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CHROMATIC

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Immémorial.


Entre chaque chose, le vent, qu'on appelle parole.

Détruis toi, par tous les moyens
et tu renaîtras.

Le vent, le pollen noir, le savoir.

Détruis toi, par tous les moyens
et tu renaîtras.

Le vent, le souvenir du lieu, de son origine.

Détruis toi, par tous les moyens
et tu renaîtras.

Le vent, comme un serpent, qui s'insinue,
qui ouvre les failles.

Détruis toi, par tous les moyens
et tu renaîtras.

Le vent, qui attise le feu, de ce grand astre noir,
qui brille en chaque regard.

Détruis toi, par tous les moyens
et tu renaîtras.

Le vent, le chemin soufflé, par les fées décharnées, qui nous tiennent la main,
au fond des pires cauchemars.

[Extrait du carnet de rêves éveillés.]


*



LE PONT DU REVE.


I. Pont du Rêve.

 

L'or des couleurs,

fond et dégouline,

du pont du rêve,

mais ceux qui le voient,

sont des statues avant l'heure.

 

*

 

II. Zéphir.

 

Quart de lune,

basculé,

un fil accroché à sa pointe,

comme une araignée,

un enfant s'est glissé sur terre.

 

*

 

III. Absence.



Quand il ne restera que le froid autour de moi,

je l'inviterai dans ma maison,

j'écouterai son silence m'envahir,

avant de m'endormir.

 

*

 

IV. Ode au Vent.

 

Des carnets de feuilles séchées,

des mots pour les ronger,

des poèmes de poussières,

pour offrir au vent,

seul enfant de cette terre.

 

*

 

V. QuiproQuo.

 

Etre Rester Etranger.
Comme un loup,
A qui le bon bétail,
Aurait coupé l'appétit.

Etre Rester Etranger.
Dans les maisons de fou,
Celui que tous considèrent fou,
est le sage qui a sut rester étranger.

Etre Rester Etranger.
Dans les maisons de fou,
Ceux que l'on prend pour des sages,
sont les instructeurs de la folie.

Etre Rester Etranger.
Car le bétail a peur,
Des loups.
Pas des bergers.

Qui tue Qui ?

 

*

 

VI. Au Printemps de la Vie.

 

Hurler.
Encre au coucher.
Nos esprits distillent la vie.
Et créent demain dans l'intervalle de Nuit.

Jour le regard fixé dans le néant.
Tandis que nos pantins dansent maya.
Simulent vie là où n'est que silence.

Qui voit les royaumes intérieurs s'étendre sur ce monde ?

 

*

 

VII. Une Vérité.

 

L'éveil est d'une cruauté inouie,

mais sans lui, la nuit est éternelle.

 

 

 

Morne 2003