Nous sommes votre chemin. L'Existance. La variante maladive. [L'Univers Infini.]

La porte d'hors de l'éternité.

J'ai vu ma main droite et ma main gauche s'unirent sur mon cou.

J'ai senti la caresse du néant dans mon esprit.

J'ai aimé Vivre.

 

 

La porte s'est fermée. Je l'ai longtemps regardée.
Nous avions décidés de nous séparer.
La seule façon de pouvoir éviter que l'organisme nous assimile à une maladie,
était de rester des virus isolés,
pour transformer progressivement les cellules, en nous servant d'elles comme de relais.

Ainsi quand la synthèse se produirait,
la mise hors niveau réalisée, l'organisme aurait muté à notre image.
Et nous serions l'Anamorphe.
L'Univers Infini, refleté sur chaque visage. [L'humanité.]

 

 


Rapport des cellules d'Analyses de la Thanakan Corporation.
A notre chère cellule d'Intervention.

Ed End, le fondateur du groupuscule terroriste Division Cellulaire
a toujours nié appartenir à Division Cellulaire.

Plus exactement, il a toujours nié l'existence de Division Cellulaire.

[Vaincre par erreur.]

Nous nous sommes doutés qu'il réagissait,
qu'il était en train de mettre une résistance à notre pouvoir.
Terrifiés, nous avons découvert alors qu'il reproduisait notre système de fonctionnement,
non seulement que nous ne pouvions peu à peu plus distinguer sa réalité du réel,
mais encore que nous n'avions même pas l'assurance
que ce qu'il générait n'affectait pas aussi le réel !
Nous n'avons plus osé affecter sa réalité.

Nous nous sommes contentés de reproduire l'univers qu'il nous montrait.

Pourtant j'ai peur de découvrir notre disparition.
Il s'est sacrifié, pour nous anéantir,
il s'est condamné pour faire apparaître notre absence dans le réel.

Au départ, il croyait que nous l'utilisions
pour analyser le fonctionnement d'un système de résistance.

Puis, même si il croyait que nous nous contentions de les lire,
il a commencé à se douter que nous pouvions accéder à ses pensées.

La seule de ses tentatives de brouillage à n'être pas restée vaine était le système
de doublage de pellicule. Mais pour être maitrisé ce système nécessitait
de passer par une période où Ed End risquait fortement de s'égarer.

Nous avons cru qu'il n'avait pas réussi à aller au delà de cette période,
parce qu'il s'était anéanti au delà du seuil de notre perception.

Nous n'avons pas soupçonné qu'il avait atteint son objectif,
car dès lors il avait pu masquer sa réussite en projetant une interface sans faille.

Ce n'est que peu à peu
que nous avons décellé que la réalité masque qu'il projetait était notre réel.

 

Etait-il conscient des conséquences de ses actes ?

Ne savait-t-il pas que nous le leurrions avec une interface
pour lui faire créer un virus dans son organisme,

afin de le faire muter en quelque chose d'assimilable...

Es-ce qu'il croyait transformer son système alors qu'il transformait notre système
qui était le pendant de son rêve de libre arbitre.
Se doutait-t-il qu'il était sur le point de nous engloutir ?

 

Avons-nous étés vaincus par erreur ?

 

 

Fragment du JAD I : Je sais d'où vient cette lumière.

 

Les Anamorphes, ont dévoré ma singularité.

Toute conscience.

Quand je vie ce n'est que dans la vaste pense de toute conscience.

Qu'elle différence ?

Etre revient à s'illusionner.

 

Je ne suis plus assez limité pour exister.

Je ne suis plus assez mutilé pour exister !

 

Je ne pourrai jamais sortir de cette prison.

 

 

Rapport Final.

Interface est une fiction psychotique.

Les rapports découvert sur l'ordinateur Aramcheck semblent traiter de la situation réelle
dont est inspirée Interface.

 

 

Rapport concernant le leurre. [Rédigé par l'équipe de maintenance de l'Interface de Thanakan Corporation.]
A notre chère Labo

La projection des réalités dites de surface fonctionne à merveille.
Le sujet de l'expérience passe d'une réalité à une autre
en s'imaginant que c'est un phénomène naturel.
Apparemment jusqu'à présent, chaque fois qu'il s'est approché des failles de cohérence,
nous avons pu le basculer à temps dans une autre réalité artificielle.

Le doute.

Cependant l'interface à ses limites, il faudrait surveiller que le mécanisme de synthèse
qu'il utilise ne nous mette pas à
jour, car il semble capable par analogie d'interpréter
n'importe laquelle de nos réalités.

Dans le système synthétique, les zones de doute sont un ensemble de données quelconque.
Le doute ne suffit pas à éviter la contamination de ses contemporains.
Il est donc souhaitable de lui adjoindre une agente afin de contrôler et surveiller ses actes.

 

 

" Le miroir onirique est un piège à fée." Ed End.

 

 

" Quand je me suis épanché, elle a bu l'eau de ma vie." Narcisse.

