Les Métamorphoses de la Poësie

 

 

Catulle Mendes

Arthur Rimbaud

Lecomte Delisle

Gérard de Nerval

Attila Jozsef

Georges Bataille

Les Poètes du Grand Jeu

Antonin Artaud

Kahlil Gibran

Sayd Bahodine Majrouh

Christine Hardy

George Andrews

Claude Pélieu

M . O . R . N . E

 

 

Avant de me décider à parler devant vous j'ai éprouvé un certain nombre de scrupules et je crois qu'il n'est pas inutile de vous en faire part car ils se rattachent tous à des préoccupations et à des idées qui reviendront dans l'étude du sujet que j'ai choisi.

Il y a une fausse humilité qui cache une immense vanité hypocrite dans la prétention d'un écrivain ou d'un conférencier à être objectif, à parler d'une façon impersonnelle. C'est là au fond un moyen bien grossier, et qui ne trompe plus personne, pour essayer de/draper/recouvrir des petites idées personnelles dans le manteau fictif
d'une soi-disant/évidence universellement reconnue.
Je ne vois pas que le conférencier ait à s'excuser/d'une part/d'être lui-même — chacun s'en doute —/d'autre part/et de dire ce qu'il pense c'est encore ce qu'il peut faire de mieux.
/Prononcer une conférence prête pour moi à des interprétations péjoratives/
Comme mon sujet risque des interprétations péjoratives je crois bon de m'expliquer sur ce que je pense des conférences.

En tête du premier numéro du " Grand Jeu "
organe du groupe idéologique dont je fais partie
j'écrivais comme premier devoir d'un penseur :
" Tout remettre en question à tous les instants ".
Les années ont coulé mais je n'ai pas changé d'avis. /Fidèle à cette méthode/vous excuserez donc ma manie et la lourdeur dont elle surcharge ma pensée, la manie que j'ai de définir, de revenir toujours sur la définition et sur la mise au point de chacun des termes que j'emploie.

Ainsi l'idée de faire une conférence sur les... /prête à des interprétations péjoratives/me paraît déplaisante, antipathique, et j'en cherche les raisons. Elles sont multiples.

D'abord l'idée de faire une conférence : pourquoi fait-on des conférences ? Le conférencier est un vilain personnage parce que souvent il dit n'importe quoi pour avoir simplement l'occasion de se mettre en vedette et de faire admirer l'adresse de son esprit et de son élocution à se mouvoir sur un sujet donné. C'est en réaction contre cet état d'esprit que se dressa toute l'activité dadaïste dans les années qui suivirent la guerre. A cette époque/il s'agissait de transformer par un moyen aussi grossier que possible une causerie en une manifestation scandaleuse, il s'agissait comme on l'a dit de pousser aussi loin que possible le malentendu entre la scène et le public. Le scandale était non pas une formule de publicité/comme l'ont insinué des esprits tendancieux/mais un moyen direct d'agir sur le public pris comme sujet d'expérience pour provoquer en lui un trouble profond qui lui donne brutalement le sens du dadaïsme, le sens de l'inutilité de tout/et en particulier des conférences/du scandale d'être/et à notre époque/, de l'horreur de vivre en France. C'était de la poësie en action. Mais ce rôle n'avait plus sa raison d'être dès que le public avait compris
qu'on cherchait précisément à ne pas se faire comprendre. Cette critique en acte historiquement accomplie un autre mobile devenu licite : celui de parler, /non pas/pour persuader car on n'a jamais persuadé personne par ce moyen, il serait d'une enfantine vanité de croire le contraire mais bien pour donner rendez-vous à quelques uns dans la salle.

Exprimer sa pensée sans réticence et sans compromis pour permettre à quelques hommes de se reconnaître, tenter d'éclairer certains problèmes obscurs pour amener les esprits à prendre partie, grouper les opinions communes, attirer au service d'un but commun les activités vacantes. " Le Grand Jeu " ne dissimule pas son messianisme particulier, sa manière de penser la liberté comme une libération en acte que l'on acquiert seulement en marchant dans le sens de l'évolution déterminée de l'avenir que l'on prévoit et que l'on veut car du point de vue dialectique il n'y a pas vérité et erreur relativisme mais si l'on pense droit marche infaillible dans le sens du devenir de l'esprit.

II n'y a pas de hasard dans notre jeu : sur notre roulette — à rouge ou noir — il faut parier sur le rouge et non pas sur le noir. Cela veut dire, selon l'expression de Rimbaud, ce que cela
dit littéralement et dans tous les sens possibles.

Le second reproche s'adresse au choix du sujet : à notre époque l'esprit n'a-t-il pas à se poser des problèmes d'une autre urgence et d'une autre importance que celui de l'avenir incertain d'un genre littéraire particulier. A cela il convient de répondre tout de suite que l'avenir dudit genre littéraire m'intéresse fort médiocrement et que par " Poësie " j'entends bien autre chose et c'est là mon sujet.

