Mélopée de bouche damnée.
Oh mille vies dont je me suis privé,
que j'ai fait valdinguer dans les filets de la postérité.
Oh mille sensations exquises de mes finalités,
que j'ai offertes aux vents.
Oh mille caresses que j'ai prises aux démons de l'absurde.
Oh mille enveloppes de satin que j'ai envoyées à d'indicibles amantes.
Oh mille lumières que j'ai changées en ombres élégantes.
Oh mille pensées que j'ai égarées dans des labyrinthes déments.
Oh mille envies que j'ai laissées éclater dans des cloaques sanglants.
Vous toutes manquez cruellement,
à votre dieu à terre qui brule sa dernière vie.
Omis les vérités que j'ai soufflées dans les pavillons creux des passants.
Omis les enfants que j'ai baignés dans le sang.
Omis les orgasmes que j'ai guidés vers le cris du déchirement.
Omis l'agonie du temps que j'ai prononcée il y a un instant.
Omis les mille vies dont j'ai privé d'imaginaires captifs de mes filets.
A présent je suis juge d'un ange déchu,
l'enverrais-je damner à mille pieds sous terre ?
Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.
Pour bien vivre :
Ne suivez pas un sens
Apprenez à remplacer les mots
Ecoutez les non dits
Faite le lien.