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Des CENDRES dans l'ATRE

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Atre I : Prologue.



Elle oublie son ennui dans nos vies

on se l’imagine jolie

mais voyez plutôt ses crocs

d’horreur libérée

 

voyez la chercher

sur terre

se nourrir

avec application dans l’horreur

elle affectionne un luxe inouï

à préparer nos instants de vie kadavres

 

combien à se repaitre

combien pour nos vies

combien disparaissent

nous laisser délirer de bonheur

le temps qu’ils gerbent le trop plein

pour nous dévorer friand

l’application dans l’horreur

quand ils forment les enfants

l’application dans l’horreur

quand ils révèlent aux parents

quand ils insinuent aux témoins

le venin

issue du festin

gouter notre vision

gouter la beauté

 

ils se sont oubliés

ils n’ont pas su

se souvenir

se qu’ils furent les hantent

beaucoup ont touchés le venin

et leurs mains ne sont plus des mains

aujourd’hui ils se croient humains

et savourent leur fin.

 

*

 

Lucid Hole.

 

D’un voyage d’acier est née

une fleur s’est lovée au creux de la tête

le velours des pétales

traversée des sens

quand les fins témoins

viennent se pâmer

des brames les accompagnent

fine soie se fond

s’implique dans le bras

le bras est de chair

il fond en soi

depuis qu’il y a ce puits

j’y ai vu disparaitre

ma vie

coulée une corde

à mon cou

pour descendre

la chercher

Je ne pouvais rien voir

mais le feu m’a brulé

et ma souffrance m’a éclairé

je ne suis plus où j’étais avant

Il y a un temps déjà un sursaut

où je suis dans la nuit

où je suis dans l’eau

où je suis dans l’eau je regarde l’air là-haut

c’est lancinant

je crois que je marche

je crois que je voyage

ma tête est loin

je ne respire plus

mais je suis en lent

mouvement

je voyage dans les éléments

pour me souvenir

une fleur s’est couchée

au creux de ma tête

sa belle robe tachée

son visage blessé

par un regard que je n’aurai

jamais voulu voir.

 

*

 

La circonstance néant.

 

La circonstance néant

se construit une mouvance creuse méandre

m’emportant le bras noeud vain noeud vain

j’ai secoué ma main

ma main

bris de lien lien de l’esprit

ma main est tombée

j’ai tué mon bras qui hurlait de douleur

j’ai tué mon esprit qui hurlait de douleur

errant dans la circonstance néant

ce cherchant un reflet d’innocence

sur cette terre noire

de cendres

mouillées

mais comme l’éclat

du jour y est depuis longtemps oublié

on ne peut pas savoir d’où vient cette humidité

un frisson de tristesse cette sombre mère

évoque sa peine

terrible

quand on lui arrache son seul fils.

 

*

 

Sous la fenêtre.

Il s’est étendu sous sa fenêtre

son ourson à la main

il a dit qu’il verrait la lumière

maman ses yeux étaient morts

tu te souviens ton éclat disparut

il a commencé à murmurer

sur le visage il avait une ombre d’épeire

de jour tu file sur un chemin caché ta beauté

de nuit tu enfiles corps humain

pour séduire l’esprit du matin

la nuit il te possède

et le jour t’oublie

pour prendre corps humain

maman il prend ma lumière

je vais m’étendre sous la fenêtre

je verrai ma lumière s’éteindre

loin

ses lèvres se souvenaient

le spasme du baiser

je voudrais embrasser

l’air

loin

ses lèvres se souvenaient

il ne fallait plus bouger

pour ne pas l’effrayer.

 

*

 

La cendre.

 

Il s’est tu sous la fenêtre

son nounours s’est levé

il appelait doucement

où vas tu ?

puis je t’accompagner

tu bruleras mon corps

et je serai la cendre dans tes yeux

il ne pouvait que répéter

où où aux murs d’obscurité

où je vais

si vous m’entourez

l’infini du néant

est une seconde peau

pour l’esprit

un oeil s’est ouvert

il avait son visage d’enfant

quand l’autre est né essence

aussi de feu

sont devenu

ses deux yeux

le feu s’est étendu sur son corps

un ourson dansant

enflammé

je serais ta cendre

ta cendre.

 

*

 

De la fenêtre.