Il est vrai que l'acception du terme, pour autant que je l'agrandisse, ne peut néanmoins déborder le cadre de la vie spirituelle.

Je ne nie pas l'importance prééminente des questions économiques, politiques et sociales, et je crois qu'il est monstrueux de s'en désintéresser. La tour d'ivoire est la pire des excuses.
Mais à chacun son domaine, à chacun sa spécialité et je crois que dans l'évolution générale d'une époque, dans un monde qui se bouleverse toutes les préoccupations s'équivalent et
s'entraident au lieu de se bannir mutuellement. L'édification d'un nouvel ordre social ou économique ne doit pas faire perdre de vue l'importance de l'édification/parallèle/d'une nouvelle culture, d'un nouveau stade de l'esprit humain — ce qui est le but du Grand Jeu.

Car le sujet que l'on fixe à la pensée comme point de départ importe peu. Nous en revenons toujours à l'expression d'une Métaphysique monotone d'une seule révélation qu'il convient
d'éclairer de tous les feux possibles. Développement cyclique et non pas linéaire d'une pensée dont je peux parler sans forfanterie car l'individu qui l'exprime n'est pour moi que le
lieu géométrique dans le temps et dans l'espace du devenir de l'esprit./Et ce lieu géométrique que je suis n'a pas à s'enorgueillir de sa qualité d'individu qui ne lui vaut en propre que son coefficient d'erreur individuelle./

Je crois encore que du titre seul de la présente conférence un certain malaise se dégage : non pas du mot : " métamorphoses " qui même si l'auditeur et pourquoi pas l'auteur n'en voient pas très clairement le sens dans l'expression " métamorphoses de la poésie ", demeure cependant un mot sympathique, un mot qui fait bien, et même plus exactement un mot poétique, c'est-à-dire un ustensile qui fait partie de l'attirail dont les poètes se servent à l'heure présente pour engendrer l'émotion lyrique dans la conscience de leur lecteur. Mais je veux parler du mot Poësie.

/Lorsqu'on prononce le mot ou qu'on fait allusion à la chose, il faut un certain courage la Poësie est à manier avec des pincettes de précautions préliminaires,/car à ce terme est aujourd'hui lié un certain sentiment de ridicule, de gêne profonde analogue à celle qu'on éprouve en rêve lorsqu'on se découvre soudain en chemise ou même sans chemise ou dans tel autre état incongru au milieu d'une grande assemblée d'hommes. La première explication qui vient à l'esprit fait appel au jugement péjoratif que portent les esprits dits positifs sur les " esprits dans les nuages "/elle/me paraît très insuffisante, très superficielle. Elle revient à la vieille opposition artiste-bourgeois dont on peut toujours employer les termes si l'on y tient mais à la condition de les définir préalablement car leur sens a profondément évolué depuis un siècle environ que cette opposition a cours.

D'abord la plus grande confusion entoure le concept de poësie et vis à vis de lui je voudrais pour commencer jouer le rôle d'un dictionnaire ou mieux le rôle éminemment instructif du
supplément annuel du dictionnaire Larousse qui met au point les définitions de certains mots chronologiquement au fur et à mesure que le sens qu'ils renferment varie. Dictionnaire d'abord, dictionnaire historique ensuite.

La définition classique, la plus étroite, de la poësie revient en somme à : mettre en vers ce qui pourrait aussi bien s'exprimer en prose. Il convient d'avouer qu'une telle définition suffit à rendre compte d'un grand nombre d'œuvres littéraires passées et présentes. Comme/je ne me suis pas fixé pour sujet/un cours de versification moderne, l'évolution et la libération du vers sa formation sa phase classique le romantisme, le vers-librisme qu'on m'excuse de renvoyer les personnes que ce sujet intéresse au petit manuel de MM. Romains et Chennevières et de passer outre.

Entendre dans ce sens le mot " Poësie " c'est lui fixer pour rôle la distraction de l'esprit. C'est-à-dire, pour employer un vocabulaire périmé, éloigner l'esprit de ses préoccupations intéressées, utilitaires et l'élever par la contemplation désintéressée du Beau. Mais comme le concept de beau se définit " qui plaît à l'œil et à l'esprit, avantageux, considérable " pour le sens commun et que le terme " désintéressé " me laisse rêveur je préfère revenir au mot " distraction " En l'employant dans son sens fort on peut déjà en venir à la notion d'une poésie
destinée à tirer l'esprit hors de lui-même c'est à dire non pas seulement hors de toutes ses préoccupations coutumières — et là nous rencontrons déjà la force de dépaysement de la poësie — mais encore hors de toutes les limites de l'individu.

Ainsi nous en arrivons à une idée plus importante qui nous amène à considérer la valeur de l'expérience poétique et/enfin/la poësie considérée comme un mode de connaissance.