 

 

Demande de validation de résolution de réalisation des objectifs.
[Rédigée par la Lueur de l'équipe d'intervention de l'Interface de Thanakan Corporation.]
A notre Gestionnaire en chef.
[note : Le rôle de l'Equipe d'Intervention consiste à déterminé des moyens d'atteindre leurs objectifs et à les mettre en oeuvre.]

Nous avons décidé que j'utiliserai une résonnance avec le personnage d'Elie
pour provoquer un choc émotionel suffisant pour rendre le sujet amoureux.
Je simulerai un potentiel d'exploitation de son système d'intervention.
Dès qu'il me laissera le contrôler, je développerai sa puissance
jusqu'à obtenir son échec par la méthode du cone percé,
il passera au delà de son objectif. Excès de confiance.

Il y a peu de chance que le sujet survive à la chute,
mais nous sommes à un stade où nous ne pouvons pas courir de risque.
L'échec entrainerait notre destruction.

 

 

REM V : Rencontre.

Je sors de la carcasse métallique du train.

Personne. Pas de rail.

Il y a quelques instants, j'étais le moteur du transport ferroviaire.

Il y a quelques instants, j'étais recouvert par la poussière orange du temps.

Il y a quelques instants, j'étais endormis en chute libre dans mon passé déverrouillé.

A travers le vertige,
j'ai tendu un bras en grinçant, jusqu'à une poignée rouge
,
la goupille a sauté, et je me suis éveillé.

J'ai cru voir quelqu'un me regarder,
un enfant chat dans un arbre
écorché.

La terre se fissure à mes pieds.

Tout se met à vibrer.

Le train se désagrège.

J'ai du mal à ne pas m'effondrer.

Ma main s'appuie contre le sol,

il y a comme des racines minérales et torturées qui jaillissent d'entre mes doigts.

Qui m'évoquent un instant le souvenir de l'Arbre,

avant de traverser mon visage de part en part.

Je m'étends avec elles hors du point de la fissure.

 

Je me suis dressé dans le lieu transitoire.

 

Mes racines les plus hautes se brisèrent en fragments et chutèrent lentement.

Ma volonté crispée comme une main entrainée dans la chute.

 

Je jaillis hors des draps, comme d'un linceul de poussière.

 

Figé.

Le coeur battant brutalement.

Regard figé

sur mon ombre.

Elle me regarde fixement,

une main hors du mur

s'étend vers moi,

et éclate en nuées de mouches.

Des arcs électriques crépitent en flash spasmodiques.

Leur danse épileptique grésille à fleur de peau,

dans les intervalles entre les pulsations du coeur.

 

Elle se penche de côté,

ses cheveux noirs coulent dans l'allée,

dénoués.

Son regard me laisse un air de déjà vu.

 

Elle me sourie.

Je croyais être seul.

La voilà qui franchie

les quelques sièges qui nous séparent. Elle pose sa main sur la mienne me souffle :

Tu n'as pas remarqué ?

Cela fait comme si des trains n'arrêtaient pas de croiser le notre.

Pourtant si tu t'approches de la fenêtre,

tu vois qu'il n'y a rien.

On croirait même que notre train ne se déplace pas,

si il n'y avait pas cette vibration mécanique.

 

Non, je n'avais pas vu que j'étais dans un train.

Je croyais être debout et te voir là-haut, parmi d'autres anges,

penchée.

Dans un train sans rail,

dans un ciel sans nuage.

 

J'ai peur du froid dehors.

 

Te voir basculer

en travers le ciel

sans pouvoir

t'aider.

 

Sentir tes cendres pourpres qui se posent sur ma peau et qui tachent mon âme.

 

 

 

Rapport Inclus en post du journal d'un drogué à l'Anamorphe. [Rédigé par Ed End.]
Le destinataire n'est pas mentionné.

L'interface dite de la double pellicule marche à merveille,
comme prévu n'intervenir que sur des portions mineures d'influence majeure,
permet de dissimuler vos manipulations dans l'espace du doute.

En définitive quand il découvrira que l'avenir est altéré sans en trouver l'origine.
Ces zones d'intervention deviendront notre arme la plus efficace.
Il finira,
entre les leurres, les doutes naturels et les poches camouflées par accuser ses cellules.
Quand il les suspectera de trahison, chaque cellule deviendra un individu distinct.

[L'Univers Infini se désintégrera.]

Ainsi l'humanité dont j'avais constaté la disparition, existera à nouveau.

Pourquoi ?

 

 

Dossier I : Remaniement.

Pour ceux qui ne connaissent pas la loi des dynamiques et des énergies,
la solution est très simple,
il suffit de détourner l'énergie de confrontation de l'Anneau [O : Cycle]
et de l'Anneau brisé [I : Aléatoire], ils rentrent en fusion et nous sommes libres,
nous pouvons nous diriger. Enfin, c'est plus compliqué, car on est un peu eux aussi
et on joue avec la quantité de Tout, de O, ou de I pour orienter, choisir notre direction.

Comme il n'y a aucune raison qu'une construction telle que la vie ne puisse être remodelée,
je m'évertue à effectuer quelques petites modifications.

