Psychologie
des états
Métaphysique expérimentale
Éternité dans la vie.
Moment. Cinq secondes — notion d'harmonie éternelle.
"
Ce phénomène n'est ni terrestre ni céleste, mais c'est
quelque chose que l'homme sous son enveloppe terrestre ne peut supporter.
Il faut se transformer physiquement ou mourir.
C'est un sentiment clair et indiscutable. "
D'où spéculation sur le post humain. Le ressuscité ne génère plus.
Psychologie des états.
Par le jeu des changements d'états et l'application de l'attention aux limites, on peut expérimentalement échapper à la durée du flux de vouloir vivre jusqu'à être éternel.
La cruche de Mahomet : elle se vide et le prophète a parcouru le ciel à cheval.
A l'appui de la métaphysique expérimentale, de l'idée limite entr'aperçue par le truchement des variations de personnalités, que sont les états morbides.
Toute
connaissance de la science sacrée est à base de troubles physiologiques.
L'idéaliste expérimental a sur l'empiriste la seule supériorité
authentique : celle de l'expérience : le rêve.
Le vertige.
*
Une
personne humaine est un faisceau d'états.
Un état est une localisation spirituelle qui caractérise une
manière d'être, les attributs d'un comportement spécifique,
une forme particulière de manifestation de l'énergie.
*
De la nature des apparitions extatiques.
Les anges ne sont que des pensées de Dieu [la toute conscience] discontinuées en êtres distincts par l'effectalité de la Toute-Puissance.
Réflexes, ils ne s'extériorisent que dans l'extase qu'ils suscitent et qui fait partie d'eux-mêmes.
Le voyant est alors un miroir qui réfléchit " sa " face. S'identifier à l'objet de sa contemplation.
*
Mort et résurrection.
Le point de vue de la psychologie des états limites [toujours précédés de léthargie].
La mort est un sommeil progressif de plus en plus profond et définitif mais qu'il est possible d'arrêter à son commencement en exerçant une puissante action de volonté sur le corps astral qui se dégage et en le rappelant à la vie par un intérêt profond.
*
Le déséquilibre nécessaire.
Un médecin, un chirurgien, un pilote de course, misent sur l'équivalence, la persistance, l'équilibre de leurs états. Un métaphysicien expérimental mise sur son déséquilibre qui lui donne autant de points de vue différents sur la réalité.
*
Animisme : système de vision où les états sont assimilés à des entités.
A
l'envers du point de primitif, l'évolution a séparé
les états des entités du fait de l'intervention de la notion
nouvelle d'individualisme.
*
La naissance de la science expérimentale en sortant la raison de la spéculation abstraite a transformé son savoir en pouvoir.
La naissance de la pensée concrète [métaphysique expérimentale] en sortant la vision de son expression artistique, transformera son savoir en pouvoir.
Métaphysique de l'Absence
Expérience
: on inocule à des cobayes 1 cm3 d'émulsion
de terre de jardin provoquant
la " gangrène gazeuse ", puis on traite les premiers avec
14° de dilution de sérum humain
[ils guérissent, simple induration]
les seconds — avec 9° de dilution centisémale de sérum humain [ils meurent]
les troisièmes — avec 22° de dilution [ils meurent plus vite]
les quatrièmes — avec 30° de dilution [ils guérissent].
De telles solutions homéopathiques sont dans le rapport d'un point dans le système solaire entier. Si petits qu'il ne reste ni une molécule ni un atome ni un électron.
Contre-action atomique : la solution de graphite n'a pas le même effet que la solution de charbon végétal, or tous deux sont carbones.
D'autre part, aucun rayonnement comparable à la radioactivité du radium [A. Berné].
Physiquement et chimiquement, une telle solution homéopathique est donc de l'eau claire, de l'alcool pur [au-delà de toute existence, de toute présence possible, elle acquiert une puissance biologique considérable].
La dilution homéopathique est une absence spécifique.
Problème cosmique et biologique : comment l'absence d'une substance peut-elle compter davantage pour un être vivant que cette substance réelle ?
Absence concrète.
Pourquoi chaque chose [le froid, absence de chaud] n'aurait pas une donnée d'absence dans laquelle persisterait le sens qualitatif de ce qu'elle fut ? [exactement le fantôme].
La vie pour être a plus besoin d'absence que de réalité.
La vie entre deux inexistences : passé et avenir.
Le rythme : mouvement lié à l'absence.
La vie est le rythme de la qualité et de la quantité. L'énergie est la force de la matière qui disparaît, signe d'absence.