Nous sommes ici à un carrefour d'idées sur l'aspect actif et passif de l'expérience poétique, sur la nature irréductible du fait lyrique, sur l'état lyrique considéré comme un moyen d'atteindre le monde nouménal carrefour sur lequel il convient de jeter/comme on dit/la lumière de l'histoire, c'est à dire le bref exposé de l'évolution dialectique du concept de poésie à travers les âges.

La progression de notre exposé comme aussi bien celle de tout exposé qui se tient doit être en forme de serpent qui se mord la queue. Si bien que la naissance de la poësie dans l'esprit de l'homme qui correspond à l'apparition de l'homme sur la terre et l'étude [de] sa nature se trouvera en conclusion même dans l'étude synthétique et l'aboutissement de l'idée./Nous parcourrons ainsi le cycle poétique qui va de ses origines au retour de son avenir./

Pour l'instant il suffit d'indiquer ce qui se démontrera plus tard que toute la vie primitive/est poësie/[de même qu'elle est toute la vie enfantine pour appliquer le principe de parallélisme
évolutif de l'ontogenèse et de la phylogénèse].

Je ne veux pour preuve que cette constatation historique bien connue que dans toutes les littératures la poësie est antérieure à la prose, de même que dans la genèse de chacun de nous/la vie fonctionnelle du/le cœur, le battement du cœur est antérieur à 1a conscience et le rythme antérieur à la vie autonome.

Chaque civilisation au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de ses origines, s'éloigne de l'état poétique. En assurant son emprise sur le monde extérieur, en élaborant le système de ses connaissances abstraites et de leurs applications techniques elle perd son contact primitif avec la nature : elle remplace par des rapports indirects, ses rapports d'abord directs avec elle. Cette évolution durant laquelle s'atrophie un mode de pensée aux dépens d'un autre, s'accomplit en gros selon trois phases et je pense que, si l'on suit cette classification nous sommes à la fin de la seconde. J'appelle la première poétique parce qu'elle est formée des éléments même qui nous le verrons plus loin constituent la poésie : elle est animique, mythique, légendaire, et magique. Ces qualités de l'esprit doivent peu à peu céder la place et disparaître. Selon une évolution fatale, être dévorés, servir de nourriture à la croissance de leur éternelle ennemie la faculté d'abstraction. Toutefois historiquement les civilisations orientales n'ont pas suivi le même chemin que les civilisations occidentales.

Première phase : L'état primitif de la conscience humaine en état de réceptivité directe avec la nature le jeu des influences cosmiques.

Le système d'expression mythique et légendaire est la seule activité de l'esprit.

La magie s'oppose à la science.

Seconde phase : l'homme d'Occident.

Troisième phase : Synthèse d'Orient et d'Occident.

Si donc l'on pense la civilisation rationnelle comme moment antithétique de la pensée primitive, moment à dépasser pour atteindre à une véritable synthèse de l'esprit humain. Je crois qu'en appliquant ce schème à notre histoire littéraire la naissance du Romantisme en dépit des confusions qu'elle propagea marque cependant l'origine de la nouvelle orientation.

Auparavant, en dépit de hauts et de bas, de crises partielles qui n'intéressent guère que l'activité proprement littéraire et le jeu des influences étrangères [Renaissance, Tragédie classique] on assiste simplement à un long dessèchement de l'esprit poétique. De la chanson de gestes à l'encyclopédie on voit peu à peu l'esprit se partager en une recherche laïque et scientifique d'autre part en une/plus ou moins exacte obédience/aux dogmes religieux/peu à peu vidés de leur contenu vivant/—la religion perdant peu à peu son dynamisme mystique pour devenir seulement un organisme social refuge de la morale réactionnaire [comme le pensait Voltaire]. Entre les deux tendances nulle place pour l'esprit poétique. Ce phénomène coïncide avec un assèchement une stérilisation de la sensibilité humaine [voyez combien jadis les brutaux héros des épopées pleurent et s'évanouissent exemples de passion] contre quoi s'élève le Romantisme.

Seulement ce qui enlève une grande partie de sa valeur à l'ensemble de cette réaction, c'est sa façon de penser l'homme en opposant simplement le cerveau au cœur le nous au [illisible].
En croyant qu'il suffisait de rendre leur place aux sentiments, à la passion et à ses cris pour que la poësie gagne la partie. Cela est trop simple car même libérée, cette sensibilité est encore entachée des stigmates de la raison et l'esprit poétique — ce que le romantisme a ignoré se place/est/aussi bien sur le plan/du domaine/de la tête et des entrailles que sur le plan du cœur. Et ne peuvent vraiment nous intéresser que ceux qui menèrent de front la lutte sur les trois plans. Dès le début/du Romantisme/des hommes comme Novalis, Hugo Blake marque [sic] cette volonté de pensée concrète, de soumission aux sentiments et d'attention tournée vers la vie souterraine du corps.

