Le Champ.
Terre ocre appesée de brouillard.
On y distingue épart
les éclats de la ferraille.
Si près d'un glaive emmêché
repose le corps d'un bébé.
Il est recroquevillé
près à rentrer dans le ventre de la terre.
D'autres les yeux démis
épris de folie dansent
ou jouent comme il convient avec les os de leur voisin.
Un encore penché sur l'etoffe d'un drapeau
reste prostré, près à uriner depuis un siècle déjà.
Un sourire plane dégageant les crocs insatiables
des adultes ailés venuent charogner.
Une dame au corps poussièreux jaunis par le temps
verse l'eau du seau qu'elle enserre entre ses doigts noueux.
Elle déambule dans le champ, efface les images l'une après l'autre.
Sirupeuse de lenteur.
Il y a cependant une frénésie
chaque fois que bascule le seau,
elle aime faire jaillir la beauté
de son acte quasi sexuel.
Elle est celle qui arrose les graines.
Elle aime l'éclat des fleurs.
Le pourpre où elle s'abandonnera
des heures durant redevenant gamine.
Les rêves ne se lisent pas, ils se vivent de l'intérieur.
Pour bien vivre :
Ne suivez pas un sens
Apprenez à remplacer les mots
Ecoutez les non dits
Faite le lien.