Mamelle est morte.

 

Un soir de ma longue nuit,

un parfum suave est venu ce glisser,

dans ma narine pour l'exciter.

Un corps éthéré est venu me toucher,

et sa chaire a caressé ma chaire,

la faisant glisser dans un ouragan extasié.

Mes longs crocs d'aciers se sont refermés sur ta chaire,

le jus de pêche, pour l'éppeler, en geizer

à jaillit de l'ouverture pratiquée dans ta douce intimité,

jusqu'à l'os, j'ai creusé, fossoyeur de ta propre mort,

mon appétit c'est étendu, il a voilé ton corps,

robe rouge sur fond blanc se déchire cruellement.

Je prends ta main d'enfant,

et frotte mon corps,

de cette éponge ensanglantée.

Je crache ma haine sur ton corps, ma reine.

Reine décharnée, qui porte ses os comme trophés des gloires passées,

mes griffes déchirent ta toison dorée,

indécente reine à genoux, suppliante,

qui laisse glisser en elle, une idée subversive.

Astique, astique, vaillant menuisier, ton bois est dressé, lubrifié.

La couronne vacille sous les coups de boutoir,

et la couronne chute, culbute, en rute,

reine haletante, petite sacripante,

tu n'as su résister au désir d'être pénétrée,

par l'étalon fougueux qui courre entre tes doigts,

fidèle sujet de tes tourments,

je suis ton petit enfant, innocent,

mère, mère, que me fais-tu donc faire ?

Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.

Pour bien vivre :

Ne suivez pas un sens

Apprenez à remplacer les mots

Ecoutez les non dits

Faite le lien.