Pourtant la véritable tradition, l'arbre généalogique du lyrisme moderne est vraiment formé par la célèbre famille Edgar Poe [sic], Nerval, Baudelaire puis Mallarmé, Rimbaud, Lautréamont.

Toutefois pour rendre compte exactement de la situation présente de la poësie écrite [j'insiste] il est nécessaire de tenir compte ici d'un phénomène accessoire d'ordre économique qui a profondément dévié le sens de l'évolution de l'esprit sans doute
pour faire comprendre au poëte qu'il ne doit ni ne peut se désintéresser des questions sociales et économiques.

En effet la poësie vit sous un aspect actif — [le poëte inspiré] et sous un aspect passif
[le public que le poëte inspire]. Or une scission profonde entre l'écrivain et le public s'est produite dans la seconde partie du dix-neuvième siècle.

Du fait de l'idéal démocratique, de la diffusion du livre bon marché, de l'instruction primaire mais seulement primaire presque universellement diffusée le nombre des lecteurs s'est prodigieusement accru mais par contre sa faculté de compréhension son niveau intellectuel s'est considérablement abaissé. A ce facteur nouveau est due la naissance d'une part de la littérature commerciale [car auparavant quoi qu'on pense un auteur ne se souciait jamais de se mettre à la portée d'un public sensiblement aussi cultivé que lui-même/l'honnête homme/] et par esprit d'opposition contre cette littérature commerciale et particulièrement pour la poësie/la naissance de différents modes d'expression uniquement accessibles à certains cénacles littéraires/dévalorisation avilissement mise à niveau d'autre part scission schisme scissiparité l'élite allant vers la mort en beauté de la poésie jusqu'au bout de l'expression non signifiante détournement du livre/. Il faut bien avouer que Mallarmé par exemple est un poëte à l'usage des poëtes, des gens de métier si l'on peut dire presque exclusivement.

Le début du vingtième siècle fut particulièrement typique considéré du point de vue de cette scission Tandis que les Moréas, les Mendès, les Richepin, les Rostand les Noailles ne faisaient qu'exploiter du vieux romantisme et du vieux classicisme ce qu'ils avaient de moins valable mais de plus accessible au public — sentimentalité à bon marché, verbalisme outrancier etc.

L'obscurité de ces poètes, qu'ils se rattachent à la tradition de Mallarmé de Rimbaud ou de Lautréamont, tient-en dehors du niveau intellectuel sur lequel se place leur activité à diverses
causes qui se ramènent toutes en somme à l'antinomie foncière qui oppose les modes de pensée occidentaux et les modes de pensée communs aux primitifs de l'Orient, aux mystiques, aux enfants, aux fous, aux poëtes.

On leur reproche d'abord ce qu'on appelle leur originalité.

La compréhension se heurte ensuite à leur humour, réaction nécessaire contre le monstrueux développement et la place usurpée dans la pensée non seulement des facultés rationnelles les plus hautes mais aussi les plus basses du sens commun,/leur humour devant l'absurdité morale de la vie contemporaine./

Enfin on ne comprend pas à quoi peuvent aboutir leurs recherches. Où est l'utilité d'explorer les domaines qu'ils explorent du rêve, de l'inconscient, des automatismes et des délires. Car volontiers par routine et par atavisme notre conscience aime à laisser dans l'ombre toute cette partie — et non la moins importante dans une vie humaine — de l'activité psychique.

Ce qu'on appelle l'originalité correspond au mauvais goût d'une époque donnée et à une conception dynamique mouvante de l'émotion poétique. Dans chaque œuvre poëtique pour aussi valable qu'elle soit, il est impossible de dissimuler qu'à côté d'éléments émotifs doués d'une certaine permanence dans la durée, d'autres appartiennent en propre à leur époque, se démodent avec elle, quitte à reprendre une valeur différente mais aussi grande dans un avenir plus ou moins lointain. Toute expression humaine présente un caractère éminemment relatif
et il n'est pas de raison pour que le poëte renonce à l'emploi de certaines valeurs émotives de nature essentiellement passagère.

Ces éléments passagers et soumis à la mode sont avant tout le vocabulaire la forme métrique l'atmosphère et l'attirail poétique d'une époque donnée. Mais loin de les mépriser il faut reconnaître que ces éléments ressortissent de la vie profonde d'une époque. Le romantisme a mis à la mode le Moyen Age les cathédrales comme nous aimons les primitifs l'art nègre et les mâts totémiques. De cela nous voyons les raisons profondes mais les causes ne sont pas moins importantes qui chargent d'un potentiel émotif/nouveau/certains mots ou certaines images tour à tour les esquifs ou les caravelles, les heaumes des chevaliers ou les chapeaux haut-de-forme, lesvitraux ou les affiches [en marge : l'exotisme des émirs sinistres et parfumés] etc., etc.

