ATRE
Elle oublie son ennui dans nos vies
on se l’imagine jolie
mais voyez plutot ses crocs
d’horreur libérée
voyez la chercher
sur terre
se nourrir
avec application dans l’horreur
elle affectionne un luxe inoui
à préparer nos instants de vie kadavres
combien à se repaitre
combien pour nos vies
combien disparaissent
nous laisser délirer de bonheur
le temps qu’ils gerbent le trop plein
pour nous dévorer friand
l’application dans l’horreur
quand ils forment les enfants
l’application dans l’horreur
quand ils révèlent aux parents
quand ils insinuent aux témoins
le venin
issue du festin
gouter notre vision
gouter la beauté
ils se sont oubliés
ils n’ont pas su
se souvenir
se qu’ils furent les hantent
beaucoup ont touchés le venin
et leurs mains ne sont plus des mains
aujourd’hui ils se croient humains
et savourent leur fin
lucid hole
d’un voyage d’acier est née
une fleur s’est lovée au creux de la tête
le velour des pétales
traversée des sens
quand les fins témoins
viennent se pâmer
des brames les accompagnent
fine soie se fond
s’implique dans le bras
le bras est de chair
il fond en soi
depuis qu’il y a ce puit
j’y ai vu disparaitre
ma vie
coulée une corde
à mon cou
pour descendre
la chercher
Je ne pouvais rien voir
mais le feu m’a brulé
et ma souffrance m’a éclairé
je ne suis plus où j’étais avant
Il y a un temps déjà un sursaut
où je suis dans la nuit
où je suis dans l’eau
où je suis dans l’eau je regarde l’air là-haut
c’est lancinant
je crois que je marche
je crois que je voyage
ma tête est loin
je ne respire plus
mais je suis en lent
mouvement
je voyage dans les éléments
pour me souvenir
une fleur s’est couchée
au creux de ma tête
sa belle robe tachée
son visage blessé
par un regard que je n’aurai
jamais voulu voir
la circonstance néant
se construit une mouvance creuse méandre
m’emportant le bras noeud vain noeud vain
j’ai secoué ma main
ma main
bris de lien lien de l’esprit
ma main est tombée
j’ai tué mon bras qui hurlait de douleur
j’ai tué mon esprit qui hurlait de douleur
errant dans la circonstance néant
ce cherchant un reflet d’innocence
sur cette terre noire
de cendres
mouillées
mais comme l’éclat
du jour y est depuis longtemps oublié
on ne peut pas savoir d’où vient cette humidité
un frisson de tristesse cette sombre mère
évoque sa peine
terrible
quand on lui arrache son seul fils
il s’est étendu sous sa fenêtre
son ourson à la main
il a dit qu’il verrait la lumière
maman ses yeux étaient morts
tu te souviens ton éclat disparut
il a commencé à murmurer
sur le visage il avait une ombre d’épeire
de jour tu file sur un chemin caché ta beauté
de nuit tu enfiles corps humain
pour séduire l’esprit du matin
la nuit il te possède
et le jour t’oublie
pour prendre corps humain
maman il prend ma lumière
je vais m’étendre sous la fenêtre
je verrai ma lumière s’éteindre
loin
ses lèvres se souvenaient
le spasme du baiser
je voudrais embrasser
l’air
loin
ses lèvres se souvenaient
il ne fallait plus bouger
pour ne pas l’effrayer
maman, j’ai trouvé un ami pour me tenir compagnie
depuis qu’il y a eu la lumière
j’ai rencontré un fil de fer tout emmèlé
il rebondit en faisant
du bruit sur le sol
ces murmures
sont musicaux
Je pourrais jouer des heures durant
mais je ne pourrai oublié
tu m’as dit maman
qu’il faudra le jeter
qu’il est vraiment
dégoutant
la tête a roulée sous la fenêtre
là la lumière
vieille à l’éclairer
pour qu’elle voit
se décomposer
ses illusions passées
le mouvement
deux mains restent à périr
inlassablement
les mêmes gestes
invocations du lendemain
qui nous tombe comme pain à gueule
nous nous nourrissons du passé au verger des putréfactions
nous gerbons notre création
la chute est en arrière
nous ne regardons
que ce que nous créons
alors qu’il faudrait regarder ce qui nous a créer
c’est en nous qu’est l’illusion du mouvement
il faut l’anéantir
pour connaitre le mouvement
il s’est tu sous la fenêtre
son nounours s’est levé
il appelait doucement
ou vas tu ?
puis je t’accompagner
tu bruleras mon corps
et je serai la cendre dans tes yeux
il ne pouvait que répéter
où où aux murs d’obscurité
où je vais
si vous m’entourez
l’infini du néant
est une seconde peau
pour l’esprit
un oeuil s’est ouvert
il avait son visage d’enfant
quand l’autre est né essence
aussi de feu
sont devenu
ses deux yeux
le feu s’est étendu sur son corps
un ourson dansant
enflammé
je serais ta cendre
ta cendre
quand la cendre
retombe
c’est comme si le silence
se peuplait de pas
chaque révolution amène sa procession
de nécrophages
des yeux éteints pour ne pas avoir de pitié
le charnier s’éveille à la vie
quand s’animent les silhouettes
habiles nécrophages
qui s’activent au festin
je me balade en terre de cendre
l’esprit en silence
j’écoute quelle envie
pourrait venir pour mon évolution
j’ai envie d'assainir mon corps
de ramener
l’éclat lunaire
de ma peau
comme pierre
nous sommes tous nécrophages
c’est pour cela qu’il pleut des cendres
c’est pour la vie
j’ai des larmes qui me tombent des yeux
averses passagères
qui se répètent
inlassablement
pour nettoyer ma tête
pour emporter ma memoire dans leur chute
j’ai mes mains qui traversent la pluie
pour vérifier qui je suis
elles ne trouvent qu’une plaie
un visage sans peau
j’ai ma vie qui tombe en lambeaux
emportée dans ma chute
Atre c’est quand la raison vacille
qu’on a la chair morte
et la moelle cendre
endormie dans la tête
Atre ce n’est plus la vie
a trépassé de l’autre coté
c’est une autre vie
du même coté
mais comme si ce ne l’étais pas
nous jouions
nous nous doutions de rien
oh combien sont innocents les enfants
face aux crimes qui les accablent
nous croyons encore que nous ne serons plus enfants
nous espérons encore avoir rêver
nous ne pouvons accepter
d’être privé
de la joie de rejouer
nous avons perdu
il faut bien des perdants
sinon d’autres fois nous n’aurions pu gagner
que deviennent les perdants
si ils n’ont plus le droit de jouer
ils s’ennuient et attendent
que commence
une nouvelle partie.