La vie est un mélange fragile à chaque seconde palpité de l'être avec le néant.
L'homme : la puissance de sa vie s'appuiera sur toutes les absences latentes des ancêtres divers dont il n'est pas l'image.
Pureté de l'avenir inexistant.
Quand bien même tous les hommes disparaîtraient subitement de l'espace et du temps, la seule réalité de leurs Absences, suffirait pour que l'humanité totale demeurât identique à elle-même.
La
Cathartique du néant
La sublimation de l'Antéros
L'état de mort conçu comme expansion hors de soi, est plus grand que l'état de vie, condensation en soi.
La
mort est préférable à la vie, expression d'une intuition
profonde de l'homme, car le concept de vie ne peut-souffrir d'être mis
en rapport avec celui de mort qui pourtant ne peut
être connu autrement que comme négation du premier.
Je considère Vie et Mort, comme des états-limites de polarisations de la vie humaine, et je constate expérimentalement qu'un être est supérieur à un autre dans la mesure où son état approche, participe davantage de la mort.
Démonstration expérimentale par une attitude physico morale : en présence d'une abeille en colère, d'un serpent venimeux qui siffle, de l'élan d'un fauve affamé, de l'attaque d'un homme furieux, devant toute tentative violente d'hostilité, il suffit d'expirer au maximum, de façon à vider le plus possible d'air les poumons, de vider aussi son esprit en l'universalisant [mantra magique] de vider son cœur en se désintéressant de sa personne, de vider son corps de toute passion, — et de rester dans une immobilité complète avec tous les membres détendus.
Tant que cette attitude est conservée, elle rend invulnérable, tabou, elle suspend tout geste d'attaque, toute manifestation d'hostilité.
Or l'agresseur, au comble de l'égoïsme, mû par la passion, le désir, l'amour, la colère, la vengeance, etc. se trouve dans un état maximum de vie et porté par des dons vitaux exceptionnels, décuplant vitesse et force, flux sanguin, paroxysme nerveux, oubli de la douleur, tout son être orienté vers l'acte.
Le seul obstacle qui suffise à vaincre le dynamisme, à l'arrêter net, c'est l'état de l'adversaire préfigurant, symbolisant par le vide, la mort.
Le refus de vivre de l'enfance
Prédominance de l'Antéros dans une conscience enfantine, facilement engendrée par cette expression para-narcissique, source d'autisme et de schizophrénie : la hantise nostalgique, le regret obsédant de l'état intra-utérin.
La morale de l'Antéros
L'homme désintéressé est supérieur à l'homme intéressé comme l'homme libre est supérieur à l'esclave.
L'enfant hait chez l'adulte les signes de libido.
1) Mépris de désintéressé pour l'esclave d'un intérêt qu'il ignore.
2) Haine contre libido qui lui enlève l'intérêt de l'adulte pour le temps qu'elle le prend. Bien plus, l'amour maternel, forme non fixée de la libido, est volé et tout ce que puise la sexualité à la même source. La mort (en tant que tendance contrariant un mouvement donné) est supérieure à la vie (en tant que tendance accélérant, engendrant ou entretenant ce même mouvement.)
Identification des contraires : pour d'autres, religieux par exemple, remplace mort par vie éternelle, et vie par mort de l'âme. Je ne dis pas que la mort est immobilité, car en supprimant le mouvement lent de la vie, elle peut révéler la vitesse absolue de l'éternité.
Éros et Antéros
Si la beauté sexuelle signifie supériorité d'adéquation aux actes vitaux communs à l'homme et à l'animal, la beauté ascétique signifie la supériorité d'adéquation à la représentation objective propre de l'homme. Esthétique : l'émotion de beauté, de sublime, de bouleversement est toujours liée à la mort.
Prédominance de l'Antéros persistant à travers les premiers stades puérils
Narcissisme. Hantise de l'état intra-utérin dont force [nourri de sensibilité blessée, affection repoussée, image d'une naissance difficile s'étant mal passée — souffrance pour mère — intruse cause de drame involontaire]. Domine au point de supprimer absolument la tendance de l'E[...]
Psychologie
La nature de la conscience vivante
Tout remettre en question à tous les instants.
De l'illusion de continuité, du courant de conscience.
Source d'erreurs : personnalité, autonomie, libre arbitre, responsabilité, dignité.
" Ils croient que la vie est successive quand elle est une rupture perpétuelle,
que vivre c'est toujours continuer quand c'est couper court à ce ridicule. "
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La personnalité humaine — dans sa toute puissance réalisée — constitue un centre de gravité éternel, une éternité en soi, un foyer absolu de rayonnements infinis.