Ces ustensiles ce décor, ce bric à brac, ces ingrédients ces accessoires varient comme varie la sensibilité de l'homme moderne. Le poëte se doit de faire la course à mort avec son époque pour ne pas se laisser distancer par elle.

Et ce devenir incessant n'est en rapportl avec l'hermétisme dont je parlais plus haut.

Aujourd'hui non seulement un très grand public est capable de comprendre ce qui paraissait obscur il y a cinquante ans mais encore je prétends par exemple, qu'un élève de lycée/moyennement doué/est capable de faire par exemple un poëme parnassien digne de Leconte de l'Isle.

Cela signifie sans doute qu'à chaque époque une avant garde défend " les bastions avancés de la pensée " et que les contemporains sont à la traîne avec cinquante ans de retard. Ce décalage n'est pas du seul domaine [de] la poësie il appartient à toute la vie de l'esprit. Les hommes politiques réalisent ce que les théoriciensont élaboré au siècle précédent — Il faut en philosophie établir différents plans — Le sens commun fait sienne une philosophie morte un siècle auparavant et si l'Université reflète une pensée plus proche de nous : tous deux ensemble demeurent en général parfaitement fermés à la pensée vivante de leur époque.

Pour en revenir au strict domaine de la poësie, je crois que la dévalorisation de certains de ses éléments dans le temps, que son usure perpétuelle est la conséquence directe de la forme d'esprit actuelle de l'occidental.

Pour qu'entre l'oeuvre et le lecteur le choc émotif se produise qui engendre l'état lyrique il faut que le poëte lui impose des images bouleversantes ces images perdent leur propriété dès
qu'assez connues elles entrent dans le domaine public.

Par exemple le poëte aura recours à des images appartenant à la vie du rêve et par conséquent participant du trouble profond que l'état onirique engendre ou encore à des souvenirs profonds et inconscients de l'enfance et de ses étranges démarches de pensée car là s'est réfugiée la vie profonde de l'esprit. Pour l'aède antique toute métaphore avait une égale et permanente valeur poétique car toute la vie du primitif baigne dans cette
atmosphère animique et magique propre à l'état lyrique alors que la plus value que donne le sens commun aux images du monde extérieur sur les images de rêve — au lieu de l'équivalence de toutes les images — supprime en nous cette faculté de transmutation.
[En marge : Chez l'enfant, par exemple le monde des rêves ne se différencie pas du monde de la veille, il y a unité et continuité alors [que] chez l'adulte rares confusions et interférences un enfant éveillé voit des apparitions]

Pour lui-même d'ailleurs et pour les mêmes raisons, afin de provoquer en lui l'état réceptif de l'inspiration le poëte doit avoir recours à des mécanismes inaccoutumés de la pensée mettre en jeu des automatismes inconnus rechercher sa liberté dans une activité non dirigée de l'esprit contempler le résultat involontaire imprévu des mots qui, libres de leur sens entre eux font l'amour 2.

Tel est l'ordre de recherches qui caractérisent ce mode d'activité très vaste que j'appelle poësie — restrictif en ce sens que je néglige dans cette acception du terme la plupart des œuvres en vers — immenses [sic] en ce sens que je ne le limite pas à l'expression lyrique, même pas non plus à l'expression écrite de la pensée humaine mais que j'entends comme tout un mode de connaissance qui s'oppose à la raison discursive.

Au lieu de considérer la poësie comme un des arts nous considérons non seulement dans tous les arts mais aussi bien dans la vie la poësie comme un état spécifique de la conscience engendré par un choc émotif de nature difficilement analysable comme la transmission de cet état, et comme l'étude systématique des procédés qui permettent cette transmission.

Je ne saurai mieux faire que reprendre la définition de Paul Eluard si évidente que personne n'avait jamais songé à la formuler et que par conséquent très probablement on avait oublié de la penser.

" Le poëte est celui qui inspire beaucoup plus que celui qui est inspiré. "

Il convient donc de distinguer la forme active de la poësie qui comporte l'expression écrite, l'expression plastique, l'œuvre d'art ou encore l'expression en acte — certaines actions pouvant éminemment être définies comme poétiques.

D'autre part la forme passive c'est à dire l'état lyrique engendré par une expression ou un acte poétiques dans une conscience douée de réceptivité à leur égard.

Nous voilà amenés déjà à employer le mot inspiration qui selon le dictionnaire signifie : action de faire entrer l'air dans les poumons et aussi état de l'âme directement sous l'influence d'une puissance surnaturelle enthousiasme créateur.

Reprenons chacun des termes de cette définition " faire entrer l'air dans les poumons " me fait penser au sens étymologique bien rabâché [sic] du mot poëte, c'est à dire créateur.

