Ivoire.

 

C'est dur pour moi,

d'extirper, les lambeaux de mon coeur, de mes tripes.

J'hésite, puis ose poser dans tes mainss,

ces bouts de chaire rouges, tu les regardes, ton âme torturée erre entre dégoût, attirance et faim,

et c'est la faim qui l'emporte, tu portes tes mains à ta bouche,

et mâche consciencieusement, jusqu'à pouvoir, avaler la bouillie tiède.

Les coins de tes lèvres pulpeuses sont rouges,

du bout de mes doigts, je les essuies,

puis les recouvre d'un baiser léger, suivi d'un second,

où mon étaux blanc se referme sur une de tes lèvres,

et mort cette vie.

Tu saignes et mon sang se mêle au tien,

j'essaie d'aspirer ton sang, mais le mien s'échappe trop vite,

et bientôt mon corps se plit, et mon visage s'éloigne du tien,

séparé par une trop grande hauteur, je me relève une fois encore,

pour plonger dans tes yeux et m'y noyer.

Mais ma mort ne sera pas si douce, car je tombe, m'écrase,

sur le sol, hoquette, puis se fige, pour de bon,

terminant comme un barman généreux de vider le fond de sa bouteille,

et le rouge tache, sur le sol,

salissant la pointe de

tes pieds

s'arrachent et s'éloignent, encore résonnant dans mes rêves.

Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.

Pour bien vivre :

Ne suivez pas un sens

Apprenez à remplacer les mots

Ecoutez les non dits

Faite le lien.