Le reflet de glace : la conscience humaine n'est aucunement successive, continue, complète, immédiate.
La personnalité humaine est le lieu géométrique de consciences multiples parallèles — une infinité d'espaces parallèles au nôtre — à cloisons étanches, hormis les rares stries de fissures pour l'intuition de drames simultanés, vécus sur une infinité de plans divers — leurs reflets, leurs échos fragmentaires, fugitifs, séparés, étant la discontinuité même de la conscience.
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Être
fou, c'est de ne pouvoir pas s'empêcher de faire le fou.
Cette simulation complice atteint à un état nouveau de sincérité
tel qu'en lui il ne peut plus y avoir de mensonge.
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Ambivalence et interférence : acte unique résultant du croisement d'une volonté consciente et d'un désir inconscient.
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L'horreur de l'intuition c'est que tous les Européens ayant perdu le sens de la pensée concrète, les anti-rationalistes croient relier matière et esprit au moyen du [...] vague des sentiments.
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C'est par paresse que l'homme pense l'intuition comme immédiate, par opposition aux opérations perfectibles de la pensée rationnelle.
L'intuition demande une préparation [...] dite obscure, inconnaissable, parce qu'impensable rationnellement, néanmoins susceptible de prise de conscience. C'est de cela qu'il s'agit.
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Ne pas confondre intuition — sens immédiat de l'universel — avec intuition vraisemblance — analogie abstraite, symétrie hybride du rationnel en devenir.
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Il est aussi faux de limiter les réactions à l'influence du physique sur le moral [le pessimisme conséquence de la maladie de foie], qu'à celle du moral sur le physique [la bonté a fait la douceur de sa face].
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La notion de catégorie affective, ni aristotélicienne ni kantienne, principe d'unité pour l'esprit dans des représentations différentes qui l'affectent de la même manière.
Généralité non conceptuelle mais sentie.
Élément général non caractère constant, objet de perception intellectuelle, mais coloration, tonalité commune à certaines représentations que le sujet saisirait aussitôt comme leur appartenant à toutes.
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" II y a des moments de grande frayeur par exemple quand on entend un homme crier d'une voix qui n'est pas la sienne et qu'on n'aurait jamais pu lui soupçonner auparavant. "
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La
douleur non pas aiguë — par exemple l'insupportable rage de dents — mais
tout de même lancinante est supportable jusqu'à l'extrême,
car le propre de la douleur ne réside pas dans l'instant qui la pressent
mais dans l'imparfaite prévision intellectuelle du caractère
indéterminé de sa durée future
[par là même elle amène à penser que] la
plus grande douleur réside dans la perception du temps pur qui s'obstine
à durer, insensible.
Le sens de ce temps [...] opposant à la prescience de l'éternité,
seule celle-ci peut délivrer de celui-là.
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Prévoir n'est que décalquer le passé dans un futur absent, appliquer dans les cadres de l'avenir à de futurs accidents supposés devant être, le système d'analogie qui se contente d'une vague probabilité pour prétendre, [sur la seule constatation qu'une série donnée s'est répétée jusqu'ici dans le même ordre, deviner] l'ordre, selon lequel se déroulera une suite de faits, une suite de phénomènes [...].
Note
sur les rapports
de l'Esthétique et de la Paramnésie
Une des formes les plus anciennes du [sens de l'unité, l'idée platonicienne :] " apprendre c'est se souvenir " présente une profonde valeur affective, introduit la notion d'évidence sentimentale, c'est-à-dire d'intuition, forme embryonnaire et préfiguration de l'union omnisciente [...].
D'autre part, son appel & la palingénésie peut engendrer immédiatement le sens de l'éternel, par négation de la vie individuelle et d'une existence non réversible du temps. Autrement dit : " Je me souviens ", devient : j'ai la mémoire immémoriale du temps où j'étais intemporel.
Par ailleurs, la part de pensée tournée vers la connaissance synthétique, affirme la poésie, état d'émotion esthétique actif [médium traduisant de l'invisible aux hommes] ou passif [médium enregistrant l'invisible sous un signe].
La poésie, mode de connaissance, a pour unique moteur et pour seule justification, la lutte contre l'amnésie.
Un objet bouleversant, l'état qui l'engendre, portent infailliblement le caractère unique de la paramnésie.
L'émotion paramnésique est la seule clé des rapports mystérieux qui unissent [...] le sentiment esthétique [fait lyrique], à l'émotion amoureuse.
[.../...]
Roger
Gilbert-Lecomte.