L'idée hindoue, comme l'idée cabalistique de création se développe en effet non pas selon l'absurde schéma " fabriquer quelque chose en pétrissant du néant " ce qui ne veut absolument rien dire néant étant un concept impensable mais au contraire de concevoir le créateur antérieur à la création comme un plein infini et éternel qui doit se retirer en lui-même pour engendrer l'espace et les mondes qu'il contient Zimzoum [En marge : Ce qui fait de la vie un mélange à chaque seconde palpité de l'être avec le néant]

Et pour les hindous la respiration de Brahma selon son rythme répercuté par les marées et le sang tour à tour projette les mondes et les fait rentrer dans son sein.

L'inspiration pour le poëte devient non pas la prise de possession par des forces surnaturelles mais chez lui un état de vacuité, de réceptivité qui ouvre sa conscience aux ondes mystérieuses aux influences des choses. Voir poétiquement un objet c'est devenir cet objet. Se métamorphoser en lui. La métamorphose est la clef de l'état poétique.

Dans son mode de pensée le poëte, comme le primitif participant de la nature de l'univers qui l'entoure fait appel à des catégories affectives qui rendent compte aussi bien du totémisme que de toute métaphore poétique.

Le choc poétique naît dans la métaphore de la rencontre de deux termes éloignés autant que possible. Mais une conflagration naît de cette rencontre parce qu'elle permet une unification
selon des lois profondes qui appartiennent aussi bien à la nature qu'à l'esprit.

Par catégorie affective il faut entendre non pas catégorie dans le sens kantien ou aristotélicien du terme mais comme un principe d'unité pour l'esprit dans des représentations différentes qui l'affectent de la même manière.

Il s'agit d'une généralité non plus conceptuelle mais sentie où l'élément général se trouve non pas dans un caractère constant objet de perception intellectuelle mais dans la coloration la tonalité commune à certaines représentations que le sujet saisirait aussitôt comme leur appartenant à toutes.

De l'union de la conscience avec l'objet naît la seule possibilité d'une connaissance vraie — l'objet fut-il l'ensemble du cosmos — car selon Hegel la dialectique de la nature est la même que celle de notre esprit.

L'arbre pousse par syllogismes.

L'idée ne croit qu'en se retrouvant dans sa négation.

Ainsi le Germe : par l'idée médiatrice d'extériorité trame de l'éternel devenir cosmique l'idée se nie être elle-même pour se prouver soi-même sous forme de nature.

A la limite il s'agit d'une connaissance mystique car si le noumène ne peut entrer dans les limites individuelles de la conscience humaine telle qu'elle est par contre la conscience peut devenir plus vaste dépasser ces limites l'esprit peut être l'inconnu que c'est la seule façon de connaître.

On entend parler tour à tour d'une décadence de la poësie à notre époque ou au contraire d'une renaissance.

Étant donné les causes que l'on présente la plupart du temps pour motiver ces deux opinions je ne saurai guère me ranger ni à l'une ni à l'autre.

Ceux qui parlent de décadence de la poësie sont en général des esprits réactionnaires qui veulent systématiquement ignorer toute l'importance des recherches et des expériences effectuées dans ce domaine non seulement depuis un demi siècle mais même tout particulièrement depuis la guerre.

Quant à ceux qui parlent d'une renaissance je me rangerai à leur avis dans la mesure où ils reconnaissent ce qui est valable dans les efforts qui ont été faits/quelle que soit l'intensité de
la vie poétique dans son domaine propre/. Cependant je crois qu'il est impossible de se dissimuler que la poësie joue de jour en jour un rôle moins important, plus réduit dans l'ensemble de la vie intellectuelle.

Et je fais allusion ici d'une part à la très longue régression qui suit son cours tout au long du développement de notre civilisation et de notre culture de par leur nature propre régression dont la rapidité s'est accrue singulièrement à l'époque contemporaine.

Un tel phénomène n'est pas réductible à la bonne ou à la mauvaise orientation d'une activité littéraire non plus qu'à sa plus ou moins grande vitalité. Derrière les causes sociales et économiques elle touche au fond même de toute l'évolution de l'esprit.

Je ne crois pas pour cela qu'il faille conclure à la mort de la poësie dans un avenir plus ou moins éloigné. Au contraire tout laisse prévoir que nous atteignons le point de jonction d'un
grand cycle de la pensée humaine que nous vivons l'antithèse même qui se parfait chaque jour de l'esprit poétique cependant que déjà la synthèse s'élabore où il doit naître à nouveau.

Quant à ce qui annonce une renaissance de la poësie on ne saurait l'entendre certes comme un simple retour en arrière — faire naître à nouveau dans l'homme une mentalité primitive —
mais bien comme un nouveau groupement de toutes les connaissances magiques et discursives également amalgamées dans une nouvelle notion de l'homme.

Certes l'esprit de miracle de la poësie appartient tout d'abord en propre à l'enfant et au sauvage, il faut reconnaître que c'est dans de tels états de la conscience
humaine qu'apparaît le fait poétique dans toute sa pureté, dans toute son intégrité.

