quand vous traversez, vous ne pouvez être certain, de ce que vous laissez derrière vous.

L'énergie compensatrice qui transflue dans votre univers, peut très bien être le pays d'autrefois.

Il est dit qu’il se cache à la frontière de la vie.

Je ne suis pas le jardinier, je ne suis qu'un simple fleuriste.

Et je n'ai jamais eu de coffre ouvert dans ma boutique.

Ed : D'où vient cette rumeur ?

Le jardinier : Allez vous en ! non, nous ne vendons pas de Salvia Divinorum dans notre établissement.

Essayez plutôt le fleuriste.

Celui qui vend des œufs.

C'est une cavale résidente,

il vous indiquera la marche à suivre.

Ce qu'il y a de frappant chez les cavales résidentes,

c'est que l'intérieur ne respecte jamais les proportions de l'extérieur.

Ils ont toujours une réplique de leur univers.

Plutôt que d'entretenir une faille de passage, ils disposent d’une réplique identique et utilisent les informations recueillies dans l'abîme par les zones de faille naturelle pour l’actualiser.

Ceci afin de dépenser moins d'énergie.

Ici le monde a cessé de disposer de ressources suffisantes pour continuer longtemps la modulation du larsen.

Et nous ne pouvons avoir la certitude de ne pas être déjà que de simples échos.

L'énergie est si faible que nous pourrions être la rémanence des joueurs. Simples cavales désincarnées.

Qui errent en attendant, d'être traversées par le flux idéal, d’être incarnées.

Qui rêvent sans fin, s’imaginant que d'autres s’en souviennent, mais tous ont oubliés l'origine.

Le passage qui permet, de rejoindre la matrice, pour la transcoder.

*

Salvia : Pourquoi, qu'est-ce que tu veux faire ?

Ed : Pardi,

je compte bien trafiquer le code

de la perception

pour masquer ma présence.

On va dire quelques gouttes de doute

celles qui sont si chromées

que l'on voit comme le spectre d'une radiation les iriser.

Salvia : Tu crois qu'ils ne vont pas nous encoder ?

Ed : J'ai un détraqueur.

Il faudrait qu'ils le piratent et c'est un dernière réalité.

Salvia : C'est à dire ?

Ed : Il n'existe pas encore.

Alors au moment où se produit un évènement il est déjà adapté.

Un court circuit lui fournit la forme à adopter pour être intégré.

Salvia : Pour pouvoir le pirater, il faudrait juste qu'ils atteignent l'instant où tu l'as déclenché.

Ed : Oui et ils le cherchent dans l'infini :

Parce qu'ils ne peuvent calculer sa logique dans leur univers, il leur manque trop de types de radiations.

Il est donc nécessaire de les illuminer pour se nourrir de leur énergie…

…sinon ils ne pourront pas ne pas se détériorer.

Ils sont trop faibles.

Ils sont perdus, donnons leur une place dans notre rêve.

Les vampires,

quelque part ressemblent drôlement à des abeilles qui butinent pour l'aspect vital de la migration des pollens.

Salvia : Ah oui, les stimaddicts, tu les appelles comme ça ?

Ed : Oui, c'est une drôle d'organisation terroriste. Je n'ai jamais observé leurs œuvres.

On dit que ceux qui s'en nourrissent en meurt. C'est ridicule. Oui en souriant une pandémie.

Tous les journaux ont à la bouche le mot : " secte ".

Ce ne sont que des supports pour encoder notre réel (rêve) dans votre univers.

La contamination n'est pas une illusion.

 

 

 

Les répliques de la division cellulaire se perpétuent en vous.

 

 

L'oubli n'est que l'absence de perception :

Le temps n'existe pas.

Quand il n'est pas contrôlé pour vous sculpter un petit enclos dans l’univers que nous possédons.

-Dis moi,..

Nous le fragmentons de sorte à ce qu'il paraisse étendu,
nous faisons transiter vos données de sorte à ce qu'il soit infini.

-..Miroir,..

Nous adaptons les extrémités jusqu’à ce qu'il paraisse continu.

Votre conscience est notre champ d'action, notre zone de contact avec le réel.

-..est-ce que le libre arbitre..

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…est le fruit de mon imagination ?