Offrande Occulaire.

 

Souviens toi.

Tu te déshabillais dans les champs d'outre guerre japonais.

Traversés par le vent porteur de relents et de poussières.

Constellés de coquilles d'acier.

Entre lesquelles fouinent les enfants.

Ils cherchent le jeu qui amusait tant leur parents.

 

Le silence peuple ce royaume de souvenir.

 

Le temps y est terriblement lent

et se décompose à l'approche des montures de fumée.

Leurs spectres jouent à coups de faux à un polo débridé.

 

Toi tu es nu tendu à l'autre bout du terrain.

 

Ne t'impatiente pas.

Tu es presque dieu et tu as l'éternité devant toi

qui cavale à ta rencontre.

N'ai pas peur ma petite âme.

Regarde une dernière fois les corps décapités des enfants

tentant de gesticuler ce que leurs voix ne peuvent plus prononcer.

La joie de quitter l'enfer.

La foie qu'ils ont en ton rêve.

 

L'ombre d'une faux vient te cueillir

et noyer ta vision dans la fumée.

 

Alors tu retournes dans ta vie blasée

encore tout émoustillé de t'être presque libéré.

 

Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.

Pour bien vivre :

Ne suivez pas un sens

Apprenez à remplacer les mots

Ecoutez les non dits

Faite le lien.