Le poëte est alors un sorcier la poësie un talisman un art de prestige, un moyen de bouleverser la sensibilité de pénétrer à l'intérieur de l'homme en forçant les frontières que lui oppose l'individualité.

Un des caractères de l'esprit d'abstraction du goût de définir a été d'établir des clôtures de consommer des séparations de créer des spécialisations.

De même que le savant n'est plus universel mais se spécialise dans telle ou telle branche de la science, de même le poète est devenu le spécialiste d'une expression particulière de la sensibilité — forme de raison ou de sensibilité aussi peu accessibles l'une que l'autre au commun des mortels.

" Tu sépares trop cela dans ton esprit " répondait un vieux nègre à un ethnographe qui tentait de systématiser ses croyances, en lui demandant son adhésion.

Puisque notre esprit ne peut se défendre de séparer en définissant au moins faudrait-il établir que s'il y a deux modes d'activités spirituelles chez l'homme d'une part l'activité logique et
scientifique d'autre part l'activité mythique et de participation ces deux modes de pensées au lieu de s'exclure l'un l'autre devraient se développer parallèlement, s'adresser chacun aussi
bien à l'esprit au cœur qu'aux entrailles pour aboutir en somme au but, commun de toute culture : une plus vaste connaissance de l'humain, source de toute une évolution morale.

Car cet esprit de séparation a pour conséquence

le mépris de l'adulte pour l'enfant

le mépris du civilisé pour le sauvage

le mépris de l'homme sensé pour le délire de l'esprit
proviennent également de cette prééminence donnée aux facultés d'abstraction
sur les autres facultés de l'esprit.

Peu importe si nous entrons par là dans le domaine des lieux communs. Peu emporte que cela revienne à cette vérité banale :
L'esprit poétique est enfantin et sauvage.

Dans l'époque contemporaine le fait de se dire civilisé comporte un renoncement de toutes les formes primitives de l'esprit.

De même pour l'individu : le drame de l'enfance le drame de l'adolescence ont leur origine dans ce fait que nous l'âge adulte est un renoncement à l'enfance.

Sur tous les plans nous en sommes à une phase négatrice, antithétique.

Alors que le devenir universel doit amener la conscience humaine à être à la fois évoluée dans tous les sens occidentale et orientale.

Alors que le devenir individuel doit amener l'homme à être une synthèse de ce qui caractérise en ce moment l'âge d'enfant et l'âge adulte.

Si l'enfance est sombre, si l'adolescence est désespérée c'est qu'elles prévoient l'inutile sacrifice de l'adulte qui se sépare volontairement de la moitié de lui-même.

Grâce à l'esprit discursif, l'astronomie est née de l'astrologie, la chimie de l'alchimie [En marge : Les dogmes religieux à l'exégèse.] [Au-dessus de ce paragraphe : l'algèbre opposée à la notion de la qualité mystique des nombres fatidiques] etc.

Et tout le dix-neuvième siècle s'est vanté de la consommation de ce qu'il appelait le progrès.

II a seulement oublié que, dans l'astrologie, on pouvait trouver l'astronomie plus autre chose que l'on laissait de côté, — etc.

Il s'agirait aujourd'hui — et c'est là pour moi le rôle futur de ce que j'appelle la Poësie — avec des méthodes aussi précises et rigoureuses que la raison peut mettre à notre disposition de créer une science synthétique de tous ces irréductibles de tout ce qui dans la magie, dans les sciences anciennes, dans les religions a été écarté par la raison comme étant un fatras
d'obscures superstitions.

Certes la méthode qui peut permettre d'amener au grand jour une telle connaissance ne saurait être précisément la méthode scientifique qui précisément les a laissées de côté.

Il faudrait remplacer l'esprit mécaniste par l'esprit dialectique.
C'est en ce sens que le Grand Jeu prétend se rattacher à la tradition orientale, hindoue gnostique cabalistique pythagoricienne héraclitienne [sic], néoplatonicienne, hégélienne etc. Développement hérésiarque pour l'occident qui s'est fait parallèlement au développement officiel aristotélicien, thomiste, positiviste, etc.

Grâce à l'esprit discursif, les mathématiques modernes sont sorties des spéculations mystiques que faisaient sur les nombres l'école de Pythagore.

[L'astronomie est née de l'astrologie.
La chimie de l'alchimie.
L'exégèse de l'étude des dogmes religieux.
Et tout le dix-neuvième siècle s'est enorgueilli de la consommation de ce qu'il appelait le progrès.

Il a seulement oublié que l'astrologie contenait en puissance non seulement l'astronomie mais autre chose en plus que l'on a laissé de côté.

De même pour l'alchimie, l'astrologie, les mathématiques et toutes les connaissances antiques.

Il s'agirait aujourd'hui — et c'est là pour moi le rôle futur de ce que j'appelle la poësie — de reprendre tous ces éléments irréductibles à la raison discursive tout ce qui dans les sciences
anciennes dans les superstitions a été jusqu'ici écarté, laissé de côté comme un résidu inemployable.

