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L'ENFANT POMME

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Brazero.

 

Le brasier qu'on appelle amour, n'a rien d'éphémère.

Il est le lit de la vie.

Ce sont nos yeux qui se protégent pour n'être par trop éblouis.

 

*

 

L’enfant pomme.

 

Adam rencontre Eve

et leur enfant est une pomme.

Eve mange la pomme avant qu’elle ne soit pourrie,

mais elle garde les pépins

qui feront les pommiers de demain.

Adam prépare la terre,

Eve verse la semence,

les dieux pleurent,

le temps va accoucher d’un rêve,

car deux mains unies

ont pris le chemin de la joie.

Dans une lumière humaine

dansent leurs silhouettes,

jusqu’à la fête prochaine

où les enfants écloreront

leurs paupières sur le rêve.

Leurs yeux émerveillés de tant de beauté,

de tant d’amour, verseront peut-être une larme,

mais de joie, car la roue à tournée

et la moisson viendra

nourrir les générations futures.

 

*

 

Rescapés.

 

Dans la vie, le hazard c'est des mailles qui laissent passer des oiseaux rares, des oiseaux de Paradis.

Quand ils se rencontrent, ils dansent, comme dansent, les flammes, avant de s'éteindrent.

Mais d'autrefois, ils dansent, avant de s'étreindrent.

 

*

 

Ivre de Joie.

 

Prune à peau de pêche

héroïne enfantine

m'a battu au jeu des sourires

 

Terrassé d'admiration

je suis serpent charmé par ses rires

et mue en prince enfant

 

pour retourner

à l'asile avec elle

descendre les étages

des placards

 

A l'heure du goûter

je me presse à ses cotés

boire le lait

au sein de vie

notre mère

 

*

 

Indécente.

 

Quand les clowns brisés

ma vie, ça me fait

un peu peur ma vie.

J'ai beau essayer croire

au souvenir de joie

éphémères, passagères

la barque gît au lit

au fond de la rivière.

J'ai beau mes doigts

tendus, le maquillage

tenter de peindre des sourires

pour les montrer aux enfants,

dans leurs yeux

je vois

ma vie, ce reflet

torturer

stygmate sur le beau tableau.

 

*

 

Feuilles d'automne.

 

Dessous j'imagine

le rire d'une femme nue

rêvant l'amour

et le beau musicien

jouant le silence

seul écrin

adéquat

à l'intensité

de ses émotions.

Je voudrais qu'il s'avance

aveugle

pour ne pas connaître

la rencontre du vide.

Quand sous les feuilles

le néant

le rire devient

moqueur

et la femme s'évanouie

dans son esprit

l'écho des parois

qui prie pour

sa silhouette

meurtrie cassée au pied

d'un arbre.

Alors le musicien

quitte ses guêtres usées

et nu s'avance

dans la clarté

il ne peut voir

mais sent contre

sa peau

la main de sa femme

dans la sienne

glissée

et le rire dévie doucement

en joie d'une enfant

pas si loin

qui observe ses parents

heureuse.

Je ne veux pas

du vide

J'ai assez de ce néant

Je veux être heureux

pourquoi

ces feuilles mortes

ces feuilles mortes

sur mon corps vivant?

 

*

 

SporADique.

 

Elle était comme une émotion, un flux fragile et incertain, dans un flacon de chaire.

Elle était une larme sur un cil, le reflet de sa vie l'habillait, et je tremblais qu'elle ne ferme les yeux.

Elle était l'espoir l'espace d'un instant.

Le temps est fait d'espoir.

Je serai l'aiguille qui viendra rencontrer chaque seconde, afin qu'elle ne se perde pas.

 

*

 

Flippe.

 

C'est un grand aiguillon de ma connaissance dont la femme est une petite aiguille fort jolie,

Ils habitent une horloge voisine, dont les minutes sont des heures et vice et versa.

Chaque fois que sa petite aiguille de femme fait un tour, il croit qu'il ne la reverra jamais !

 

 

 

 

Morne 2000/2001/2002