Instant de papier [le soufleur].

 

Je rêvassais depuis quelques années,

tranquillement allongé contre un magnifique pommier,

 

sur mon doigt j'ai accroché une larme,

aussitôt mon reflet profitant de mes réflexes amoindris,

jaillit de la larme, plus rapide que le vent, en poussant un cris dément.

 

D'entre ces dents s'envole une feuille blanche,

et voilà mon reflet qui court après sa vie qui s'enfuit.

 

Ce n'est plus un écolier qui poursuit son crayon,

ce n'est plus un poète qui poursuit l'inspiration,

c'est une image qui veut vivre,

qui veut outrepasser son statue d'impression rétinienne.

 

Un instant je la crois perdue, elle trébuche dans sa fuite éperdue, prête à s'évanouir.

 

Elle ne va pas se relever.

 

Alors je craque, d'une pression décidée sur mon leïka, je l'immortalise.

Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.

Pour bien vivre :

Ne suivez pas un sens

Apprenez à remplacer les mots

Ecoutez les non dits

Faite le lien.