Il faudrait créer une science synthétique de ces irréductibles. Bien entendu la méthode qui peut permettre d'amener au grand jour une telle connaissance ne saurait être précisément
la méthode scientifique qui les a laissées de côté. Cette méthode nouvelle devrait [être] appliquée à l'étude des qualités et non plus seulement des quantités.

A son élaboration présiderait non plus l'esprit mécaniste mais l'esprit dialectique.

C'est en ce sens que le Grand Jeu prétend se rattacher au courant de pensée védantique, héraclitien [sic], gnostique, néoplatonicien, hégélien, ce grand courant hérésiarque qui s'est
développé parallèlement à la pensée officielle de l'Occident, aristotélicienne et thomiste a été éclipsée par elle jusqu'ici et doit maintenant prendre sa revanche]

Ainsi par exemple la critique religieuse qu'elle vienne de Spinoza de Voltaire de Nietzche [sic] ou de Renan a toujours été en s'affaiblissant et jamais entièrement valable parce qu'elle
comportait la critique uniquement rationnelle d'un édifice qui touchait à toutes les racines de l'activité humaine parce qu'on n'a jamais voulu considéré [sic] dans le fait religieux ce qu'il
comporte d'irréductible à la raison — ce qui provient en lui de l'esprit primitif le dynamisme mystique la puissance ancestrale des mythes la force des rêves — Il reste à faire une réduction dialectique du fait mystique et du fait religieux.

L'angoisse et le trouble des esprits à notre époque provient de la méconnaissance générale de ces éléments primordiaux de la vie obscure de la conscience.

De tous côtés en poursuivant sa voie la raison occidentale aboutit à des culs de sac à des cercles vicieux.

Si les sciences théoriques et appliquées vivent encore bien que reposant sur le vide.

Par contre le véritable esprit philosophique est mort car il ne réside pas dans un énoncé intellectuel mais dans une tendance de l'être total vers la réalisation de l'idée.

Toutes les vieilles positions philosophiques matérialistes ou idéalistes sur lesquelles vit encore notre époque doivent trouver leur résolution dans le Monisme dialectique.

Au dessus de l'époque même bien que coexistant avec elle certains esprits font déjà partie de l'époque suivante celle qui n'est pas encore mais devient.

Ainsi des tendances comme l'hégélianisme de gauche, la plupart des conceptions freudiennes, le résultat des études sur le primitivisme, des recherches poétiques de l'ordre de celles
poursuivies par le surréalisme vont vers une nouvelle unité, une nouvelle synthèse culturelle.

Toutes les antinomies qui troublent l'époque présente, l'idée de responsabilité opposée au déterminisme psychologique, le normal opposé au pathologique, la morale à la recherche de ses fondements.

Toutes les antinomies proviennent d'une pensée statique/elles ne sauraient/résistaient [sic] au dynamisme de la dialectique moniste.

Que les hommes qui /au devant de leur époque/ revendiquent cette activité de l'esprit spécialisé dans l'essentiel faute de mots nouveaux soient encore nommés poëtes et métaphysiciens, soit.
Il suffit de savoir qu'il s'agit d'une métaphysique expérimentale, qui prend ses sources au fond des états corporels dans les souterrains vivants des entrailles qui se nourrit d'états affectifs
violents antiindividuels collectifs et expérimentalement provoqués et que cette métaphysique se place sur le plan poétique. De même que certains actes.

De même qu'au fur et à mesure que la méthode se précisera connaîtra ses lois propres la poësie mode de connaissance sera une science nouvelle ayant ses méthodes propres et aussi la science des sciences d'où son titre de philosophie concrète.

Historiquement des embryons de ces méthodes nouvelles mêlées amalgamées aux anciennes méthodes scientifiques apparaissent dans certaines recherches. Ainsi pour moi c'est une constatation élogieuse et non un blâme de dire que les travaux d'un Charcot sur l'hystérie ou d'un Freud relèvent pour une part importante de l'activité poétique.

La matière de la science poétique — seule matière de connaissance — c'est l'homme mais plus particulièrement dans l'homme le monde où se meuvent les images de son esprit.

Ainsi en 1932, je vois la Poësie et je juge les poëtes.

S'ils ne comptent que sur les recherches littéraires, que sur la poësie écrite, — fatalement ils s'éloignent de toute compréhension et prophétisent dans le désert pour eux seuls : Délectation morose. /Et la poésie agonise s'ils veulent qu'elle ressuscite./

Leur seul devoir est de lutter pour l'instauration de la nouvelle culture que j'ai essayé de définir devant vous, dans un nouvel état social.

Cf. L'horrible révélation la seule.

Roger Gilbert-Lecomte. [1932]

 


Qui veut les peaux pourries de Jean Genet & d'Isidore Isou ?




Let's talk about dada !