 

Maman, j’ai trouvé un ami pour me tenir compagnie

depuis qu’il y a eu la lumière

j’ai rencontré un fil de fer tout emmêlé

il rebondit en faisant

du bruit sur le sol

ces murmures

sont musicaux

Je pourrais jouer des heures durant

mais je ne pourrai oublié

tu m’as dit maman

qu’il faudra le jeter

qu’il est vraiment

dégoutant.

 

La tête a roulée sous la fenêtre

là la lumière

vieille à l’éclairer

pour qu’elle voit

se décomposer

ses illusions passées.

 

*

 

Bel bel ringue again in my brain.

 

some rêves vous volent le sommeil

ils s’habillent de folie

ils s’emparent de la beauté de la vie

on les dit rêves

mais je les maudits

je les appelle..

et les emprisonnent en moi

je m'empoisonne

je suis gentil

je ne veux plus que d’autres souffrent ma vie.

 

*

 

Le mouvement.

 

Deux mains restent à pétrir

inlassablement

les mêmes gestes

invocations du lendemain

qui nous tombe comme pain à gueule

nous nous nourrissons du passé au verger des putréfactions

nous gerbons notre création

la chute est en arrière

nous ne regardons

que ce que nous créons

alors qu’il faudrait regarder ce qui nous a créer

c’est en nous qu’est l’illusion du mouvement

il faut l’anéantir

pour connaitre le mouvement.

 

*

 

La pluie.

 

Quand la cendre

retombe

c’est comme si le silence

se peuplait de pas

chaque révolution amène sa procession

de nécrophages

des yeux éteints pour ne pas avoir de pitié

le charnier s’éveille à la vie

quand s’animent les silhouettes

habiles nécrophages

qui s’activent au festin

je me balade en terre de cendre

l’esprit en silence

j’écoute quelle envie

pourrait venir pour mon évolution

j’ai envie d'assainir mon corps

de ramener

l’éclat lunaire

de ma chaire

comme pierre

nous sommes tous nécrophages

c’est pour cela qu’il pleut des cendres

c’est pour la vie.

 

*

 

Atre II.

 

J’ai des larmes qui me tombent des yeux

averses passagères

qui se répètent

inlassablement

pour nettoyer ma tête

pour emporter ma mémoire dans leur chute

j’ai mes mains qui traversent la pluie

pour vérifier qui je suis

elles ne trouvent qu’une plaie.

un visage sans peau

j’ai ma vie qui tombe en lambeaux

emportée dans ma chute

 

Atre c’est quand la raison vacille

qu’on a la chair morte

et la moelle cendre

endormie dans la tête

 

Atre ce n’est plus la vie

à trépasser de l’autre coté

c’est une autre vie

du même coté

mais comme si ce ne l’était pas.

 

*

 

Nouvelle Partie.

 

Nous jouions

nous nous doutions de rien

oh combien sont innocents les enfants

face aux crimes qui les accablent

nous croyons encore que nous ne serons plus enfants

nous espérons encore avoir rêver

nous ne pouvons accepter

d’être privés

de la joie de rejouer

nous avons perdu

il faut bien des perdants

sinon d’autres fois nous n’aurions pu gagner

que deviennent les perdants

si ils n’ont plus le droit de jouer

ils s’ennuient et attendent

que commence

une nouvelle partie.

 

*

 

Atre III : Epilogue.

 

L'esprit en silence j'écoute quelle envie pourrait venir.

J'ai envie d'assainir mon corps,

de ramener l'éclat lunaire de ma chaire.

Tu bruleras mon corps

et je serai la cendre dans tes yeux.

Je ne pouvais rien voir, mais le feu m'a brulé

et ma souffrance m'a éclairé.

L'infini du néant est une seconde peau pour l'esprit.

La tête à roulée sous la fenêtre,

là la lumière,

veille à l'éclairer,

pour qu'elle voit

se décomposer

ses illusions passées.

Oh combien sont innocents les enfants,

face aux crimes qui les accablent.

L'application dans l'horreur,

quand ils révèlent aux parents,

le venin

issue du festin.

Chaque révolution amène sa procession de nécrophages.

On se l'imagine jolie,

mais voyez plutôt ses crocs

d'horreur libérée.

Elle affectionne un luxe inoui

à préparer nos instants de vie,

cadavres.

Que deviennent les perdants si ils n'ont plus le droit de jouer ?

Ils s'ennuient et attendent

que commence

une nouvelle partie.

 

 

 

Morne 1998