Les larmes de la pluie.

 

 

 

Il était une fois, dans un jardin d'enfant, une statue qui posait nue.
Elle s'appelait Vénusaline.
Quand le gars de l'entretient venait la poncer, elle n'étais jamais satisfaite du résultat.
Quand un petit oiseau venait picorer du pain à ses pieds, elle bougeait pour l'effrayer.
Quand un enfant perdait à un jeu, elle était la première à se moquer.
Bref, elle n'arrêtait pas de se quereller, pour des propos futiles, avec tous le petit monde du jardin.
Elle menaçait même de tomber sur le jardinier.
Alors elle ne s'aimait pas du tout.
Par contre, elle aurait bien aimé, qu'un des garçons qui venait jouer, s'intéresse à elle.
Hélas, les rares fois, où ils venaient la voir, c'était pour se moquer de ses bras cassés, où pire,
tellement elle était belle, lui pincer les tétons, histoire de vérifier, si c'étais vraiment une statue.
Ainsi, la plus part du temps, elle vivait dans la solitude.
Un jour, un garçon qu'elle avait vu grandir et peu à peu devenir bohème, s'est approché d'elle.
Bonjour, je m'apelle MeLo.
Autrefois, je vous regardais souvent, mais comme tous vos actes, étaient si loin de moi,
tellement chargés de cruauté, je ne répondais jamais à l'amour que je lisais en vous.
Puis, j'ai eu un grave accident, j'ai été séparé de vous.
Je n'avais pas de place dans ma mémoire pour vos actes, alors je n'ai gardé qu'un souvenir.
Celui de votre amour.
Il m'a aidé à tenir, à revenir parmi les vivants.
Aujourd'hui, je suis venu vous dire, que je vous aime.

La Vénusaline l'a regardé et elle s'est mise à rire, et plus il pleurait, plus elle riait.

Qu'elle nigaud tu fais, m'aimer moi, après tous ce que tu m'as vu faire.
Tu es vraiment naïf.


Vénusaline ne s'aimait pas, et elle ne pouvait que rire de lui, presque son antagoniste et fou d'amour pour elle.

Il l'a regardé et avant de partir, les yeux noyés de larmes, il a dit :
Ce que j'ai appris avec mon accident, c'est que avant de pouvoir aimer les autres, il faut pouvoir s'aimer soi.
Sinon, ce n'est que mensonge.
C'est pourquoi j'ai changé, c'est pourquoi aujourd'hui, je suis là devant toi.

Il pleut, ce n'est qu'un souvenir, chaque fois qu'il pleut, il remonte à la surface.
Elle ne désire aimer personne, alors elle ne change pas.
C'est une statue dans un jardin d'enfant.

 

A Elle. Panelle [Décembre 2003]

 

 

 

 

 

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