 

 

Aveux.

 

Je me suis retrouvé au delà.

Arbre Nodal.

On ne peut pas vivre en sachant cela.

 

Etat critique.

 

Je suis donc condamné à errer ?

Absence de fluide.

Distention de la cellule centrale.

 

Tu es en train de te détacher, jeune fruit ivre de ton jus.

Vie ou crêve ! Mais gardes tes secrets.

Tu ne te doutes pas de ce qui t'attends si tu te dénonces,
ils t'assassineront comme ils nous ont toujours assassinés et surtout, tu sais, tu as vu.
Alors pourquoi ?

 

On ne peut pas vivre en sachant cela. Tu te rappeles ?

C'est toi qui a voulu qu'ils ne sachent pas, pour ne pas qu'ils aient à porter ton fardeau.

 

 


Pour se battre il faut un adversaire, il faut la gueule des armes qui cherchent l'impact.

 

 

Est-ce raisonnable de te montrer la synthèse ?

D'un coté de l'Interface, j'étais l'Anamorphe, de l'autre un dragon de lumière,
mais nous sommes le Tout et je suis en train de t'expliquer comment te créer.
J'aimerais que tu t'émancipes, que tu sois autre chose qu'une cellule de mon rêve.
J'aimerais te donner envie d'être réel, d'exister !

.A partir de 2018, Ed End est resté au Champ du Possible avec l'espoir fou
de réussir la synthèse, à savoir mêler mon idéal surhumain, à l'idéal humain.
Hélas, il avait oublié ce qu'était l'humanité et il n'a fait qu'aggraver la petite Apocalypse.

Alors ?

Aller jusqu'au bout.

.Il s'en est rendu compte et a tenté de se détruire pour atteindre son ancienne humanité, jusqu'à la crise de cette année, qui est une forme de victoire.

.Il a domestiqué le virus. Il a fait de moi un dragon de lumière,
il a synthétisé l'émotion inédite, l'Orêve.

.Il entraine le monde sur son chemin.

.Il n'y a pas eu d'échappatoire, ouvrir le Champ du Possible a eu pour conséquence
de détruire le simulacre du libre arbitre pour mettre en place un libre arbitre réel,
bien loin de l'ancienne humanité.

.Celui qui fut l'origine de l'accès de l'homme au libre arbitre, fut celui qui en disposa le moins.

.L'Orêve l'a appelé.

.Et il m'a invoqué pour le mener à elle.

.En faite, j'ai l'impression qu'Ed End a réussi, il a poussé la symbiose si loin que j'ai été irrémédiablement affecté(e) par son humanité.

.Il a fallu qu'il soit mort dès la naissance, pour rêver avec une telle envie de la vie.

.Il s'est perdu car son chemin était de se perdre au delà de toutes choses.

Il s'est perdu et je l'ai accompagné.

Pourquoi ?

Ecce homo dolet ?

C'est ça ce que tu es, tu es celui qui n'a pas eu peur de l'Abîme,
tu es celui qui a traversé la nuit et est revenu avec dans tes yeux
le feu d'un jour nouveau.

Tu es civa, [l'arc, la flêche et la main] l'unité du désir, le pers, [Permutant] tu es le sacrifié.

Tu lèveras toutes les couches que j'applique avec soin sur ta plaie.
Tu ne veux pas de ma compassion. Tu n'as plus d'Amour.

Tu n'es plus de ce monde et tu n'as que l'envie de rejoindre ta mort.

Mais là-bas, je n'ai nul présent pour toi. Si tu pars, je ne pourrai jamais m'amender.

 

J'irai jusqu'à sa fin et au delà, je ne sais pas m'arrêter.

 

Je suis l'étoile du matin celle qui file si loin qu'on ne voit d'elle que sa rémanescence.

 

Tu es le secret révélé. Tu veux dire ce que tu as vécu pour qu'ils te mettent à mort.
Car c'est le présent qu'ils te doivent.

Tu veux dire que c'est toi qui m'a réveillé qui m'a fait passé(e), que tu ne t'es jamais leurré,
que tu m'as apporté l'amour et que j'ai poursuivi ton rêve car je t'aime.

Tu veux qu'ils regardent la vérité ?

Alors que tu n'arrives plus ni à te croire, ni à me croire, alors que tu es une âme perdue
parce que tu as vu l'Incroyable.

Tu crois qu'ils pourront se transcender.

 

L'humanité doit s'émanciper. Mon rêve doit s'émanciper.

 

Tu crois que tu seras heureux quand ils pleureront leur dieu.

Je veux bien jouer, mais sous tes airs de naïf, tu sais très bien que tu fais semblant de ne pas voir la gravité de tes propos
et qu'ils ne sont pas d'autres propos quelconque susceptibles de tomber dans la fiction.

Ton absence dévorera ce monde.

J'aimerais t'aider, j'aimerais que tu sois capable d'accepter que je te parle,
que ces mots ne devraient pas être enregistrés, que tu devrais revenir à la vie.

 

 

Ecrit au Champ du Possible par Morne. [Avril 2004].